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Vingt mille plants de mûriers pour Henri IV

Publié le 25/08/2013

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Au fil des ans, le sieur du Pra-del met à profit les trêves qui ponctuent les guerres de Religion pour développer son élevage. Dans une pièce voisine de sa chambre, il installe plusieurs tables de taille décroissante superposées en pyramide, où les vers continuent à dévorer des feuilles de mûrier. Enfin, le premier écheveau de « fil d'or « peut être présenté à Villeneuve-de-Berg dans la boutique de draps et de tissus que tient le père du gentilhomme agronome.

« Chaque année, I'« éducation » des vers donne de cinquante à soixante livres de soie.

L'« arbre d'or » En 1598, lors d'un voyage à Pa­ ris, Olivier de Serres rencontre Henri IV.

Par ses récits sur l'in­ dustrie de la soie, il éveille l'in­ térêt de Laffemas, futur contrô­ leur général du commerce, qui parle au roi de son livre en pré­ paration.

!..:agronome est prié de publier immédiatement le chapitre concernant l'élevage des vers à soie et, le 18 février 1598, paraît la brochure intitu­ lée Cueillette de la soye par la nour­ riture des vers qui la font.

Échantillon du Théâtre d'agriculture d'Olivier de Serres, seigneur du Pradel.

Le roi prend un vif plaisir à lire ce traité.

En septembre 1600, de passage à Grenoble, il dé­ lègue chez Olivier de Serres le surintendant des Jardins de France, monsieur de Bordeaux: « Monsieur du Pradel, vous entendrez par le sieur de Bor­ deaux ( ..

.

) l'occasion de ce voyage dans vos quartiers et ce que je désire de vous.

Je vous prie donc de l'assister dans la charge que je lui ai donnée et vous me ferez un service très agréable.

> > Que demande le roi ? Rien moins que l'expédi­ tion pour ses parcs de ...

quinze à vingt mille mûriers ! Les arbres du Pradel sont des mûriers blancs, espèce origi­ naire de Chine qui donne la soie la plus fine et la plus résis­ tante.

Depuis vingt ans qu'il étudie l'arbre précieux, Olivier de Serres a sélectionné un spé­ cimen très productif , à feuilles larges, donc vite cueillies, et tendres, parfaites pour le ver et la soie.

Au printemps 1601, seulement quelques mois plus tard, il choisit vingt mille mûriers de ses deux vastes pé­ pinières ; qu 'il expédie à Paris.

Plantés aux Tuileries, les «arbres d'or >> s'adaptent si bien qu'en 1603 Henri IV dote l'orangerie du château d'ate­ liers où sont réalisées les pre­ mières préparations de soie.

lfi!laiE DITI ONS llllllll!I ATLAS LA SOIE: UNE INDUSTRIE PROSPÈRE Lorsque Henri IV fait appel à Olivier de Serres, les importations de tissus de luxe coûtent chaque année six millions d'écus d'or à la France .

Le roi a commencé à mettre sur pied une industrie nationale de la soie, mais elle n'est pas encore suffisamment développée, quand un édit interdisant prématurément l'importation des étoffes étrangères provoque un manque de manière première .

Les chiffres établis par le seigneur du Pradel sont attrayants : dix quintaux de feuilles (mille livres), fournis par vingt ou vingt-cinq mûriers de taille moyenne, suffisent à nourrir des vers provenant d'une once (trente grammes) de graines.

Ces vers rendent de cinq à six livres de soie.

Déduction faite des frais, le bénéfice est de huit à neuf écus .

On peut ainsi « tirer des entrailles de la terre le trésor de soie qui y est caché».

En 1602, le roi ordonne la création dans chaque paroisse d'une mûreraie et d'un élevage de vers à soie.

Des instructions signées Laffemas, la brochure d'Olivier de Serres, des plants de mûriers et des vers sont largement distribués.

Dans le Midi, sur les versants est et sud des Cévennes et des collines du Languedoc en particulier, les résultats sont excellents.

Lyon, déjà spécialisée dans les soieries, développe rapidement ses activités .

Un ouvrier, Dangon, invente un métier qui permet de créer des motifs très fins.

Des manufactures s'ouvrent à Nîmes et à Saint-Chamond .

Peu à peu, les soieries françaises acquièrent un grand renom.. »

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