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ACTE III, SCÈNES 17-20: Le mariage de Figaro de Beaumarchais (commentaire)

Publié le 17/01/2022

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Alors que l'heure est à la réconciliation générale, Bartholo, lui, semble ne rien avoir pardonné à Figaro et ne vouloir épouser à aucun prix « la mère d'un tel drôle ». Il eût d'ailleurs été peu vraisemblable que le barbon peu amène du Barbier de Séville se transformât immédiatement en un père aimant. Antonio souligne, avec la maladresse qui le caractérise, l'attitude indigne de Bartholo : « Vous n'êtes donc qu'un père marâtre ? » Mais il semble n'être pas mécontent d'avoir un prétexte pour refuser la main de Suzanne à Figaro.

« changera rien à la situation.

De fait c'est en désespoir de cause, et pour gagner du temps, que Figaro a invoqué «ses nobles parents ».

On peut d'ailleurs remarquer que cette tactique aurait été efficace si la reconnaissancen'avait pas eu lieu, puisque dans la scène suivante Suzanne arrivera pour apporter un secours inattendu : l'argentdonné par la Comtesse. Mais entre-temps le récit de Figaro aura provoqué la reconnaissance.

Celle-ci correspond à un mouvementpathétique, dont le public du xviii siècle était friand.

Les didascalies soulignent que Figaro n'est plus (l'humeur àrailler : il est véritablement ému, « exalté ».

Tout au plus est-il « désolé » d'avoir pour père Bartholo, son ancien ennemi.

La courte exclamation du Comte, « Sa mère ! », qui sera reprise à la fin de la scène par un commentaireplus explicite : « Sot événement qui me dérange ! », souligne l'incidence sur l'action de cette reconnaissance.

Mêmele stupide Brid'oison en a tiré la conséquence : « C'est clair, i-il ne l'épousera pas.

» Néanmoins, Beaumarchais ne va pas exploiter immédiatement les conséquences dramatiques de cettereconnaissance.

Ce n'est qu'a la fin de la scène 18 que le mariage de Figaro reviendra au premier plan.

Pour l'heurele temps est à l'attendrissement et au lyrisme avec la confession de Marceline. La confession de Marceline Cette confession entraîne un ralentissement de l'action, mais elle répond à des préoccupations idéologiques chezBeaumarchais.

Le spectateur n'est guère étonné d'entendre Marceline se lancer dans la dénonciation de la conditionfaite aux femmes par la société du XVIIIe siècle.

En effet, elle s'était déjà livrée à des considérations analoguesdans la scène 4 du premier acte.

Ici son personnage gagne en épaisseur et elle conquiert la sympathie de Figaro quidécouvre en sa mère des affinités profondes.

Comme lui, elle dénonce les abus d'une société dont elle a été lavictime et, à bien des titres, sa confession préfigure le monologue de Figaro au cinquième acte. Le point de départ de cette confession réside dans les reproches de Bartholo : « Des fautes si connues I unejeunesse déplorable.

» Marceline entreprend alors un plaidoyer en faveur des femmes.

Elle commence par constaterl'état de sujétion dans lequel se trouvent ces dernières, condamnées à être les victimes des hommes qui s'élèverontensuite en censeurs : « Tel nous juge ici sévèrement, qui, peut-être, en sa vie, a perdu dix infortunées ! » D'embléeelle souligne le caractère économique de cette dépendance : aucun métier n'est ouvert aux femmes, qui n'ont doncaucun « honnête moyen de subsister ». Puis la critique se fait plus générale et Marceline montre que même les femmes qui appartiennent aux catégoriessociales les plus favorisées connaissent « une servitude réelle ».

Sa tirade qui souligne l'injustice flagrante de lacondition féminine : « traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes », ne peut que rencontrer l'assentiment général, enthousiaste chezFigaro, dissimulé et gêné chez le Comte.. »

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