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Affaire Chabert: Plaidoyer

Publié le 03/02/2013

Extrait du document

L'avoué Derville, venant de découvrir ce qu'il était advenu de l'illustre Colonel Chabert, décida qu'il était temps de réagir. La situation du vieil homme était, selon lui, uniquement due aux méfaits de Madame Ferraud. Celle-ci devait être traduite en justice pour son comportement révoltant. Derville était un homme qui aimait les défis et c'est pour cela qu'il mit son point d'honneur à remporter ce procès. Ce n'était plus une affaire banale parmi tant d'autres mais l'Affaire Chabert, l'affaire qu'il voulait absolument gagner. Une fois que toutes les formalités furent réglées, le jour du procès de Madame Ferraud approcha à pas de géants et, ainsi, très rapidement, Derville se retrouva assis sur les bancs inconfortables du tribunal, prêt à pour prendre la parole. « Monsieur le Juge, Mesdames, Messieurs les Jurés, nous sommes rassemblés aujourd'hui dans ce tribunal pour juger Madame Ferraud pour les actes qu'elle a commis à l'égard de son mari qui n'est d'autre que l'héroïque Colonel Chabert. Tout d'abord, j'aimerais vous demander d'observer mon client. L'homme accusé d'être un vagabond, l'être habillé de haillons que vous scrutez en ce moment a combattu aux côtés de l'Empereur en Égypte et en Europe. Il a été décoré de la ...

« comment expliquez-vous que, même après avoir pris connaissance de la survie et du retour du Colonel, elle n’a même pas daigné l’aider, le sortir du terrible embarras financier dans lequel il était ? Pour terminer, Mesdames, Messieurs, je me dois, en tant qu’avoué, de faire éclater la vérité au grand jour.

Saviez-vous que Madame Ferraud, après avoir reconnu son mari, a tenté une nouvelle fois de le trahir, espérant qu’il se fasse oublier et qu’il renonce à tout ce dont il avait droit? Peut-être tentera-t-elle de nier avoir su que son mari était encore vivant mais je réciproquerai alors en agitant ceci devant vous tous : les dizaines de lettres que le Colonel Chabert lui a envoyées.

Elles ont toutes été retrouvées dans la demeure de Madame Ferraud, décachetées et donc sans aucun doute, lues.

Ce qu’a fait la comtesse est d’une gravité extrême et rien ne peut pardonner ses actes, elle a fait du tort à une personne qui était foncièrement bonne.

Effectivement, la bonté du Colonel Chabert était difficilement égalable.

D’ailleurs, saviez-vous que, dans un acte d’extrême générosité, le Colonel Chabert avait légué une partie conséquente de sa fortune aux pauvres? Enfin, cela était sans compter les nombreux stratagèmes dont Madame Ferraud a usé pour disposer à sa guise de plus d’argent… Est-ce que toutes les femmes endeuillées sont aussi calculatrices ? Si tel était le cas, nous vivrions dans un monde bien triste, n’est-ce pas ? Actuellement, je ne crois même plus à avoir à vous convaincre, Monsieur le Juge, Mesdames, Messieurs les membres du Juré.

N’est-il pas évident que ce qui est dû à mon client doit lui être rendu ? Et que, pour les méfaits qu’elle a commis, Madame Ferraud doit inévitablement être sanctionnée ? Je ne suis pas quelqu’un qui aime ruiner la vie des gens, contrairement à la femme assise juste en face de vous, Votre Honneur...

Je ne réclamerai donc aucune sanction prédéfinie, je laisserai juste votre bon sens choisir une punition adaptée.

Toutefois, je réitère la demande de dédommagement de mon client qui est plus que nécessaire et qui lui permettra d’être sauvé du titre de « vagabond » qui lui a été attribué trop rapidement. Après ce court mais percutant réquisitoire, la totalité de la salle hocha la tête d’un air entendu.

Monsieur Derville était un homme de talent et il l’avait prouvé une fois de plus.

La sentence de Madame Ferraud tomba.

Certes, la comtesse eut à dédommager son époux légal et dut payer une amende qui n’allait pas amoindrir sa fortune outre mesure mais, tout de même, le fait qu’un homme miséreux l’emporte sur une riche comtesse de renom relevait de l’exploit.

La somme récoltée par le Colonel Chabert allait lui être suffisante pour qu’il reprenne un train de vie quasiment normal.. »

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