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Rencontre amoureuses

Publié le 07/01/2023

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« DEVELOPPEMENT ARGUMENTE : Le thème de la rencontre amoureuse est un topos de la littérature française. Nombreux furent les auteurs qui la mirent en scène dans leurs œuvres : Madame de La Fayette dans son roman La Princesse de Clèves (1678), Abbé Prévost dans Manon Lescaut (1731), Gustave Flaubert dans L’Education Sentimentale (1869), Albert Cohen dans Belle du seigneur (1968) et Maylis de Kerangal dans Corniche Kennedy (2008).

Nous étudierons cinq textes issus de ces romans afin de comprendre les enjeux de la rencontre amoureuse à travers cinq siècles différents, du XVIIe au XXIe siècle. Nous nous demanderons ainsi comment Maylis de Kerangal renouvelle les codes romanesques du topos de la rencontre amoureuse. Pour cela, nous débuterons cette argumentation par montrer que Kerangal utilise certains stéréotypes romanesques dans cette scène de coup de foudre. Nous nous pencherons ensuite sur le renouvellement du motif de la rencontre amoureuse, de la séduction et du coup de foudre.

Enfin, nous nous intéressereons à la modernité de la démarche, du style et du point de vue adoptée par Kerangal. Maylis de Kerangal utilise des stéréotypes romanesques qui relèvent d’une scène de coup de foudre. On a d’une part, la présence de certains clichés du coup de foudre.

Les personnages se retrouvent seuls sur le Just Do It à la tombée de la nuit.

Cette scène est stéréotypée puisqu’Eddy et Suzanne sont seuls sur le promontoire, durant la nuit, le coucher de soleil étant un grand classique des scènes amoureuses.

On peut faire un parallèle avec la rencontre amoureuse de Mme de Clèves et M.

de Nemours dans la Princesse de Clèves puisque leur rencontre se fait un soir, au bal.

Lorsqu’ils dansent ensemble, il y a une impression qu’ils sont seuls dans la salle.

Or, le roi, les reines et tous les invités du bal, les observent, les regardent danser.

On retrouve la même situation dans Corniche Kennedy, lorsque le reste de la bande surveille Eddy et Suzanne au loin.

Par ailleurs, les personnages dans Manon Lescaut, L’Education Sentimentale et Belle du seigneur se retrouvent également seuls lors de leur rencontre. D’autre part, on a l’union entre les deux personnages qui fait clichée.

En effet, il y a une sensation d’union, de fusion lorqu’Eddy et Suzanne sautent du promontoire. Cette citation « hurlent ensemble, un même cri, accueillis soudain plus vivants et plus vastes dans un plus vaste monde » (l.35) sugère qu’ils s’unissent, qu’ils ne font plus qu’un.

Ici, le saut peut être associé à la danse dans La Princesse de Clèves puisque lorsque Mme de Clèves et M.

de Nemours dansent ensemble, nous constatons une union physique.

Effectivement, ils ne font plus qu’un lorsqu’ils dansent harmonieusement l’un et l’autre.

En outre, nous pouvons remarquer la présence d’hyperbole dans l’expression « plus vivants et plus vastes dans un plus vaste monde ».

L’hyperbole est également utilisée dans les autres textes.

Par exemple, on a dans Manon Lescaut, les expressions « si charmante que » (l.5) et « coup mortel » (l.11) ou alors « jamais il n’avait vu cette splendeur » (l.11) et « une chose d’extraordinaire » (.12) dans L’Education Sentimentale. Kerangal utilise des stéréotypes du coup de foudre, tout en renouvelant la rencontre amoureuse, la séduction et le coup de foudre. On a dans un premier temps, un cadre de la rencontre banal, qui n’a rien d’extraordinaire et qui ne favorise pas la romance.

En effet, le coup de foudre entre Edyy et Suzanne a lieu à la Corniche, sur le Just Do It, un plongeoir situé à 7 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Ce lieu est peu propice à une rencontre amoureuse, il est peu romantique contrairement à d’autres lieux clichés.

