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ACTE II - DIVISION 3 (PAGES 108 À 118) - En attendant Godot de Samuel Beckett

Publié le 14/09/2018

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godot

On est tenté de voir dans ce sauveur dérisoire, une image parodique du Christ, le sauveur accordé par Dieu aux hommes, comme eux crucifié, plus misérable que ceux au secours desquels on prétend qu'il vient porter secours.

 

Dans ce passage, où Beckett signale à plusieurs reprises l'exemplarité des événements qui s'y déroulent : «L'humanité, c'est nous» (page 112), la confusion et le grotesque atteignent leur paroxysme. Sur scène c'est un tas grouillant et rampant qui a charge de représenter l'humanité. Beckett nous donne alors à voir le spectacle des hommes abandonnés de Dieu. Chacun y est, à l'instar de Pozzo qui répond aux deux noms d'Abel et Caïn (nouveau couple incarnant, comme celui des deux larrons, l'iniquité divine), à la fois béni et maudit de Dieu, exemplaire d'une humanité criminelle et fratricide.

 

Une image de l'humanité

 

En dignes représentants de «l'engeance où le malheur nous a fourrés», Vladimir et Estragon veulent profiter des circonstances qui mettent Pozzo et Lucky à leur merci. Les situations sont inversées, Pozzo occupe le rôle du suppliant, Vladimir et Estragon deviennent ceux que l'on supplie. Ils envisagent de «mettre des conditions» à leurs «bons offices», et de donner une correction à Lucky. Finalement, tous rampent à terre, formant un «tas». La chute, la reptation, l'existence rivée au sol, qui confond l'homme, assimilé à la larve, avec l'univers de la matière, de la boue, niant l'élan vers l'en haut, la station debout, symbolique d'une dignité, sont familières au répertoire avilissant de l'imaginaire Beckettien. Son humanité est rampante, misérable, et elle répond par la cruauté à l'appel de la détresse: «L'appel que nous venons d'entendre, c'est plutôt à l'humanité toute entière qu'il s'adresse» (page 111). Les larves humaines s'entredévorent au lieu de s'entraider, Vladimir frappe Pozzo pour faire taire ses supplications.

 

Le désordre du dialogue

 

Le dialogue manifeste lui aussi les symptômes de la plus grande confusion. Au cours de la pièce, il s'est rarement signalé par sa clarté. Mais Beckett a ici concentré toutes les procédures de désorganisation. L'entrée de Pozzo est un modèle de cacophonie : trois locuteurs et trois niveaux de dialogue totalement hermétiques : Pozzo appelle à l'aide, Vladimir se réjouit de ce «renfort» et Gogo se félicite que Godot soit enfin là.

godot

« deux larrons.

On est tenté de voir dans ce sauveur dérisoire, une image parodique du Christ, le sauveur accordé par Dieu aux hommes, comme eux crucifié, plus misérable que ceux au secours desquels on prétend qu'il vient porter secours.

Dans ce passage, où Beckett signale à plusieurs reprises l'exemplarité des événements qui s'y déroulent : "L 'huma nité, c'est nous•• (page 112), la confusion et le grotesque atteignent leur paroxysme.

Sur scène c'est un tas grouillant et rampant qui a charge de représenter l'humanité.

Bec­ kett nous donne alors à voir le spectacle des hommes abandonnés de Dieu.

Chacun y est, à l'in star de Pozzo qui répond aux deux noms d'Abel et Caïn (nouveau couple incarnant, comme celui des deux larrons, l'ini­ quité divine) , à la fois béni et maudit de Dieu, exemplaire d'une humanité criminelle et fratricide.

Une image de l'hu manité En dignes représentants de "l'e ngeance où le malheur nous a fourr és», Vladimir et Estragon veulent profiter des circonstances qui mettent Pozzo et Lucky à leur merci.

Les situations sont inversées, Pozzo occupe le rôle du supplian t, Vla dimir et Estragon deviennent ceux que l'on supplie.

Ils envisagent de "mettre des conditio ns» à leurs «bons offices", et de don­ ner une correction à Lucky.

Finalement, tous rampent à terre, formant un «t as ».

La chute, la repta tion, l'existence rivée au sol, qui confond l'homme, assimilé à la larve, avec l'univers de la matière, de la boue, niant l'élan vers l'en haut, la sta tion debout, symbolique d'une dignité, sont familières au répertoire avilissant de l'imaginaire Beckettien.

Son humanité est ram­ pante, misérable, et elle répond par la cruauté à l'appel de la détresse : "L 'appel que nous venons d'entendre, c'est plutôt à l'humanité toute entière qu'il s'adresse" (page 111 ).

Les larves humaines s'entredévorent au lieu de s'entraider, Vladimir frappe Pozzo pour faire taire ses supplications.

Le désordre du dialogue Le dialogue manifeste lui aussi les symptômes de la plus grande confusion.

Au cours de la pièce, il s'est rarement signalé par sa clarté.

Mais Beckett a ici concentré toutes les procédur es de désorganisation.

L'entrée de Pozzo est un modèle de cacophonie : trois locuteurs et trois niveaux de dialogue totalement hermétiques : Pozzo appelle à l'aide, Vla­ dimir se réjouit de ce "renf ort" et Gogo se félicite que Godot soit enfin là.

Questions et appels sans réponse, tirades sans auditeur, c'est l'anarchie la plus compl ète :. »

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