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A tous les coeurs bien nés que la patrie est chère ! Développer la pensée exprimée dans ce vers de Voltaire.

Publié le 26/02/2012

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Rien de plus vrai que ce beau vers de Voltaire, et rien de mieux ni de plus exactement exprimé. Le poète ne dit pas en effet : A tous les esprits cultivés, mais à tous les coeurs bien nés que la patrie est chère ! Il reconnaît par là que l'amour de la patrie n'est pas une habitude de l'esprit, mais un sentiment du coeur; que l'éducation, l'instruction, qui peuvent le développer, le fortifier, ne le font pas naître; qu'en un mot, c'est le plus noble, le plus moral des instincts....

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« DE COMPOSITIONS FRANÇAISES ~7 porte à nous attacher à eux.

Nous ne devons rien à nos frères et cependant nous les aimons tendrement.

Il en est de même de la patrie.

Le sauvage s'attache à la hutte qu'il s'est bâtie dans la forêt vierge, comme l'homme des pays civilisés au village où il a passé son enfance.

Les régions les plus tristes, les plus ingrates, les pays de montagnes ont leurs habitants qui ne les quitteraient pas pour des contrées où la vie leur serait cependant plus douce et le ciel plus clément.

On a même remarqué que l'instinct de la patrie est plus vif chez les habitants de ces pays, sans doute parce que les as­ pects de la nature y ont quelque chose de plus gran­ diose, de plus caractéristique, de plus propre à frapper leur imagination.

Les hautes terres d'Écosse, avec leurs lacs si pitto­ resques, les montagnes neigeuses de la Suisse, les lan­ des de Bretagne, avec leur ciel brumeux, ont un charme inexprimable pour ceux qui ont passé leur enfance dans ces contrées.

Ce sentiment instinctif exerce une telle puissance sur l'homme qu'il peut lui occasionner une véritable ma­ ladie, le mal du pays, la nostalgie.

C'est de ce mal mystérieux qu'étaient souvent atteints les Suisses qui venaient servir autrefois en France dans la garde du roi; aussi était-il défendu de jouer en leur présence les airs qui pouvaient raviver chez eux le souvenir du pays natal.

« Les Bretons dépaysés, dit un auteur con­ temporain, se laissent souvent envahir par la nostal­ gie.

Enfermant obstinément leur pensée dans le souve­ nir de la patrie, ils meurent à tout ce qui les entoure, et finissent par s'éteindre, sans avoir échappé à l'é­ treinte de leur rêve.

» Chez les peuples civilisés, l'amour de la patrie a pro-. »

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