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Analyse « le bateau ivre » de Rimbaud

Publié le 13/08/2012

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rimbaud

Une réduction s'opère dans ses désirs et ses aspirations, feu des mers lointaines, exotiques préférées par une petite mare, la "flache" dans laquelle des enfant joue avec un peu d'imagination. La maturité et la plénitude rêvées s'effacent devant le retour des images pleines de la nostalgie de l'enfance qu'on avait cru pouvoir quitter par la seule magie des mots. Le contre-rejet "lâche", à double sens, résume à lui tout seul la profondeur de la déception. Les mots ont "lâché" Rimbaud, son alchimie n'a pas donné l'or espéré, le monde qu'il voulait construire est encore illusion. L'entreprise, aussi éphémère qu'un papillon de mai condamne-t-elle le "bateau ivre" à un retour au port, au quotidien détesté ? "Je ne puis plus" apporte la réponse négative. Malgré l'échec du voyage, il ne veut plus être récupéré par ses anciennes habitudes, par la société mercantile des "porteurs de coton". Tout le dernier quatrain scande une série de refus, celle des traditions, le " sillage", celle des honneurs "drapeaux et flammes", glorioles dérisoires, celle des contraintes, les "horribles pontons". 
Il y a une leçon positive à cette expérience, même si les mots ne suffisent pas à changer le monde et la vie, même si l'on peut se perdre dans les mots comme on se noie dans l'océan, ce contact avec "l'envers" du monde est une expérience enrichissante. Toute soumission à un endroit ne peut se comprendre et s'admettre qu'en connaissant l'envers. C'est avec cette connaissance que se prendra un nouveau départ vers le nécessaire "ailleurs" toujours à conquérir.

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