Devoir de Philosophie

Yougoslavie de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 16/01/2019

Extrait du document

histoire

Touchée depuis le début des années quatre-vingt par la récession, la Yougoslavie connaît, à partir de 1989, une très grave crise économique et politique. Afin de lutter contre l’hyperinflation, qui atteint 2 700 % en 1989, et le chômage massif, le Premier ministre fédéral. Ante Markovic, engage des réformes destinées à accélérer la transformation de la Yougoslavie en un pays libéral et démocrate. Mais cette tentative de libéralisation est rapidement compromise par les tensions nationalistes entre les différentes composantes de la Fédération.

 

L’essor des nationalismes

 

L’existence de nationalismes antagonistes, notamment serbe et croate, au sein de la Yougoslavie, apparaît comme une constante dans l’histoire de ce pays depuis sa création en 1918, mais plusieurs facteurs ayant surgi au cours de la décennie précédente viennent donner à ces mouvements une vigueur nouvelle : la mort de Tito (1980), seul rassembleur capable de maintenir la Fédération : l'aggravation de la crise économique, qui accroît les disparités entre les Républiques riches et pauvres de la Fédération ; la chute du communisme dans les autres pays de l'Est, qui encourage la renaissance de partis nationalistes anticommunistes en Croatie, ainsi que la conversion des anciens communistes au nationalisme en Serbie. Dans cette dernière République, la réapparition spectaculaire du panserbisme a pour origine les événements survenus au Kosovo. À la tête du PC local depuis 1986, Slobodan Milosevic met en garde contre les tendances nationalistes et séparatistes de la population albanaise de cette région considérée par les Serbes comme le berceau de leur nation et, exploitant les craintes des Serbes à ce sujet, devient président de

 

la République de Serbie en 1989. Partisan d'un rétablissement de la prééminence serbe en Yougoslavie, il supprime en 1989 les droits d'autonomie du Kosovo et s’assure la majorité au sein de la présidence collégiale (qui, regroupant les huit membres de la Fédération, dirige le pays) par le contrôle des quatre voix de la Serbie, du Kosovo, de la Vojvodine (l’autre province autonome de Serbie, où vit une importante communauté hongroise) et du Monténégro, où il a réussi à placer des dirigeants qui lui sont favorables. Dans le même temps, la Slovénie et la Croatie suivent une autre voie. Dans la première, marquée par le développement des relations économiques avec l'Europe occidentale, les communistes réformateurs au pouvoir ont engagé une politique de libéralisation économique et ont reconnu le multipartisme. En Croatie, le régime communiste est également remis en cause sous l’impulsion d’un mouvement nationaliste dirigé par Franjo Tudjman qui, inquiet de la montée en puissance du panserbisme, se rapproche des positions Slovènes en faveur d’une plus grande décentralisation des pouvoirs fédéraux. Dès lors, l’opposition entre les trois Républiques s'accentue. Accusant les Slovènes de soutenir les Albanais du Kosovo, la Serbie décrète l’embargo sur les produits en provenance de Slovénie, puis de Croatie. En représailles, Slovènes et Croates décident de ne plus contribuer au « Fonds yougoslave de financement des régions sous-développées » et de ne plus reverser au budget fédéral les droits de douane.

histoire

« La guerre en Bosnie provoque le départ de nombreux Bosniaques.

Ci-dessus : des réfugMs à leur arrivée en Allemagne.

©Régis Bossu -Sygma ainsi une paralysie des institutions.

Face à l'intransigeance serbe, la Croatie puis la Slovénie proclament leur indépendance le 25 juin 1991.

Deux jours plus tard, réagissant à la prise de contrôle par les Slovènes de leurs postes-frontières avec l'Autriche, l'Italie et la Hongrie, l'armée fédérale, à m ajo rité serbe, et qui se veut la garante de l'intégrité du territoire yougoslave, intervient en Slovénie.

La guerre ainsi déclenchée, qui s'achève en juillet par la défaite des forces fédérales, provoque l'intervention de la Communauté européenne.

Sous l'impulsion de cette dernière, favorable au maintien de la Yougoslavie, Serbes, Croates et Slovènes signent, le 7 juillet, dans l'ile de Brioni, un accord qui prévoit la suspension des deux déclarations d'indépendance pen dant une durée de trois mois, le retour de l'armée dans les casernes, l'élection à la prés id en ce de Mesic, puis l'ouverture d'une conférence de paix à La Haye.

Toutefois, l'intervention trop tardive de la Communauté européenne ne pa rvien t pas à empêcher l'extension du conflit à la Croatie, où s'affrontent, d'un côté, l'armée et les milices nationalistes croates et, de l'autre, les Serbes de Kraj ina et de Slavonie, appuyés par les troupes fédérales qui, sous couvert de s'interposer entre les belligérants, soutiennent la politique de conquête serbe.

Dès lors, plus rien, pas mêm e l'envoi de Casques bleus en Croatie, ne peut enrayer la désintégration de la Yougoslavie.

Tandis que la Macédoine proclame son in dép enda nce en septembre et que les Croates et les Slovènes confirment la le ur en octobre, les minorités nationales présentes dans plu sieu rs Républiques s'engagent dans un processus similaire : les Serbes de Bosnie, les Albanais du Kosovo et les Musulmans du Sandjak (situé à cheval sur la Serbie et le Monténégro) o rg anise nt des référendums en vue de dev eni r indé pendan ts.

En octobre, le. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles