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Acte I, scène 1 de Phèdre de Jean Racine (résumé et commentaire)

Publié le 13/09/2018

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racine

«La scène est à Trézène, ville du Péloponnèse. »

 

Hippolyte annonce à son gouverneur, Théramène, qu'il a décidé de partir à la recherche de son père bien-aimé, Thésée, disparu depuis plus de six mois. Théramène, qui a lui-même cherché, en vain, le roi d'Athènes dans la Grèce entière, n'est pas aussi inquiet : Thésée doit cacher en quelque endroit de nouvelles amours. Hippolyte s'indigne: le roi aime Phèdre, sa dernière épouse, et le devoir de son fils est de le retrouver. Le jeune homme est résolu à «fuir» Trézène.

 

Le gouverneur s'étonne: pourquoi quitter des lieux si agréables ? Le prince fuirait-il Phèdre, cette « dangereuse marâtre» qui le poursuit de sa haine? La reine n'est plus guère à craindre ! Elle se meurt et cherche à mourir, atteinte d'un mal mystérieux. Hippolyte avoue qu'il fuit une autre ennemie: la jeune Aricie.

 

Nouvel étonnement de Théramène : que redouter de cette princesse charmante, depuis que ses frères ont tous été exterminés par Thésée, pour avoir osé disputer à leur cousin le trône d'Athènes ? Hippolyte soupire : il ne fuirait pas Aricie, s'il la haïssait !

 

Le gouverneur croit comprendre : jusqu'alors farouchement opposé aux lois de Vénus, qu'il méprise, le jeune homme aimait-il Aricie ? L'intéressé réagit avec indignation; jamais il ne se reniera au point de démériter de sa mère, l'orgueilleuse reine des Amazones. Sa vie, à lui, sera consacrée à de nobles et virils exploits. Comme le jeune homme aimait écouter Théramène, quand celui-ci contait les prouesses de son illustre père, les monstres et les géants vaincus par le héros! Combien il détestait au contraire le récit des aventures amoureuses du volage Thésée ! Ne faut-il pas en outre respecter les volontés d'un père, qui a interdit à Aricie de se marier, de peur que ne renaisse la famille coupable ? Folie donc que d'aimer la jeune fille !

 

Théramène sourit : Vénus dompte les cœurs les plus rebelles, et Hippolyte ne peut dissimuler la vérité. Il aime,

racine

« puis qu'il ne passe plus son temps à chasser dans les bois et à domp ter les chevaux.

Le jeune homme coupe court ; il pa rt chercher son père.

Reste à prendre congé de la reine.

Le héros et le confident Le public du temps attendait avec impatience de voir le héros et voulait même le voir tout de suite ; l'habitude fut prise de lui en montrer au moins un dès le début de la pièce.

Hippo­ lyte paraît en premier.

Par ailleurs, un type possible d'expo­ sition est l'entretien du héros avec son confident; Racine emploie invariablement ce procédé, deAndror à Phèdre.

Quoi de plus naturel en effet que le personnage principal dévoile ses pensées, confie ses sentiments à celui (ou celle) qui a sa > ? Hippolyte ne peut avoir de secret pour le gouverneur qui a veillé sur son enfance (v.

73-7 4), et il lui avoue son récent tourment avec d'autant plus de vraisemblance que Théramène est de retour d'un long voyage (v.

10 15).

À la conversation entre le héros et le confident, Racine a su donner un tour dramatique , un ton animé, voire passionn é.

Le mécanisme essentiel de la scène est celui du quipro quo, sur le comportement et la décision du jeune homme.

Le départ annoncé semble avoir d'abord pour mobile la volonté de retrou­ ver un père disparu, aimé et admiré (v.

1-7; 27-28); puis il devient une fuite (v.

28).

S'agit-il de fuir les persécutions d'une belle-mère haineuse (v.

37 4 7)? Hippolyte en fin de compte veut s'éloigner de la jeune fille dont il est tombé amoureux (v.

49-56), parce qu'il a honte d'aimer; Hippolyte se fuit lui­ même (v.

101-1 13).

Les étonnements, les méprises, les ques­ tions du confident conduisent peu à peu le malheureux jusqu'à cet aveu qui est un> (v.

68) de tout son passé ! La vérité d'une âme se fait jour progressive ment dans les mouve ments contradictoires de la scène, dans la duplicité du discours et de l'attitude, et dans la mauvaise foi du héros.

« Ce superbe Hippolyte » Chez Euripide et chez Sénèque le héros se distinguait par sa pureté et sa chasteté intransigea ntes.

Dans la tragédie grecque, sa vertu était celle d'un mystiq ue, voué au culte d'Artémis, la. »

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