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Analyse de : L'Ennemi de Charles Baudelaire

Publié le 17/01/2022

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baudelaire

1. Deux champs lexicaux dominent dans les trois premières strophes : - le champ lexical du climat : « ténébreux orage ; tonnerre ; pluie ; brillants soleils «, - le champ lexical du jardin : « jardin ; fruits ; pelle ; râteaux ; terres ; fleurs ; sol «. Et c’est en utilisant ces deux champs lexicaux que Baudelaire va construire une métaphore filée sur les saisons et le climat qui va occuper les trois premières strophes. On note parmi les termes importants : « orage ; soleil ; tonnerre ; pluie ; jardin ; fruits ; automne ; terres ; fleurs «. 2. Dans ce sonnet, le temps devient le « Temps «. Analysons, strophe par strophe, le devenir du temps qui est ici (et dans toute son œuvre) considéré comme un « Ennemi «. La première strophe, Baudelaire l’a écrite au passé : « ne fut «, « traversé «, « ont fait «. Et pour cause, dans cette strophe, l’auteur parle de son enfance, d’évènements passés. Il utilise les intempéries comme « l’orage « ou encore « le tonnerre et la pluie « pour nous expliquer à quel point son enfance ait été bouleversée. Il y eut cependant « de brillants soleils « qui laissèrent aujourd’hui quelques « fruits vermeils « en son « jardin «. On peut comparer son jardin à sa mémoire et ses fruits à ses souvenirs ou ses œuvres conservées. Dans ce premier quatrain, le temps fut donc un outil majeur puisqu’il dirigea son enfance. La seconde strophe est rédigée au présent en partie : « il faut «, « rassembler «, « l’eau creuse «. Baudelaire nous parle de sa vie actuelle et de son manque d’inspiration (« Voilà que j’ai touché l’automne des idées «) qui est due aux ravages qu’a provoqué le temps durant son enfance. Ensuite, il utilise les outils du jardinier pour imager le fait qu’il doit ‘se creuser’ la tête afin de trouver des idées. Au vers 8, il fait une comparaison : « Des trous grands comme des tombeaux «. Il compare « les trous « que « l’eau creuse « à des tombeaux de part leur profondeur commune. Or, on sait que l’eau provient des tempêtes, donc du temps, et que ces « trous « sont la cause de son manque d’inspiration. De plus, il écrit « l’eau creuse «, cela signifie qu’elle agit continuellement, au fil du temps. Il dit encore une fois que le temps le dirige, le manipule. Le premier tercet est au futur : « Trouveront «, « ferait «. On remarque dans ce tercet que Baudelaire nous parle du Printemps. S’il aborde cette saison, où toutes les fleurs et feuilles autrefois détruites par l’hiver et l’automne renaissent, c’est parce qu’il espère lui aussi renaître. Il souhaite que son talent se réitère afin que ses poèmes et ses idées réapparaissent et il nous le dit d’une façon imagée en utilisant « les fleurs « pour les poèmes et « le mystique aliment « pour son inspiration. Ici, Baudelaire s’engage dans une sorte de combat contre le temps, il veut renaître et retrouver son talent que le temps avait pillé. Le second tercet est lui aussi écrit au présent : « le Temps mange «, « qui nous ronge «, « nous perdons «, « croît «, « se fortifie «. Dans cette strophe, l’auteur dément toute possibilité de s’en sortir, le temps l’aura finalement vaincu. Il introduit ce tercet par « Ô douleur ! ô douleur ! « ce qui signifie que tous ses espoirs de renaissance placés dans le second tercet sont ‘morts’. Il personnifie ensuite le temps : « le Temps mange la vie «. Il lui donne donc de l’importance et nous dit clairement que c’est lui qui dirige sa vie, qui la mange. De plus, il l’assimile à un ennemi : « Ennemi qui nous ronge le cœur «. Pour lui, c’est donc le temps, sous toutes ses formes, la cause de tous ses malheurs. 3. Les noms communs ayant une majuscule dans ce sonnet sont : « le Temps « et « l’Ennemi «. Baudelaire assimile le temps à un ennemi, il n’y a donc qu’un terme mis en avant par l’auteur. En mettant une majuscule au mot ‘temps’, Charles l’assimile à quelque chose de concret. De plus, il lui donne de l’importance et le définit comme l’origine de toutes ses mésaventures. Dans la dernière strophe, le temps est comparé à un « Ennemi « donc une chose que l’on doit combattre. C’est peut être une référence à Chronos autrefois représenté comme un serpent à trois têtes (une bête qu’il faudrait combattre) ou encore en homme à longue barbe tenant un sablier et une faux (qui déciderait donc de la longueur de notre vie).

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