Notamment à la rencontre de Mme de Clèves et M.

de Nemours dans La Princesse de Clèves, où elle a lieu lors d’un bal au Louvres, le palais du roi.

Cette scène de bal est typique du topos romanesque de la rencontre qui rappelle les contes de fée.

Ou encore, la rencontre de Frédéric et Mme Arnoux dans L’Education Sentimentale qui a lieu sur un bateau.

On sait qu’un bal est fait pour danser tout comme un plongeoir pour sauter.

Même si la Corniche n’est pas un lieu très romantique, elle reste toutefois un lieu symbolique pour ces jeunes. Dans un deuxième temps, les personnages ne se séduisent pas de manière ordinaire.

En effet, ils ne se complimentent pas, ils ne se touchent pas, et pourtant, ils se séduisent.

Tout cela grâce au jeu d’attirance et de répulsion comme on le remarque dans cette citation « ils mélangent leurs présences physiques et aléatoires, entremêlent leur forces, s’agencent et se combinent sans même se toucher » (l.24-25). Ici, c’est leurs corps qui expriment leurs sentiments.

De surcroît, les paroles qu’ils prononcent, notamment les phrases interrogatives comme « Comment tu peux savoir ce que ça fait le vertige si tu as si peur ?» (l.3-4) et « t’as peur alors ? » (l.19) exprime qu’ils s’attirent, se séduisent en se "provoquant".

Cette façon de se séduire n’est pas stéréotypée tout comme dans Belle du seigneur, où Solal, un homme beau et riche se déguise en viellard repoussant pour séduire Ariane, pour la tester, pour savoir si elle est comme les autres femmes, qui choisissent la beauté et la richesse au-dessus de la bonté.

Contrairement à Corniche Kennedy, Mme de Clèves et M.

de Nemours dans La Princesse de Clèves se séduisent par des compliments sur la beauté, mais aussi par un contact physique à travers la danse.

Dans Manon Lescaut, Des Grieux séduit Manon en lui faisant part de ses sentiments.

De plus, Eddy et Suzanne s’attirent par le jeu du regard, ils s’observent.

On le sait notamment grâce à la description physique du corps qu’ils se font et par le fait qu’ils se regardent en face-à-face comme l’indique l’expression « elle fait tout pour prolonger leur face-à-face » (l.23).

Dans les autres textes, on retrouve également le lexique du regard, de la perception notamment avec les verbes « voir », « paraître » et « regarder ». Dans un dernier temps, cette scène est un coup de foudre immédiat, malgré le refus d’idéalisation des personnages.

En effet, les deux personnages dans Corniche Kennedy ne sont pas idéalisés contrairement à ceux des quatre autres textes.

Tout d’abord, Eddy, le personnage masculin, n’a pas les caractéristiques d’un personnage idéalisé.

En effet, il n’est pas reconnu pour sa beauté ou sa richesse comme nombreux personnages de romans.

On a par exemple, les deux nobles dotés d’une beauté exceptionnelle et parfaite dans La Princesse de Clèves, qui ne sont autres que Mme de Clèves et M.

de Nemours.

Mais aussi Solal et Ariane, deux personnages beaux et riches dans Belle du Seigneur, ou encore l’image d’une femme idéalisée, divinisée que se fait Frédéric dans L’Education Sentimentale.

Au contraire, Eddy, qui est brièvement décrit, se caractérise par sa façon de parler, sa vulgarité, il est notamment reconnu pour son statut de chef de la bande.

Ensuite, Suzanne, le personnage féminin, possède quelques caractéristiques d’un héros idéalisé puisqu’ici sa description physique repose sur la description de sa peau, une peau lisse, douce et bronzée.

De plus, Suzanne est riche, elle vient d’une famille d’un milieu social aisé.

Néanmoins,.... »

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