analyse lettre I
Publié le 14/09/2014
Extrait du document
«
bien savantes ! » (l45), « Comme tu vas te moquer de la pauvre Cécile ! Oh ! » (l16).
Nous pouvons
souligner le fait que ces expressions, proches du registre oral et spontané, sont également accentuées par la
multiplication des modalités exclamatives.
De plus, le récit de Cécile est ponctué, tout le long, par des questions rhétoriques « Si c’était Monsieur »
(l10), comme directes, et ancrées dans la situation d’énonciation : « qu’avez-vous » (l37-38) qui rendent le
récit de ses anecdotes vivantes, ce qui caractérise le genre épistolaire.
En effet, ici, l’expéditrice revête le rôle de la narratrice, ce qui signifie que le lecteur lit ce que le personnage
pense et vit au moment de l’écriture.
Cet aspect propre au genre épistolaire est visible au travers des
références au temps de l’écriture : « Il n’est pas encore cinq heures » (l1), « je ne dois aller retrouver Maman
qu’à sept » (l1-2).
Nous soulignerons, enfin que le temps de référence dans un texte de genre épistolier est, bien évidemment,
le présent d’énonciation, étant donné que la lettre est vouée à être lue par le destinataire (mais aussi, dans ce
cas précis, par le lecteur, peut-on parler de double énonciation, comme au théâtre ?).
Ainsi, toutes les caractéristiques du genre épistolaire sont réunies, qu’en est-il des caractéristiques d’un
incipit romanesque traditionnel ?
b) Un incipit romanesque particulier :
L’ouvre qui débute ici est bel est bien un roman.
Or, l’incipit romanesque traditionnel possède certaines
caractéristiques non vérifiées dans le cas des Liaisons dangereuses .
Tout d’abord, nous pourrions préciser le
fait que les cadre spatio-temporel établi n’est pas des plus détaillé.
En effet, nous savons que Cécile de
Volanges écrit depuis Paris, nous pouvons deviner qu’elle se trouve dans la demeure familiale : « je dois
aller retrouver Maman » (l1), « Maman me fait dire de passer chez elle tout de suite » (l9-10).
Le lecteur
peut encore deviner que Sophie, l’amie de Cécile se trouve encore au couvent : « comme si j’étais encore au
couvent » (l47).
Hormis ces quelques indices, le lecteur n’en sait pas davantage sur le lieu de l’intrigue.
Soulignons que ce dernier n’est pas bien plus avancé en ce qui concerne le cadre temporel du récit.
En effet,
Laclos semble avoir volontairement posé un cadre très peu précis.
Nous savons donc la lettre de Cécile daté
du 3 août, mais nous ignorons totalement l’année des faits.
L’intrigue se passe au XVIIème siècle, c’est tout
ce que le lecteur doit savoir.
En ce qui concerne les temps du récit, le genre épistolaire est caractérisé par l’emploi des temps verbaux
relatif à la situation d’énonciation tel que le présent « je ne dois » (l1), le passé composé « Je l’ai salué », du
futur « je serai » (l43) ou encore de l’impératif « tiens » (l34).
Ainsi, l’imparfait, le passé simple et le plus-
que-parfait caractéristiques des incipits romanesque traditionnels sont très peu présent dans cette première
lettre.
Enfin, cet extrait de la première lettre des Liaisons dangereuses ne permet pas au lecteur d’avoir une
présentation des personnages principaux.
En effet, hormis les pensée de la « narratrice », le lecteur ne
connaît pas grand-chose sur la mère de cette dernière sur son amie, ni même sur le cordonnier, un certain
« M.C*** » (l12).
Ainsi, nous ne pouvons pas réellement parlé d’un incipit romanesque traditionnel lorsque nous étudions la
première lettre du roman épistolaire des Liaisons dangereuse , car celle-ci n’en possède pas les
caractéristiques.
Néanmoins, l’œuvre qui débute ici est belle est bien une œuvre romanesque, une fiction.
c) Le début d’une fiction :
Il est important de rappeler que, lors de l’édition, Laclos affirma présenter des lettres réelles, triées et
rassemblées par ses soins afin de composer une intrigue.
Pourtant, il n’en est rien.
Laclos est bien l’auteur
réel de ses lettres, et donc, de cette œuvre dans son intégralité.
Néanmoins, toujours dans l’optique de faire
passer les lettres qui composent Les liaisons dangereuses pour des lettres authentiques, l’auteur nous
présente un univers imprécis, comme si le fait de connaître les noms exacts de certains personnages ou de.
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