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ACTE III, SCÈNES 5-8 : Le mariage de Figaro de Beaumarchais (commentaire)

Publié le 17/01/2022

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Le comique est très présent dans la scène 5: il évite que le dialogue ne devienne trop âpre entre les deux hommes. Ainsi la tirade de Figaro sur Goddam a manifestement une fonction de divertissement : elle doit susciter une franche gaieté chez le spectateur. A la bouffonnerie des paroles — « Les Anglais, à la vérité, ajoutent par-ci, par-là quelques autres mots en conversant ; mais il est bien aisé de voir que Goddam est le fond de la langue » — s'ajoute tout un comique de gestes : « il tourne la broche », « il débouche une bouteille »

« qui transforme d'anciens adversaires en membres d'une même famille.

Ici c'est Marceline qui découvre avec émotionque Figaro n'est autre que le fils qui lui avait été enlevé.

Le troisième acte s'achève donc dans l'attendrissement. La rapidité de l'actionLe troisième acte n'est pas moins riche en rebondissements que le deuxième.

De plus les péripéties s'enchaînent surun rythme étourdissant, sans être préparées.

Le hasard y joue un rôle prépondérant et l'action semble échapper aucontrôle des protagonistes. RESUMELe troisième acte s'ouvre sur un court dialogue entre le Comte et Pédrille, son piqueur, qu'il envoie à Séville s'assurerde l'arrivée de Chérubin.

Si le page ne s'y trouvait pas, Pédrille devrait en prévenir son maître au plus tôt.Après le départ de Pédrille le spectateur assiste à un monologue du Comte, en proie à la plus vive agitation.

Il essaievainement de percer le mystère qui entoure ce qui s'est réellement passé au deuxième acte.

Il s'inquiète à l'idée quela Comtesse pourrait mettre son honneur en danger et se demande si Suzanne a révélé à Figaro les avances dontelle est l'objet de la part de son maître. COMMENTAIRE Un serviteur modèlePédrille avait déjà été mentionné par Suzanne dans la première scène du deuxième acte.

Il apparaît ici brièvement etreviendra sur scène au cours de l'acte V (scène 11).

Il incarne dans la pièce le serviteur modèle tel qu'un maîtrepeut le souhaiter : il exécute scrupuleusement les ordres du Comte sans jamais discuter leur bien-fondé.

Il devancemême ses désirs puisqu'à l'ordre d'Almaviva : « Prenez le cheval barbe », il répond : « Il est à la grille du potager,tout sellé.

» Les soupçons du ComteLes trois premières scènes, extrêmement courtes, ont pour fonction de montrer que le Comte n'a pas étéentièrement dupe au deuxième acte.

Il continue à soupçonner Chérubin et veut en avoir le cœur net.

Ces soupçonsoccupent encore la première moitié de son monologue.

Almaviva rappelle tous les événements qui sont intervenus aucours du deuxième acte.

C'est le billet de Figaro qui a signifié pour lui le commencement des inquiétudes.

LaComtesse lui en a révélé l'origine 19) mais les paroles ambiguës de Figaro (II, 20) peuvent faire douter le Comte dela véracité de cet aveu.

Aussi regrette-t-il d'avoir renvoyé Bazile, ce qui prouve qu'il n'est pas impossible à ses yeuxque les accu sations contenues dans le billet soient fondées.

Dès lors tous les événements deviennent susceptibles d'une double interprétation, comme le montre l'accumulation des alternatives : « terreur fausse ou vraie », « quiavoue.., ou qui prétend que c'est lui ».

Le caractère heurté de l'élocution du Comte prouve à quel point « le fil » lui« échappe ».L'incapacité dans laquelle se trouve le Comte de prendre du recul par rapport à la situation résulte probablement ducaractère insoutenable qu'aurait pour lui une infidélité de sa femme.

C'est une situation qu'il lui est insupportabled'imaginer seulement : « Mais la Comtesse ! si quelque insolent attentait...

où m'égaré-je ? » Faute de pouvoirenvisager froidement toutes les éventualités, il en est donc réduit aux conjectures incohérentes. Son désir pour SuzanneLa deuxième partie du monologue, dont le début est souligné par « de l'autre part », ramène le Comte à son désirpour Suzanne.

Le Comte confirme ainsi la justesse de l'analyse de Marceline qui l'avait défini comme « jaloux etlibertin » (l,4).

Dans le domaine du libertinage comme dans celui de la jalousie, c'est « l'irrésolution » qui domine.

Enquelques mots, le Comte suggère l'irrationalité du désir, qui s'oppose à la volonté.

On remarque qu'il n'estabsolument pas question d'amour ici : Suzanne n'est pour le Comte qu'une « fantaisie ».

Il semble même que lesobstacles qu'il rencontre ne soient pas étrangers à l'attrait que possède pour lui cette entreprise de séduction. Ses projetsA la fin du monologue, le Comte révèle son projet immédiat : « sonder adroitement » Figaro pour découvrir lesvéritables sentiments de Suzanne ; si elle a révélé à Figaro les avances dont elle est l'objet de la part de sonmaître, cela prouve, aux yeux du Comte, qu'elle ne lui cédera pas.

Son cynisme éclate ici mais l'entrée furtive deFigaro sur scène, dont le Comte ne s'aperçoit pas, rassure aussitôt le spectateur.

C'est le trompeur qui va êtretrompé.. »

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