Analyse bac de français Olympe de Gouge

« La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Olympe de Gouges - 1791 Contexte historique Convoqués par le roi en raison de la gravité de la crise du royaume, les États généraux se transforment, de façon unilatérale et sans l’accord du souverain, en une Assemblée nationale constituante qui donnera à la France la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et sa première constitution, au sens moderne du terme. 7 juin 1789 : les États généraux, ouverts depuis le 5 mai, se constituent en Assemblée nationale, c’est-à-dire représentant la nation. 20 juin 1789 : serment du Jeu de Paume.

L’Assemblée prononce le serment de ne pas se séparer jusqu'à ce que la « constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides ». 26 août 1789 : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui devait servir de guide pour le futur législateur, et de référence pour apprécier et évaluer l’action des gouvernants. Elle expose et rappelle les droits naturels de l’homme et du citoyen mais elle ne crée rien, à proprement parler ; elle n’organise pas ces libertés, elle en laisse le soin à la future Constitution. 3 septembre 1791 : vote de la Première Constitution française. La constitution est précédée de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789. L'objectif de la constitution de 1791 est résumé dans l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution ». Ainsi, l'objectif est la mise en place d'un État libéral qui respecte et garantit les droits individuels des citoyens. On distingue des citoyens actifs, qui participent à la vie politique de la nation en tant qu’électeurs, et des citoyens passifs (femmes, pauvres, …) qui ne jouissent que des droits civils. 14 septembre 1791 : la Constitution entre en vigueur Les révolutionnaires ont fait abolir les ordres (clergé, noblesse et Tiers-Etat) dans la société et les ont remplacés par une nouvelle distinction ente citoyens. 5 septembre 1791 : rédaction de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Son texte doit être proposé en octobre 1791 à l’assemblée de la Convention mais il est rejeté. Actuelle hiérarchie des textes juridiques Introduction commune : - Présentation brève de l’auteur et de l’œuvre Olympe de Gouges (1748 – 1793) = femme de lettres engagée, pionnière du féminisme et de l’engagement politique des femmes.

S’inscrit dans le mouvement des Lumières par ses œuvres progressistes et ses multiples combats (droit des femmes, lutte contre esclavage, aide aux plus défavorisés). En 1789, la révolution française aspire à combattre des inégalités. La DDHC, rédigée dans l’esprit des Lumières, devait servir de guide à la Première Constitution.

Deux ans plus tard, en septembre 1791, la Première Constitution française est adoptée mais des inégalités perdurent (ex : les femmes sont des « citoyens passifs » qui ne participent pas à la vie politique de la nation). Deux jours après l’adoption de la Première Constitution, Olympe de Gouges écrit la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, un pastiche de la DDHC.

Elle pose la question de la femme et de ses droits, inférieurs à ceux des hommes à son époque.

Ne pouvant, parce qu’elle est une femme, prendre la parole directement pour s’adresser aux députés, elle dicte à son secrétaire le discours qu’elle ne peut prononcer afin qu’il soit présenté à l’Assemblée nationale. «Préambule » Complément d’intro : Notre passage correspond au « préambule » de la Déclaration.

Il expose les objectifs de sa demande et sert d’introduction aux dix-sept articles des droits et des devoirs de la femme et de l’homme. Problématique Comment Olympe de Gouges, dans ce pastiche du préambule de la DDHC, justifie-t-elle l’importance d’une constitution affirmant l’égalité entre les hommes et les femmes ? MOUVEMENTS Mouvement 1 : appelle les femmes à se constituer en Assemblée nationale (lignes 1 et 2) Mouvement 2 : explique pourquoi une constitution égalitaire entre les sexes est vertueuse (lignes 3 à 10) Mouvement 3 : introduit les articles de droits auxquels elle aspire (lignes 11 à 13) MOUVEMENT 1 : Olympe de Gouges appelle à la constitution d’une Assemblée nationale des femmes (1er paragraphe = 1ère phrase, lignes 1 et 2) Extrait «Les mères, les filles, les sœurs» Nom du procédé énumération ternaire (=liste de trois choses) + périphrase qui désigne toutes les femmes « représentantes de la nation » apposition « demandent » emploi du présent de l’indicatif «être constituées en Assemblée nationale » Analyse de l’effet produit Effet rhétorique (persuasion), dans la lignée des textes rhétoriques révolutionnaires + Puissance des liens qui les unissent, elles forment une seule et même famille Passage de la cellule familiale intime (mères, filles sœurs) au politique (nation).

