Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire (analyse détaillée)

« • L'amour est lié au thème de la femme.

Entre les trois types d'amour qui s'offrent à lui et qu'incarnent les femmes aimées, le poète ne sait lequel choisir pour conquérir l'idéal ; sa recherche débouche sur un échec et le triomphe du spleen.

Ce thème assure un mouvement alternatif au recueil; sur le plan du style, il s'exprime par des métaphores renouvelées.

• La mort est un thème libératoire, un but dans l'irritation douloureuse du poète, malade de l'émiettement et de la séparation inscrits dans le monde et la nature humaine : par la mort, il retrouve l'idéal et l'unité perdus.

Ce thème confère au recueil sa grandeur tragique et mystique.

• La beauté est liée à l'idéal.

Ce thème participe à l'élévation du poète mais aussi à sa déception de ne pouvoir atteindre à l'objet convoité.

Il justifie la recherche purement esthétique du recueil, la forme poétique (sonnet) cor­ respondant au raffinement de la pensée.

FORMES POÉTIQUES PRINCIPALES Le recueil comprend surtout des sonnets, composés essentiellement mais non exclusivement en alexandrins réguliers.

STYLE • Une esthétique composite - des notations réalistes : Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride (XXVII) -des correspondances symbolistes : La Nature est un temple où de vivants piliers 1 Laissent parfois sortir de confuses paroles (IV) -une inspiration spiritualiste : Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, 1 Des momagnes, des bois, des nuages, des mers, 1 Par-delà le soleil, par-delà les éthers, 1 Par-delà les confins des sphères étoilées (III) • Le jeu des images - des métaphores musicales : Les houles, en roulant les images des cieux, 1 li/fêlaient d'une façon solennelle et mystique 1 Les tout-puissants accords de leur riche musique (XLVII) -des personnifications colorées : L'aurore grelottante e1z robe rose et verte (CIII) -des transferts : Pendant que le parfum des verts tamariniers{.

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} 1 Se mêle dans mon âme au chant des mariniers (XXII) - des comparaisons mystiques : Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir (XLVII) • L'art du sonnet -un rythme varié : Où tout n'est qu'o1; acier, lumière et diamants, 1 Resplwdit à jamais, comme un astre inutile, 1 La froide majesté de la femme stérile.

(XXV) -la surprise du vers de chute : Et le vers rongera ta peau comme un remords.

(XXXII) -les allitérations et les assonnances : Sa chair spirituelle a le parfum des anges (XXXVII). »