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ACTE IV : Clitandre et Trissotin - analyse de "Les Femmes Savantes" de Molière

Publié le 08/03/2011

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D'abord une scène qu'on pouvait attendre. A la fin de l'acte précédent, Armande a été congédiée assez brutalement par son père (« Taisez-vous, péronnelle ! «) ; ce réveil d'énergie lui a paru plus inquiétant que les autres : elle a couru prévenir sa mère. Elle sait combien elle est jalouse de son autorité : elle va l'exciter contre Henriette en prêtant à sa pauvre sœur un esprit de révolte et des airs de bravade. Elle renoncerait même à Clitandre pour empêcher sa cadette d'être heureuse avec lui, et sournoisement elle irrite l'orgueil de Philaminte en lui faisant croire qu'il n'a jamais tenu compte d'elle et qu'il a méprisé ses vers. Mais Clitandre est entré doucement, il s'est arrêté près de la porte, il n'a rien perdu de ces méchants propos.

« Que de me voir savant comme certaines gens. Trissotin se sent provoqué et il riposte vertement (il a l'habitude, on l'a vu, de ces combats de paroles) : Pour moi, je ne tiens pas, quelque effet qu'on suppose, Que la science soit pour gâter quelque chose. CLITANDRE Et c'est mon sentiment qu'en faits, comme en propos, La science est sujette à faire de grands sots. TRISSOTIN Le paradoxe est fort. CLITANDRE Sans être fort habile, La preuve m'en serait, je pense, assez facile : Si les raisons manquaient, je suis sûr qu'en toutcas Les f.iiemples fameux ne me manqueraient pas. TRISSOTIN Vous en pourriez citer qui ne concluraient guère. CLITANDRE Je n'irais pas bien loin pour trouver mon affaire. TRISSOTIN Pour moi, je ne vois pas ces exemples fameux. CLITANDRE Moi, je les vois si bien, qu'ils me crèvent les yeux. TRISSOTIN J'ai cru jusques ici que c'était l'ignorance Qui faisait les grands sots, et non pas la science. CLITANDRE Vous avez cru fort mal, et je vous suis garant Qu'un sot savant est sot plus qu'un sot ignorant. Le conflit se prolonge sur un ton de plus en plus vif.

Philaminte et Armande essaient vainement de l'interrompre :pourtant il s'arrêterait peut-être (si la haine des deux adversaires est tenace, leurs thèses n'offrent pas une matièreinépuisable).

Mais Trissotin commet l'imprudence de mettre en cause la cour et là-dessus la querelle va reprendreavec plus de chaleur encore : TRISSOTIN Je ne m'étonne pas, au combat que j'essuie, De voir prendre à Monsieur la thèse qu'il appuie. Il est fort enfoncé dans la cour, c'est tout dit : La cour, comme l'on sait, ne tient pas pour l'esprit, Elle a quelque intérêt d'appuyer l'ignorance, Et c'est en courtisan qu'il en prend la défense.. »

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