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UKRAINE de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 16/01/2019

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Indépendante depuis le 24 août 1991, l’Ukraine a signé, avec les deux autres Républiques slaves, la Russie et la Biélorussie, les accords de Minsk (8 décembre 1991), qui mettaient fin à l’URSS, et ceux d’Alma-Ata (21 décembre 1991), qui fondaient la nouvelle Communauté des États indépendants (CEI). Au cœur du malentendu entre Kiev et Moscou quant à la nature de cette Communauté (destinée, pour les uns, à organiser la séparation entre les Républiques et, pour les autres, à éviter une sécession totale) gît un débat ancien sur l'identité de l’Ukraine, considérée par Moscou comme intrinsèquement russe. D'où l’accession difficile de ce pays à l’indépendance.

 

Au centre d'une région charnière entre l’Europe centrale et la Russie, la principauté de Kiev (ou Rous). premier

 

État des Slaves orientaux (ix*-xiic siècle), berceau de leur christianisme orthodoxe russe, est ruinée par la conquête mongole (1240). La principauté de Galicie-Volhynie survit encore un siècle, jusqu’en 1340. Pour l’Ukraine, c’est le début d’une histoire mouvementée, marquée par des dévastations périodiques, l’absence d’une structure étatique durable et des différends avec des voisins plus puissants, les Lituano-Polonais, puis les Autrichiens à l’ouest, les Mongols, puis les tsars de Moscou à l’est. L’Eglise uniate (catholique de rite oriental), créée en 1596, attire de nombreux Ukrainiens occidentaux, accentuant la ligne de partage. Les Cosaques, qui, à partir du xvie siècle, jouent un rôle important en appuyant la résistance des paysans contre l’aristocratie terrienne polonaise, ne parviennent pas

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« Avec un programme promss e, Leon id Koutchma (ci-dessus, à droite, aux cfJrés de Leon id Kravrchouk) esr élu pré si de nt de l'Ukraine, e11 1994, après plusieurs almées de te11sio11S entre Kiev er Moscou.

© Epïx Syg ma collectivisation forcée des terres, qui est pour le pouvoir soviétique l'occasion de briser la résistance nationale, provoque environ 6,5 millions de morts (famine, répression), avant que les purges staliniennes n'exterminent l'intelligentsia.

En 1939, par le Pacte germano­ soviétique, le sud-est de la Pologne (dont Lviv), puis, en 1940, une partie de la Roumanie (Bucovine du Nord, Bessarabie méridionale) sont incorporés à J'Ukraine, mais, de 194 1 à 1 9 44, la République est occ upée par les armées hitlériennes et soumise à un régime très dur.

Certains nationalistes, comme ceux de l'Armée d'insurrection ukrainienne (UPA), combattent contre les nazis; d'autres, pensant se libérer du joug des communistes et abolir la collectivisation.

collaborent avec les Allemands, avant de se retourner contre eux.

Durant le conflit, l'Ukraine a perdu 4 millions d'hommes, tandis que l'importante communauté juive a été anéantie.

En 1945, elle devient l'un des membres fondateurs de l'ONU.

La Tchécoslovaquie doit lui céder l'Ukraine subcarpatique ( 1945).

En 1954, à l'occasion du tricentenaire de l'Union avec la Russie (soumission de l'hetman cosaque Bogdan Khmelnitski, à Pereïeslav en 1 654), la RSFS de Russie rattache la Crimée (vidée de sa population tatare depuis les déportations massives de 1942-1943) à l'Ukraine.

Le rôle im1>9rtant joué par les Ukrainiens dans l'Etat et l'armée soviétiques s'accompagne d'une russification que dénonce une partie de l'intelligentsia.

Par ailleurs, l'Eglise uniate est abolie en 1946.

L'Ukraine indépendante La catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl (avrill986) contribue au réveil du sentiment national, mais le très conservateur chef du Parti communiste Vladimir Chtcherbitski, en poste depuis 1972, n'est écarté qu'en septembre 1989, alors que s'organise le mouvement indépendant du Roukh, qui remporte 65 sièges aux, élections législatives de mars 1990.

Elu à la présidence du Parlement, Leonid Kravtchouk, le numéro deux du PC ukrainien, adopte des positions de plus en plus nationalistes.

Après l'échec du putsch contre Gorbatchev, l'Ukraine proclame son indépendance (24 août 1991).

Son étendue et la taille de sa population, sa richesse agricole (avec les sols les plus fertiles du monde, les fameuses " terres noires") et minière (charbon, fer), ses ressources énergétiques (pétrole, gaz), son potentiel industriel, son ouverture sur la mer Noire, pouvaient laisser présager que cette puissance nucléaire et maritime serait la République issue de l'ancien système soviétique la plus à même d'assurer son indépendance.

Occupant la deuxième place, après la Russie, dans l'ex-URSS, elle a vocation à devenir une puissance européenne.

Elle est aussi l'un des partenaires principaux du projet de " zone de coopération économique de la mer Noire » proposé par la Turquie (signé en juin 1992).

Du fait même de son importance stratégique, c'est la République que Moscou a le plus cherché, et apparemment réussi, à maintenir sous son hégémonie en tirant parti du poids de 1 'histoire, des affinités culturelles, de l'existence d'une forte minorité russe (11 millions), mais surtout de la ruine économique et sociale de ce pays, aux industries lourdes ct polluantes dépassées.

Ce dernier, qui doit reconvertir un large secteur militaire (la moitié des tanks et des missiles de l'ex-URSS) et conserve une certaine dépendance énergétique à l'égard du pétrole russe, tarde à mettre en œuvre des réformes fondamentales.

Le partage et le contrôle de l'arsenal nucléaire et de la flotte de la mer Noire, le statut de la Crin1ée, les droits de la minorité russe et éventuellement la question des frontières constituent les principaux points de litige entre l'Ukraine et Moscou.

Le débat politique ukrainien porte essentiellement sur le rythme des réformes économiques, la nature de l'État (unitaire ou fédéral), l'existence d'une ou de deux langues officielles (ukrainien et russe), l'orientation des relations extérieures (vers l'Europe occidentale ou vers l'Eurasie) et surtout les liens avec la Russie.

Les conflits entre l'Égli se uniate (rétablie en janvier 1 990),1'Église orthodoxe autocéphale (éliminée dans les années tren�e et reconstituée en octobre 1990) et l'Eglise orthodoxe ukrainienne (soumise à la juridiction de Moscou) recouvrent aussi des enjeux politiques.

Les élections législatives de mars 1994 et présidentielle de j uil!et 1994 ont révélé une profonde fracture géographique du pays entre la partie occidentale entrée tardivement (1939) dans la mouvance russo-soviétique, ukrainophone, indépendantiste, pro­ européenne, et les régions orientales, industrialisées, urbanisées, russophones et prorusses.

Après plusieurs mois d'agitation séparatiste prorusse en Crimée et de grèves à répétition des mineurs et des ouvriers de l'Est, Kravtchouk, originaire de l'Ouest, est battu par son ex-Premier ministre, Leonid Koutchma, un ingénieur qui a fait carrière dans l'industrie spatiale et militaire soviétique, russophone et conservateur, partisan d'un pouvoir exécutif fort, de réformes modérées, de relations économiques étroites et d'un « partenariat stratégique" avec la Russie, au nom de l'appartenance de l'Ukraine à l'« espace eurasiatique ».

Cette défaite de Kravtchouk va dans le sens d'un retour de l'Ukraine dans le giron russe.

Pour certains, cene réintégration est le prix à payer pour éviter un désastre économique et l'éclatement du pays ; pour d'autres, elle s'apparente à une abdication de la souveraineté.. »

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