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Turenne est mort : le royaume de France est en deuil

Publié le 29/08/2013

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turenne

 

 

Le 27 juillet 1675 à Sasbach, Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, a été fauché par un boulet de canon. Sa mort est ressentie dans tout le royaume comme une perte irréparable.

Louis XIV ordonne des funérailles solennelles et en grande pompe. Et le 31 août, privilège immense, il fait inhumer son maréchal général des camps et armées à Saint-Denis, nécropole des rois de France.

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« son arm .ée , ça été encore une autre désolation ; partout où il a passé, ça été des clameurs , mais à Langres, ils se sont sur ­ passés, ils allèrent tous au­ devant de lui tout habillés de deuil, au nombre de plus de deu x_ cents, suivis du peuple , raconte la marquise de Sévi­ gné à sa fille .

Partout où passe cette illustre bière , ce sont des pleurs et des cris , des presses, des processions, qui ont obligé - à marcher et arriver de nuit.

» La Cour et le bon peuple de la -capitale n'ont qu'un nom à la bouche , celui du valeureux chef de guerre qu 'ils s'apprê­ tent à accueillir solennelle­ ment.

« On paraît fort touché à Paris et dans plusieurs mai­ sons de cette grande mort ...

Tout le monde se cherche pour parler de monsieur de Turenne ; on s'attroupe , tout était hier en pleurs dans les rues ; Je com ­ merce de toute autre chose était suspendu .

» Et si Je roi ne manifeste pas son chagrin publiquement, il s'affaire à la préparation de funérailles offi ­ cielles .

Sans se soucier du fait que, dans son testament, daté du 22 avril , Turenne a précisé : « Je désire que mon corps soit enterré dans l'église de la paroisse où je mourrai et que mon cœur y demeure aussi, avec .

Je moins de cérémonie qu'il se pourra, ce que je sou­ haite expressément.

» Inhumé aux côtés des rois de France «.

La majesté de ses obsè­ ques et de sa sépulture n 'ont aucun rapport à sa naissance, ni à tout ce qu 'il avait acquis d'extérieur ; ce fut la récom­ pense de ses .

vertus militaires et de la mort qui les couronne par.un coup de canon à la tête de l'armée », constate Saint ­ Simon dans ses Mémoires .

Le 31 août, Je maréchal de Turenne a l'immense privilège d'être inhumé au x côtés des rois de France dans la basilique de Saint-Denis , où lui sera élevé un tombeau princier comman ­ dé à Charles Le Brun , premier peintre du roi.

Neuf jours plus tard, un serv ice funèbre est célébré à la cathédrale Notre­ Dame de Paris .

Le 10 janvier 1676, quelques jours après la date anniversaire de la victoire de Turckheim, Esprit Fléchie r prononce à l'église Saint-Eus­ tache l'oraison funèbre du «très haut et très puissant prince Henri de La Tour d'Au- SAINT•DENIS ET CLUNY La famille de Turenne est profondément affectée .

Le duc d'Elbeuf et le cardinal de Bouillon ne se remettent pas de la mort de leur onde ; après avoir appris la triste nouvelle, deux jours durant ils refusent toute nourriture.

Les membres de la Maison de Bouillon réclament la dépouille de leur défunt parent, fils cadet du maréchal -duc de Bouillon décédé en 1623.

Le cardinal de Bouillon souhaite que son onde soit inhumé dans son abbaye de Cluny , pour y faire élever un mausolée à la gloire de sa famille .

Mais telle n'est pas la volonté de Louis XIV.

En compensation, cependant, le cœur du maréchal, après avoir été, comme le veut l'usage, séparé du corps qui repose à Saint-Denis, sera pieusement confié à l'abbaye bourguignonne.

vergne , vicomte de Turenne , maréchal général des camps et armées du roi, colonel gé ­ néral de la cavalerie légère , gouverneur du haut et bas Limousin ».

Dans ce que cer­ tains considèrent comme son chef-d'œuvre, le prélat mem­ bre de l'Académie française salue celui «qui portait l a gloire de sa nation jusqu'au x -· extrémité s de la terre », qui n'avait « pour toute passion que l'affection pour la gloire du roi, le désir de la paix et le zèle du bien public » .

« Enseveli dans son triomphe » , Turenne ne sera pas oublié de sitôt.

Dix ans plus tard, Bos­ suet évoquera ses vertus en prononçant l'orai son funèbre du Grand Condé .

La gloire du maréchal survivra même à la chute de l'Ancien Régime .

Les révolutionnaires respecteront s a sépulture et, en 1800, Bona ­ parte fera transférer se s restes au x Invalides .. »

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