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ACTE V, SCÈNES 4-7 du Mariage de Figaro de Beaumarchais

Publié le 17/01/2022

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Les scènes 4 et 5 donnent la parole aux femmes, qui ont l'initiative dans ce cinquième acte. Le dialogue entre Marceline, Suzanne et la Comtesse, dans la scène 4, n'est pas entendu de Figaro. Il est destiné à établir une connivence entre les femmes et le spectateur. Celui-ci apprend que Suzanne a été prévenue par sa future belle-mère des soupçons de Figaro et de sa présence sur le lieu du rendez-vous. Dès lors la camériste va pouvoir se jouer de lui comme la Comtesse se joue du Comte.

« aux yeux de Chérubin.

Il s'empare de sa main et feint de reconnaître Suzanne à la douceur de sa peau.

Le Comtefera de même dans la scène suivante ! La Comtesse n'avait eu affaire jusque-là qu'à l'adolescent timide.

Elle découvre le « charmant polisson » qui comprend immédiatement que la prétendue Suzanne attend le Comte et qui, loin de s'en offusquer, cherche à profiter de la situation qu'il résume assez cyniquement : « Oh que oui, j'oserai ! Tu prends sa place auprès de Monseigneur, moi, celle du Comte auprès de toi, le plus attrapé, c'est Figaro.

» Cette réplique est d'autant pluspiquante qu'elle est entendue par tous les intéressés : la Comtesse, le Comte, Figaro et Suzanne. Les nombreux apartés accentuent fortement le comique de la scène.

Le Comte décide alors d'intervenir et provoque une première méprise comique : il reçoit le baiser de Chérubin à la place de la Comtesse.

Au début de la scène 7, c'est le malheureux Figaro qui recevra le soufflet du Comte destiné à Chérubin.

L'obscurité favorisedécidément les audacieux tels que Chérubin ! Le Comte et la Comtesse La scène 7 offre au spectateur une premièreconfrontation décisive entre le Comte et la Comtesse.

Le Comte croit parler à sa futuremaîtresse alors qu'il s'adresse à sa femme.Beaumarchais exploite toutes les ressources comiques de cette situation.

Le Comte s'empare de la main de la Comtesse, commeChérubin, et s'écrie : « Mais quelle peau fine etdouce, et qu'il s'en faut que la Comtesse ait lamain aussi belle ! » Il trahit ainsi, soit sa «prévention », comme le dit la Comtesse enaparté, soit, tout aussi vraisemblablement, satactique de séducteur : il croit flatter Suzanneen dénigrant sa maîtresse. La Comtesse profite de la situation pour sonder les véritables sentiments que son mari apour elle.

Almaviva ne prétend pas ne plus aimer la Comtesse, ce qui rendrait impossibletoute réconciliation.

Il oppose l'amour au plaisir et va donner une « leçon » de séduction à sa femme.

Ses paroles confirment pleinementl'analyse qu'avait faite la Comtesse dans lepremière scène du deuxième acte : « Ah ! je l'aitrop aimé ! je l'ai lassé de mes tendresses etfatigué de mon amour ! » Le Comte ne dit pasautre chose lorsqu'il oppose à la fantaisie qu'ilprête à Suzanne la « satiété » qu'a suscitée en lui sa femme.

Il résume son point de vue en unebrève formule qui définit les rôles respectifs de l'homme et de la femme dans la relation amoureuse.

Tour à tour la Comtesse, le Comte, Figaro et Suzanneaffirment qu'ils s'en souviendront, ce qui provoque un nouvel effet comique, le Comte attribuant les paroles deSuzanne et de Figaro à...

l'écho ! La scène s'achève sur le don d'une dot et d'un brillant à la Comtesse, qui accepte au nom de Suzanne, sans que leComte ni Figaro n'aient le moindre doute sur son identité.

Seule la véritable Suzanne se réjouit de l'arrivée de cettenouvelle dot, la troisième comme le soulignera Figaro dans la scène finale.

Après avoir rempli sa promesse le Comte attend de Suzanne qu'elle respecte elle aussi ses engagements.

Pour Figaro c'en est trop et il vient interrompre letête-à-tête, ce qui permet à la Comtesse de fausser compagnie au Comte.

Cet élément est capital pour la suite de l'action, car il rendra possible la découverte par le Comte de Figaro aux pieds de la fausse Comtesse.. »

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