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1846: Invention de l'explosif

Publié le 22/02/2012

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La chimie au service de l'industrie. Les travaux des chimistes sur la glycérine permettent d'obtenir de nouveaux explosifs puissants. Le premier exemple est la nitroglycérine. Vers la fin de la première moitié du XIXe siècle, les explosifs modernes apparaissent. Dès 1830, les premières études sur l'action de l'acide nitrique sur le coton sont publiées. En 1845, les premières fabrications de coton-poudre ont lieu à Bâle. Les chimistes parviennent à effectuer la nitration du coton au moyen d'un mélange d'acides sulfurique et nitrique. En 1846 enfin, le chimiste italien Sobrero obtient pour la première fois la trinitroglycérine. Mais il faut attendre les découvertes d'Alfred Nobel pour que la fabrication de ces explosifs soit entreprise. C'est en 1867 que Nobel trouve le moyen de fabriquer un détonateur, et en 1886 qu'il arrive à stabiliser la nitroglycérine.

« Pionnier de la dissuasion En cette même année 1876, Alfred rencontre près de Vienne une jeune fleuriste, Sofie Hess, sa cadette de 23 ans.

Il lui écrira quelque200 lettres, dont le contenu éclaire sa personnalité.

" A 54 ans, je suis seul au monde, et mon serviteur est le seul à me montrer del'amitié.

" Ou bien : " Tout le monde m'est infidèle.

Je suis tellement isolé dans le crépuscule de ma vie que la compagnie d'unepersonne aimable serait la bienvenue.

" Comment l'idéal pacifiste d'Alfred peut-il s'accommoder de la fabrication d'armes et de munitions ? Il s'en explique ainsi : " La guerredoit être rendue aussi mortelle pour la population civile chez elle qu'elle l'est pour les troupes au front.

Que l'épée de Damoclès soitsuspendue sur chaque tête, messieurs, et vous serez témoins d'un miracle : toutes les guerres seront instantanément arrêtées sil'arme s'appelle la bactériologie.

" En 1893, Alfred embauche comme secrétaire et assistant un jeune ingénieur de 23 ans, Ragnar Sohlman, qui sera l'un des ses amisles plus fidèles.

On peut penser que, sans Sohlman, le prix Nobel n'aurait pas vu le jour. En 1894, Alfred rachète toutes les actions de la société familiale AB Bofors-Gullspang, et il transforme l'usine de Bofors afin de doterla Suède d'une industrie d'armement capable de rivaliser avec celles des grands pays européens.

On y fabrique des canons, desmunitions, des plaques blindées, des médicaments, des colorants. Nobel a déposé quelque 300 brevets, plus qu'aucun autre inventeur - à l'exception d'Edison, qui en prit plus d'un millier.

On trouve unchangement de vitesse de bicyclette, un fusil silencieux, un procédé de relevé topographique, la description d'une technique semblableau cinéma...

Il finance aussi des projets : un ornithoptère (avion imitant le battement d'ailes des oiseaux) et une torpille aérienne,missile à réaction imaginé par un capitaine d'artillerie à la retraite.

Peu de temps avant sa mort, il projetait de construire une usine defabrication de soie artificielle à partir de cellulose. Mais, le 7 décembre 1896, à San Remo, Alfred est victime d'une hémorragie cérébrale.

Il meurt trois jours plus tard, à 63 ans.

Onouvre son testament, le troisième : ses héritiers, dépités, apprennent que, contrairement à des dispositions antérieures, ils nerecevront pas 20 % de ses biens.

Il limite ses legs personnels à la somme de 1 million de couronnes, répartie entre ses neveux etnièces, d'anciens employés et des amis, sans oublier Sofie Hess. Le reste de sa fortune (33 200 000 couronnes, environ 1,4 milliard de francs actuels !) doit être placé dans des actions stables, dont lerevenu, partagé en cinq parts égales, sera distribué " à ceux qui dans l'année écoulée auront rendu les plus grands services àl'humanité ".

Cinq prix : un de physique, un de chimie, un de physiologie ou médecine, un quatrième à qui aura produit dans ledomaine littéraire " l'œuvre la plus remarquable à vocation idéaliste ", et le dernier à qui aura servi la cause de la paix. Le testament fait scandale La publication du testament, en janvier 1897, suscite une vive controverse et des remous boursiers.

Le testament est contesté parplusieurs membres de la famille.

Le roi de Suède le juge " antipatriotique ", car il ne favorise pas ses sujets.

Sohlman, l'un desexécuteurs testamentaires, s'emploie à faire respecter le testament et à réunir la fortune de son maître, dispersée dans une vingtainede pays. C'est seulement en 1900 que le gouvernement suédois crée, par décret, la Fondation Nobel.

Le testateur a désigné les institutionschargées de choisir les lauréats : l'Académie royale des sciences de Suède pour la physique et la chimie, le Karolinska Institut deStockholm pour le prix unique groupant la médecine et la physiologie, l'Académie suédoise pour la littérature, et le parlementnorvégien pour le prix de la paix (la Suède et la Norvège forment alors une entité, dissoute en 1905).

Des décennies plus tard, en1968, la Banque de Suède instituera un prix d'économie. Les récompenses sont attribuées par cinq comités de cinq membres chacun.

Les candidats sont " présélectionnés " par les membresdes comités, par les anciens lauréats et par des scientifiques appartenant à certaines universités ou appelés par invitation spéciale.Les comités examinent les propositions qui leur sont parvenues avant le 1er février, et leurs rapports sont soumis aux institutionsrespectivement chargées de décerner les prix.

Après des délibérations secrètes, les décisions sont annoncées à la mi-octobre.

Lesprix sont décernés le 10 décembre, jour anniversaire de la mort d'Alfred Nobel.

Les prix de physique, de chimie, de physiologie oumédecine et de littérature sont remis à Stockholm par le roi de Suède en personne.

Le prix Nobel de la paix est remis le même jour àl'université d'Oslo.

Chaque lauréat reçoit une médaille en or et un chèque dont le montant équivaut actuellement à environ 5 millions defrancs (s'il y a deux ou, au maximum, trois lauréats pour le même prix, la somme est partagée entre eux). Si de nombreux scientifiques se sont élevés contre l' " injustice " du prix Nobel, aucun, toutefois, ne l'a refusé, comme l'ont fait deuxlauréats du prix de littérature, Boris Pasternak, en 1958, et Jean-Paul Sartre, en 1964. En quelques années, le prix Nobel acquit un prestige sans égal, en honorant des savants incontestables :les physiciens Roentgen, Lorentz, Becquerel, Pierre et Marie Curie, les chimistes Arrhenius et Ramsay, lephysiologiste Pavlov et le médecin Koch.

Mais, par la suite, la tâche des académies devint plus ardue. Arne Tiselius, membre du comité pour la chimie, écrivit en 1964 : " Le comité Nobel est tout à fait. »

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