Elle rappelle ainsi que les femmes, par leur importance dans la société, peuvent autant que les hommes représenter la nation Volonté de voir ce qui est écrit mis en œuvre dans la société.

Elle écrit pour le présent, dans l’urgence. Reprise des pratiques révolutionnaire (cf.

Serment du jeu de Paume, mais lors de cette Assemblée, que des hommes.) Rassemble les individus élus pour représenter et défendre les intérêts de la nation Résumé grandes idées mouvement 1 : En demandant à ce que les femmes se constituent en Assemblée nationale, Olympe de Gouges aspire à une Révolution dans la Révolution, afin que les femmes soient libérées autant que les hommes de la tyrannie. Olympe de Gouges justifie son projet par la suite. MOUVEMENT 2 : Olympe de Gouges explique pourquoi une constitution égalitaire entre les sexes est vertueuse (2° paragraphe = 2° phrase, lignes 3 à 10) Nom du Analyse de l’effet produit procédé Constat : désordres sociaux à cause de la misogynie de la société Elle montre aux hommes que, sous la portée apparemment « l’ignorance, gradation universelle de la DDHC, se l’oubli ou le mépris ascendante = cache un oubli total voire un » dépréciatif mépris des femmes et souligne l’injustice de la condition féminine Indirectement, elle accuse les hommes d’être responsables « des malheurs des problèmes rencontrés par la publics » et « de la France et son gouvernement corruption des L’inégalité homme-femme est gouvernements » l’unique origine de tous les dérèglements sociaux et politiques. Solution : faire une Constitution qui égalise la condition des sexes, restaurer les droits établis par la nature Elle considère que la « (droits) naturels, énumération Constitution doit restaurer les inaliénables et ternaire droits établis par la nature, sacrées » d’adjectifs mais qui ont été bafoués par les hommes. locution « afin que » et conjonctive Dimension argumentative et « Considérant que + participe juridique de ce préambule » présent Insiste sur le fait que l’égalité entre hommes et femmes est un « constamment » adverbe + principe qui nécessite un effort et repris par son de tous les instants et qui doit « sans cesse » synonyme devenir un des fondements de la nouvelle société. « constamment » adverbe + Aucun membre de la société ne et « tous » adjectif doit être exclu, elle souhaite que indéfini sa déclaration possède une portée Extrait « pouvoir des femmes » et « pouvoir des hommes » « à chaque instant » « Constitution » universelle. parallélisme Appelle à une stricte égalisation des droits femmes-hommes complément circonstanciel de temps Crée un sentiment d’urgence et de nécessité. majuscule « au maintien […] des bonnes mœurs, hyperbole et au bonheur de lyrique tous » associe l’égalité «bonnes mœurs » hommesfemmes à la moralité Sacralise le texte juridique, elle reprend les principes de la révolution : ce n’est plus le roi qui est sacré, mais la nation, dont les idéaux sont inscrits dans la constitution Témoigne de l’enthousiasme d’Olympe de Gouges : sa constitution ouvrirait à un bonheur généralisé. Les femmes étaient vues comme susceptibles de facilement sombrer dans l’immoralité, l’autrice anticipe de possibles objections à sa déclaration Résumé grandes idées mouvement 2 : L’inégalité homme femme est à l’origine des problèmes de la société.

Il est urgent pour le bien de tous que les droits naturels des femmes soient reconnus. MOUVEMENT 3 : Olympe de Gouges introduit les articles de droits auxquels elle aspire (3° paragraphe = 3° phrase, lignes 11 à 13) Extrait Nom du procédé « En conséquence » connecteur logique «le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles» Maintient l’effort rhétorique de structuration qui amène à la conclusion périphrase Fait l’éloge des femmes «le sexe supérieur » « le sexe supérieur » ironie cf. l’expression « le sexe faible » emploi du singulier Analyse de l’effet produit Renverse la hiérarchie sociale alors admise et les rapports de force Souligne qu’elle aspire à défendre toutes les femmes, considérées « les souffrances maternelles» «Être suprême» « les droits suivants de la femme et de la citoyenne« périphrase comme une même entité Elle rappelle que ce sont les femmes qui.... »