Zaïre de 1970 à 1979 : Histoire
Publié le 30/11/2018
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La présence du roi Baudouin à Kinshasa le 30 juin 1970, lors de la célébration du dixième anniversaire de l’indépendance de l’ancien Congo belge, marque la réconciliation du pays avec l’ancienne métropole. Au début de la décennie, le pays semble entrer dans une période de relative stabilité politique. Le président Sese Seko Mobutu, au pouvoir depuis 1965, a réprimé toute forme d’opposition et restauré son autorité. Le MPR (Mouvement populaire de la
révolution), formation unique, devient en décembre 1970 «l’institution suprême de la République» et contrôle toutes les institutions du régime présidentiel: gouvernement, armée, justice, enseignement. Dans le même temps, l’économie paraît prospère. La hausse des cours du cuivre sur les marchés mondiaux entraîne l’augmentation des rentrées budgétaires. La stabilité politique et l’importance des ressources minières permettent d’attirer les investissements
étrangers. Les indicateurs économiques confirment l’optimisme du président : en 1970, la production industrielle progresse de 10 % et le PNB de 8,5%.
Campagne d’africanisation
Dans ce contexte, le président Mobutu est réélu à la fin de l’année 1970 par une très large majorité. En octobre
1971, il entame sa campagne
d’«authenticité africaine» en modifiant notamment la dénomination du pays qui devient la République du Zaïre.

«
Le
président Mobutu.
© Photo News résultats
sont désast reux.
Les
structures de l'économie sont
désorganisées et la production
nationale marque une baisse sensible.
De plus, une grave crise économique et
financière touche le pays à partir du
milieu de la décennie .
Les cours du
cuivre s'eff ondrent , l'i nflation
progresse et la monnaie est dévaluée à
plusieurs reprises.
La voie de chemin
de fer de Benguela est coupée en
raison de la guerre civile angolaise .
Privé de ce fait de la principal e voie
d' acheminement du cuivre et de 80 %
du matériel lourd impor té, le Zaïre
voit son économie se dégrade r, au
point de nécessiter d'importants
soutiens financiers de l'étrang er.
La
corruption des dirigean ts, les fraudes
et les conditions de vie catastrophiques
de la population conduisent la Ba nque
mondiale et le FMI à intervenir à la fin de
la décennie .
Un expert du Fonds
monéta ire international , Erwin
Bl umenthal , est chargé notamment de
la direction de la Banque du Zaïre.
Les guerres du Shaba
À l'ef fondrement de l'économie
s'a joutent les menaces de guerre civile.
Le 8 mars 1977, plusieurs centaines
d' hommes du FNLC (Front national de
libération du Cong o), sous le
commandement de Nathanael
Mbum ba, ancien chef de la police
zaïr oise , venant d'Angola , envahissent
la province du Shaba (ancien
Katang a), s' emparent de villes
importantes et menacent Kolwezi,
centre minier.
Ces «gendarmes
ka tan gais» sont principalement
d' anciens soldats de l'armée
katangai se, partisans de Moïse
Tshom bé, contraints à l'exil après la
tentat ive séparatiste au début des
années soixante .
Le président Mobutu
prend la direction des opéra tions
militaires contre les rebell es, soutenu
par des troupes marocaines
acheminées par des avions de transport
militaires français.
La contre-offensive
réussit et les rebelles regagnent leurs
bases en Angola après quatre-vingts
jours de com bats .
Cette tentative de
renverser le régime de Mobutu se
reproduit un an plus tard.
Da ns la nuit
du 11 au 12 mai 1978, près de 4 000
hom mes, instruits par les Cubains ,
venus d'Angola après avoir transité en
Zambie , attaquent par surprise
Kolwezi , et déclenchent ainsi la
deuxième guerre du Sha ba.
La
présence de trois mille résidents
français et belges conduit le président
français Valéry Giscard d'Estaing à
faire intervenir les parachutistes du 2e
REP .
Ceux-ci sont largués le 19 mai sur
Kolwezi (opération Léopard).
Pendant une semaine , les opérations
militaires se poursuivro nt.
Entre-temps
Br uxel les, à son tour, envoie des
parachutistes afin d'assurer
l'éva cuation de la population
européenne avec l'aide d'avions
américa ins.
Plusieurs centaines
d'Af ricains et d'Européens sont
massacr és.
Cette intervention permet à
Mobutu d'assurer la stabilité de son
régime contre les rebell es.
Le 22 mai
s' ouvre à Paris la 5' conférence franco
africaine à laquelle assiste notamment
le président Mobutu.
En juin , une
force intera fricaine , mise sur pied par
le Mar oc, le Gab on, le Sénég al, la
Côte-d' Ivoire et le Togo , est envoyée
au Shaba .
Le 15 juill et, le chemin de
fer de Ben guela est rouvert au trafic.
Pu is, le 30 juin 1979 , les troupes
zaïroises relèvent la force
inte rafrica ine.
À la fin de la décennie , le Zaïre
apparaît très fragile.
La reprise
économique est largement tributaire
des protecteurs occidentaux .
Les deux
guerres du Shaba ont mena cé l'autorité
de Mobutu qui procède ensuite à la
répression systématique des
oppositi ons..
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