Un monde uniforme ?
Publié le 01/12/2012
Extrait du document
Être ou ne pas être occidental ? Cette question peut paraitre absurde tant on se demande si la société actuelle nous en laisse vraiment le choix. En effet, l’occident et toutes les transformations qu’il implique est présent partout. La notion de choix s’en trouve donc nuancée. Le fait qu’il faille également être acteur à part entière de cette mondialisation pour bénéficier des avantages qu’elle apporte restreint encore plus le questionnement initial. Les documents présentés ici sont tous deux issus de la presse mensuelle française. Ils se placent dans une optique éditoriale altermondialiste qui tente souvent une remise en cause des points de vues libéraux et capitalistes. Afin de répondre à la question de l’uniformité du monde, il faut soulever en premier lieu l’aspect économique, politique et culturel de cette uniformité pour ensuite aborder la question des pôles émergents qui contrebalancent parfois le mythe de cette hégémonie occidentale.
«
Cependant, la supériorité de la triade commence à être remise en cause.
Ainsi, la
question de l’apparition de nouv eaux pôles émergents qui viennent diffuser leur « contre -
culture » ou même à des échelles plus réduites la présence de nombreux phénomènes de
crispation identitaire vient contrebalancer une thèse auparavant peu contestée.
L’apparition
dans l’économie mondiale d’un groupe de pays nommé BRICS qui regroupe le Brésil, la
Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud pourrait être un facteur de redistribution des
cartes économiques et financières.
En effet, le développement croissant des économies
chinoises, brés iliennes, indiennes et sud- africaines ainsi que la relative hégémonie
industrielle russe sur les ressources minières et fossiles pourraien t être qualifiés de « contre -
pouvoirs ».
Trois des cinq BRICS font la couverture du numéro d’Alternatives Internationales
proposé ici (il faut cependant noter le fait que la Turquie sera it candidate et désirerait
rentrer dans la conférence).
L’image choisie montre trois femmes en habits traditionnels, ce
qui peut évoquer le sentiment d’insoumiss ion face aux prérequis occidentaux.
Mais pour
que ce phénomène gagne réellement du terrain sur la mondialisation occidentale classique,
il manque aux BRICS une certaine coordination.
En effet, la majorité des populations de ces
différents pays baigne dans un quotidien empreint d’inégalités sociales.
Enfin, la corruption
et l’absence de transparence restent encore très présentes en Chine comme en Russie, seule
ancienne puissance dont la croissance tend à stagner.
I l faut peut-être alors analyser ce
phénomène à une échelle plus réduite, comme le prône l’article de Sciences Humaines.
La
convergence des modes de vies ne serait en fait que superficielle car il règnerait dans les
grandes métropoles modernes (ou en cours de modernisation) une ambiance ouverte à la
« diversité des espèces culturelles » et où se mêleraient de nombreux « styles », « genres »
et « foyers de culture ».
Ces contrastes seraient ainsi la source de nomb reuses crispations
identitaires qui amèneraient à une contestation pure et dure du modèle occidental.
Ce
modèle est en effet accusé d’être à la source des principales complications que connaît
actuellement le monde.
Le mépris de toutes les cultures non occidentales, le pillage des
ressources, l’impérialisme économique et, bien entendu, la prob lématique du
réchauffement climatique seraient dus aux excès des pôles dominants.
La mondialisation serait donc un phénomène complexe d’uniformisation à deux
échelles qui conduirait d’un côté les zones qu’elle touche à se tourner vers un modèle pré
établi mais qui les inciterait du même coup à s’indigner contre ce même modèle .
Reste que
le modèle occidental représenté par les trois pôles de la Triade possède encore et toujours
l’avantage sur les modèles émergents auxquels il faudrait, pour gagner en légitimité, gagner
en coordination.
Le monde présente donc une uniformité de plus en plus contestable,
surtout à l’échelle lo cale mais reste majoritairement dominé par l’occident..
»
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