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analyse lettre I

Publié le 14/09/2014

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Français : Lecture Analytique du texte 1 : Lettre 1 : Les liaisons dangereuses, Laclos Choderlos de Laclos est un auteur du XVIIIème, siècle notamment marqué par « La philosophie des Lumière », mouvement d'idées qui s'exprime dès la fin du XVIIème siècle mais qui prend véritablement toute son ampleur avec la parution de l'Encyclopédie (1751-1772). Mais ce siècle représente également une période charnière entre la fin de l'Ancien régime et les années de la révolution française. Il s'agit donc d'une époque contestataire, notamment de la part des philosophes des lumières, contre le règne de Louis XVI. Laclos, qui est notamment l'auteur du roman épistolaire Les Liaisons dangereuses, paru en 1782, va faire de cette oeuvre une expression du libertinage. Libertinage qui sera, d'ailleurs, une manifestation de la crise qui gagne ce siècle, et le duo Valmont / Merteuil qui régit Les Liaisons Dangereuses l'illustrera parfaitement. Précisons également que cette oeuvre est un roman remarquable dont le style, la composition, la peinture sociale et psychologique, ainsi que la mise en scène du mal influencèrent durablement de nombreux auteurs des XIXème et XXème siècles. Mais si ce roman paraît remarquable à tout point de vu, il l'est aussi, et surtout, par sa forme, étant donné que l'intrigue repose uniquement sur l'échange de lettres entre les personnages. Bien que le genre épistolaire ne soit pas nouveau et que celui-ci soit même très à la mode à cette époque. Nous nous intéresserons, dès lors, à un extrait de la 1er lettre du roman de « Il n'est pas encore cinq heures » à « ainsi j'attendrais que Joséphine vienne. ». C'est le personnage de Cécile de Volanges, âgée de 15 ans, qui débute le roman par une lettre destiné à sa correspondante et amie Sophie Carnay. Dans cette première lettre, le lecteur peut apprendre que la jeune Cécile a, comme toutes les jeunes filles de la noblesse et de l'aristocratie du XVIIIème siècle, été éduquée au sein d'un couvent. Par cette lettre, Cécile se confie auprès de sa jeune amie restée au couvent sur ses doutes, notamment à propos de son mariage qu'elle pense imminent ainsi que sur son anecdote avec le cordonnier de la famille. Ainsi, nous pouvons nous demander en quoi le portrait de Cécile permet à Laclos de remettre en cause l'éducation des jeunes filles au 18ième siècle et de faire l'étude des moeurs de l'aristocratie ? Nous étudierons tout d'abord l'ambiguïté qu'implique le genre épistolaire en ce qui concerne l'incipit traditionnelle romanesque. Nous nous intéresserons par la suite au portrait d'une jeune fille naïve et superficielle que dresse Laclos. Pour enfin porter notre attention sur la satire que dissimule cette première lettre, en ce qui concerne l'éducation des jeunes filles de cette époque. I/ L'Incipit du roman épistolaire et ses particularités : Un roman épistolaire : Ce roman n'est pas un simple roman. En effet, nous sommes face à un roman épistolaire, soit un roman uniquement constitué de correspondances qui ont pour fonction de créer une intrigue. Ainsi, nous pouvons relever les marques traditionnelles du genre épistolaire. En effet, une lettre est, par nature, un message écrit puis envoyé par un expéditeur à un destinataire (qui sont, généralement, éloignés dans l'espace). Ce genre littéraire possède donc des caractéristiques propres, formelles et précises. Dès lors, nous pouvons relever le nom de l'expéditrice : « Cécile de Volanges », ainsi que l'adresse du lieu d'expédition : « Paris » mais également celle de destination « Aux Ursulines de ... », la date d'écriture : « ce 3 août 17** » ; mais aussi, une formule d'appel « Tu vois, ma bonne amie » (située au paragraphe précédent notre extrait), une formule finale : « Adieu, ma chère Sophie ; je t'aime comme si j'étais encore au couvent. » (l46-47) ; ou encore la formule P-S (Post Scriptum), caractéristique par excellence de la lettre. Nous pouvons également souligner la présence d'un énoncé ancré dans la situation d'énonciation à travers l'emploi des pronoms personnels tel que « je », « tu », « nous ». Nous observons aussi une spontanéité de la part de l'expéditrice proche du langage oral au travers d'expression telles que : « Conviens que nous voilà bien savantes ...

