A tous les coeurs bien nés que la patrie est chère !

« Sommaire.

1.

L'amour de la patrie est un sentiment naturel.

2.

Tous les hommes, même les sauvages, aiment leur pays.

3.

Surtout ceux qui habitent ~ Les Écossais des hautes-terres, des contrées peu favo- Les Suisses, risées.......

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Les Bretons, par exemple.

4.

Chez les peuples civilisés, l'amour de la patrie est encor fondé sur la raison.

Développement.

Rien de plus vrai que ce beau vers de Voltaire, et rirn de mieux ni de plus exactement exprimé.

Le poète ne dit pas, en effet : A tous les esprits cultivés, mais à tous les cœul's bien nés que la patrie est chère l Il reconnaît par là que l'amour de la patl'ie n'est pas une habitude de l'esprit, mais un sentiment du cœur; que l'éducation, l'instruction, qui peuvent le développer, le fortifier, ne le font pas naître ; qu'en un mot, c'est le plus noble, le · plus moral des instincts.

Pourquoi aimons-nous notre pi•rü et notre mi~re? C'est moins la reconnaissance qu'un élan naturel qui nous porte it nous attacher à eux.

Nous ne devons rien à nos frères et à nos sœurs , ct cependant nous les aimons tendrement.

Il en est de même de la patl·ie.

Le sal!Vage s'attache it la hutte qu'il s'est b:îtie dans la forN vierge, comme l'homme des pays civilisés au village où il a passé son nnfance.

Les régions les plus tristes, les plus ingrates, les pays de montagnes ont leurs habitants qui ne les quitteraient pas pour des contrées où la vie leur serait cependant plus douce et le ciel plus clément.

On a même remarqué que l'instinct de la patrie est plus vif chez les habitants de ces pays, sans doute pm·cr qnP lPs aspects. »