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A une passante, «Les fleurs du mal», Baudelaire

Publié le 22/02/2012

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baudelaire
I. La rencontre:         Cette rencontre se réalise dans un contexte sonore. Le contexte va être souligné par son aspect déplaisant. C'est tout le vacarme de la rue moderne qui est exprimé d'abord:     - par la personnification de la rue     - par la distance entre le sujet "la rue" et le verbe "hurlait", comblé par la présence de l'adjectif "assourdissante"     - par deux hiatus (fiction entre deux sons ou voyelles) qui sont, eux aussi évocateurs de vacarme. Il est important dès le premier vers de faire saisir que si la rencontre, la communication entre le poète et la passante ne passe que par le regard, c'est que la communication verbale est impossible.
baudelaire

« conscience que cette femme n'est qu'une passante, et qu'elle lui est inaccessible. Baudelaire nous retranscrit dans ce poème la fascination qu'il a pour cette passante, tous d'abord en évoquant levacarme que produit le milieu urbain ou ils se trouvent, puis au coup de foudre visuel qu'il va avoir pour cette femmeet qui va s'ajouter à la violence sonore, laissant place par la suite à un certain apaisement.

On retrouve aussi unparallèle entre la vie et la mort, qui met en scène une sorte d'élévation dans un autre monde, qui ne se passequ'entre le poète et la femme.

Cette vision de beauté éphémère qui va transporter Baudelaire dans une notiond'irréel va concrétiser le pouvoir qu'à cette femme sur l'homme.

Cette douleur et ce plaisir qu'elle lui apporte vaplonger, une fois partie, le poète dans la mélancolie.

C'est cette accumulation de détails sonores mais aussi trèsvisuels qui va nous faire prendre conscience de la véritable fascination qu'exerce cette passante sur Baudelaire.

Lepoète Verlaine, dans le recueil les poèmes saturniens de 1866, décrit lui aussi une rencontre avec une femme dansun poème s'intitulant « Mon rêve familier ».

Cette femme apparaît dans ses rêves, il ne la connaît pas et ne sait ladécrire, elle reste une ombre, une passante dans son imaginaire.

Ils sont conscients de leur amour réciproque, maisle poète sait au fond de lui qu'il est impossible, excepté dans l'irréel. I.

La rencontre Cette rencontre se réalise dans un contexte sonore.

Le contexte va être souligné par son aspect déplaisant.C'est tout le vacarme de la rue moderne qui est exprimé d'abord: - par la personnification de la rue - par la distance entre le sujet "la rue" et le verbe "hurlait", comblé par la présence de l'adjectif "assourdissante" - par deux hiatus (fiction entre deux sons ou voyelles) qui sont, eux aussi évocateurs de vacarme.

Il estimportant dès le premier vers de faire saisir que si la rencontre, la communication entre le poète et la passante nepasse que par le regard, c'est que la communication verbale est impossible. La présence exceptionnelle de la passante est d'abord marquée par l'insistance que met le poète à soulignerson allure par le rythme ample de la phrase qui s'étend sur quatre vers et qui contient son portrait en mouvement.Le vers 2 est ponctué de façon à délimiter des groupes de longueur croissante et précède la régularité des vers 3 et4.

Dans le vers4, les quatre groupes de trois syllabes impriment rythmes et harmonies de la démarche.

Quant auvers 5, il constitue du point de vue de la structure une sorte d'enjambement sur le deuxième quatrain et surtoutélargit le portrait en apportant des éléments d'ordre moral.

Ici, la beauté morale se joint à la grâce du corps etaboutit à l'idéalisation de la beauté dans l'expression "avec sa jambe de statue".

Dans le 1er quatrain, il faut aussiretenir l'expression "en grand deuil" qui évoque la tristesse et le malheur.

Baudelaire a expliqué que la notion detristesse accompagne pour lui celle de beauté. II.

Les réactions du poète Le narrateur, face à cette apparition, ne peut être qu'un spectateur "paralysé", "fasciné", "médusé", soulignépart le terme "crispé" au vers 6.

Le narrateur a une réaction émotionnelle incontrôlée.

La comparaison au vers 6"comme un extravagant" souligne l'opposition des attitudes entre "elle" et "lui".

Dans les vers 3 et 4, la régularités'oppose à l'irrégularité du vers 6.

Il faut attendre le vers 8 pour trouver le complément d'objet direct du verbe"buvais".

Le verbe boire dénote l'avidité alors que le participe "crispé" indique que la paralysie de l'attitude du poèteest à la fois ardente et timide. Dans le vers 7, Baudelaire est sensible au regard de la femme, regard agrandi à la dimension d'un ciel d'orage :"livide", "bleu gris".

Nous retrouvons là les deux composantes de l'amour baudelairien.

Les sonorités de "douceur", de "fascine" etde "plaisir qui tue" donnent une impression de sentiments agréables, de glissement.

Deux mono syllabes: "qui tue". III.

Les réflexions du poète Changement de ton: on passa du vouvoiement au tutoiement.

Le poète s'adresse directement à la femme.

Laréflexion fait suite à la description.

Au vers 9 s'établit une rupture suivie d'interrogation.

Le vers 9 résumesymboliquement une rencontre avec la passante : le pète est illuminé "un éclair", puis désemparé "la nuit".

Il y adonc un renversement.

La rencontre appartient au passé et la femme ne sera plus l'objet de contemplationque dans un futur mystique : vers 11.

Cette forme interrogative appelle une réponse affirmative donc un espoir :vers 10.

Il s'agit là d'une galanterie précieuse mais surtout, il faut comprendre que la femme ici, a permisd'apercevoir.

La triple exclamation du vers 12 scande les étapes de la dégradation de tout espoir.

Le vers 13 tire saforce d'un paradoxe.

La construction en chiasme (je, tu, tu, je) souligne qu'il existe une apparente similitude dedestin (chacun fuit en ignorance de cause) ce qu'il ne fait que les éloigner davantage l'un de l'autre.

Au vers 14,c'est un appel voué à ne pas être entendu.

Là encore, il y a une sorte de paradoxe.

Le conditionnel passé rejettetout accomplissement dans l'irréel mais le verbe aimer exprime une certitude, celle de l'amour.

Le deuxièmehémistiche concentre tout le mystère de la rencontre et toute l'amertume du poète.

La passante s'est-elledétournée par indifférence, Par pudeur, par fierté ou par cruauté? Baudelaire a exprimé ici le drame del'incompréhension entre l'homme te la femme.. »

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