« bien savantes ! » (l45), « Comme tu vas te moquer de la pauvre Cécile ! Oh ! » (l16).

Nous pouvons souligner le fait que ces expressions, proches du registre oral et spontané, sont également accentuées par la multiplication des modalités exclamatives. De plus, le récit de Cécile est ponctué, tout le long, par des questions rhétoriques « Si c’était Monsieur » (l10), comme directes, et ancrées dans la situation d’énonciation : « qu’avez-vous » (l37-38) qui rendent le récit de ses anecdotes vivantes, ce qui caractérise le genre épistolaire.

En effet, ici, l’expéditrice revête le rôle de la narratrice, ce qui signifie que le lecteur lit ce que le personnage pense et vit au moment de l’écriture.

Cet aspect propre au genre épistolaire est visible au travers des références au temps de l’écriture : « Il n’est pas encore cinq heures » (l1), « je ne dois aller retrouver Maman qu’à sept » (l1-2). Nous soulignerons, enfin que le temps de référence dans un texte de genre épistolier est, bien évidemment, le présent d’énonciation, étant donné que la lettre est vouée à être lue par le destinataire (mais aussi, dans ce cas précis, par le lecteur, peut-on parler de double énonciation, comme au théâtre ?). Ainsi, toutes les caractéristiques du genre épistolaire sont réunies, qu’en est-il des caractéristiques d’un incipit romanesque traditionnel ? b) Un incipit romanesque particulier : L’ouvre qui débute ici est bel est bien un roman.

Or, l’incipit romanesque traditionnel possède certaines caractéristiques non vérifiées dans le cas des Liaisons dangereuses .

Tout d’abord, nous pourrions préciser le fait que les cadre spatio-temporel établi n’est pas des plus détaillé.

En effet, nous savons que Cécile de Volanges écrit depuis Paris, nous pouvons deviner qu’elle se trouve dans la demeure familiale : « je dois aller retrouver Maman » (l1), « Maman me fait dire de passer chez elle tout de suite » (l9-10).

Le lecteur peut encore deviner que Sophie, l’amie de Cécile se trouve encore au couvent : « comme si j’étais encore au couvent » (l47).

Hormis ces quelques indices, le lecteur n’en sait pas davantage sur le lieu de l’intrigue. Soulignons que ce dernier n’est pas bien plus avancé en ce qui concerne le cadre temporel du récit.

En effet, Laclos semble avoir volontairement posé un cadre très peu précis.

Nous savons donc la lettre de Cécile daté du 3 août, mais nous ignorons totalement l’année des faits.

L’intrigue se passe au XVIIème siècle, c’est tout ce que le lecteur doit savoir. En ce qui concerne les temps du récit, le genre épistolaire est caractérisé par l’emploi des temps verbaux relatif à la situation d’énonciation tel que le présent « je ne dois » (l1), le passé composé « Je l’ai salué », du futur « je serai » (l43) ou encore de l’impératif « tiens » (l34).

Ainsi, l’imparfait, le passé simple et le plus- que-parfait caractéristiques des incipits romanesque traditionnels sont très peu présent dans cette première lettre. Enfin, cet extrait de la première lettre des Liaisons dangereuses ne permet pas au lecteur d’avoir une présentation des personnages principaux.

En effet, hormis les pensée de la « narratrice », le lecteur ne connaît pas grand-chose sur la mère de cette dernière sur son amie, ni même sur le cordonnier, un certain « M.C*** » (l12). Ainsi, nous ne pouvons pas réellement parlé d’un incipit romanesque traditionnel lorsque nous étudions la première lettre du roman épistolaire des Liaisons dangereuse , car celle-ci n’en possède pas les caractéristiques.

Néanmoins, l’œuvre qui débute ici est belle est bien une œuvre romanesque, une fiction. c) Le début d’une fiction : Il est important de rappeler que, lors de l’édition, Laclos affirma présenter des lettres réelles, triées et rassemblées par ses soins afin de composer une intrigue.

Pourtant, il n’en est rien.

Laclos est bien l’auteur réel de ses lettres, et donc, de cette œuvre dans son intégralité.

Néanmoins, toujours dans l’optique de faire passer les lettres qui composent Les liaisons dangereuses pour des lettres authentiques, l’auteur nous présente un univers imprécis, comme si le fait de connaître les noms exacts de certains personnages ou de. »

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