Analyse de l'Etranger
Publié le 17/11/2015
Extrait du document
«
« L’asile est à deux kilomètres du village.
J’ai fait le chemin à pied.
J’ai voulu voir maman tout de
suite.
Mais le concierge m’a dit qu’il fallait que je rencontre le directeur.
...
C’est un petit vieux, avec
la Légion d’honneur [3].
[...] Il a consulté un dossier et m’a dit : « Mme Meursault est entrée ici il y a
trois ans.
Vous étiez son seul soutien.
» J’ai cru qu’il me reprochait quelque chose et j’ai commencé à
lui expliquer.
» Les liens familiaux se sont dilués puis se sont effacés comme cela, par habitude.
Cette indifférence apparente aux êtres et aux choses trouve confirmation dans la relation qu’il a avec
sa compagne : « Le soir, Marie est venue me chercher et m’a demandé si je voulais me marier avec
elle.
J’ai dit que cela m’était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait.
Elle voulait savoir
alors si je l’aimais.
J’ai répondu comme je l’avais déjà fait une fois, que cela ne signifiait rien mais
que sans doute je ne l’aimais pas.
»
3.
Le meurtre et le procès
De plus, il reste impassible et accepte d'aider son ami et voisin Raymond, réputé être un proxénète
pour « régler le compte » de l'une de ses filles.
Sans aucune révolte, il rédige une lettre visant à piéger
une Mauresque et va même jusqu'à témoigner en la faveur de Raymond au commissariat.
Meursault
semble ne pas distinguer le bien et le mal, la morale et l'immoralité .
C'est un personnage inquiétant...
Arrive alors dans le récit le meurtre que Meursault commet comme par inadvertance sur une plage
inondée de soleil .
Il y est pour se détendre.
Un ami lui a conseillé de faire attention aux Arabes qui
pouvaient traîner là et, à son corps défendant, lui a prêté un révolver puis, « ...
C’était le même soleil
que le jour où j’avais enterré maman et, comme alors, le front surtout me faisait mal et toutes ses
veines battaient ensemble sous la peau.
[...] ...
l’Arabe a tiré son couteau qu’il m’a présenté dans le
soleil.
La lumière a giclé sur l’acier et c’était comme une longue lame étincelante qui m’atteignait au
front.
[...] Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux.
C’est alors que tout
a vacillé.
La mer a charrié un souffle épais et ardent.
Il m’a semblé que le ciel s’ouvrait sur toute son
étendue pour laisser pleuvoir du feu.
Tout mon être s’est tendu et j’ai crispé ma main sur le revolver.
La gâchette a cédé, j’ai touché le ventre poli de la crosse et c’est là, dans le bruit à la fois sec et
assourdissant, que tout a commencé.
J’ai secoué la sueur et le soleil.
J’ai compris que j’avais détruit
l’équilibre du jour, le silence exceptionnel d’une plage où j’avais été heureux.
Alors, j’ai tiré encore
quatre fois sur un corps inerte où les balles s’enfonçaient sans qu’il y parût.
Et c’était comme quatre
coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.
»
L’irréparable est survenu.
Ce révolver qu’il avait sur lui, c’était son ami qui lui avait prêté de force.
Il n’en voulait pas, mais il s’en est servi presque malgré lui et maintenant la mort d’un homme ne
semble pas l’atteindre .
Totalement inacceptable n’est-ce pas ? Meursault est arrêté.
S’en suit un procès
et la magistrature va réinterpréter, à la lumière de la moralité ambiante, la succession des faits qui ont
précédé le meurtre.
Pendant le réquisitoire, sa vie ordinaire devient le foyer de tous les vices.
Le
fossé est en définitive infranchissable entre Meursault et la Société comme l’assène le procureur
dans son réquisitoire : « Et j’ai essayé d’écouter encore parce que le procureur s’est mis à parler de
mon âme.
[...] « ...
le vide du coeur tel qu’on le découvre chez cet homme devient un gouffre où la
société peut succomber.
» C’est alors qu’il a parlé de mon attitude envers maman.
Il a répété ce qu’il
avait dit pendant les débats.
Mais il a été beaucoup plus long que lorsqu’il parlait de mon crime, si
long même que, finalement, je n’ai plus senti que la chaleur de cette matinée.
[...] Il a déclaré que je
n’avais rien à faire avec une société dont je méconnaissais les règles les plus essentielles et que je ne
pouvais pas en appeler à ce coeur humain dont j’ignorais les réactions élémentaires.
» Meursault
reste indifférent .
Son avocat plaide strictement dans le cadre du meurtre.
Qui a tort, qui a raison ? Le
verdict tombe, il est condamné à mort.
La surprise est immense.
Un Européen condamné à mort pour
le meurtre d’un Arabe dans l’Algérie d’alors tient de l’improbable.
Mais le jury a suivi le réquisitoire.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Etranger (L') - Roman d'Albert Camus (analyse détaillée)
- Analyse de l'oeuvre l'Etranger
- L’ETRANGER D’ALBERT CAMUS (résumé & analyse)
- Analyse de passage, L'Etranger, Albert Camus.
- Analyse Scène Finale De L'Etranger