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Analyse linéaire Sido Colette pages 49 et 50

Publié le 13/06/2023

Extrait du document

« SIDO Sido est une femme indépendante, différente des femmes de son époque car athée et intéressée par la nature.

L’éducation qu’elle transmet à sa fille fera d’elle aussi une femme indépendante et différente. Écriture de Colette : - Elle a le goût et la précision du langage.

Goût du détail.

Gourmandise du langage.

Impact des mots = important.

Précision des mots. - Place considérable de la femme (hommes insignifiants sauf amour paternel représenté dans Le Capitaine) - Au cœur des choses, zoomé au plus près, détails. - Les sensations sont essentielles, tout passe par le corps, « les 5 sens ne sont pas suffisants » LECTURE LINÉAIRE de la page 49 ligne 293 à la page 50 ligne 323 Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits… Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense.

J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demie, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues. À trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers.

C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion… Ma mère me laissait partir, après m’avoir nommée « Beauté, Joyau-tout-en-or » ; elle regardait courir et décroître sur la pente son œuvre, – « chef-d’œuvre » disait-elle.

J’étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d’accord… Je l’étais, à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu’à mon retour, et de ma supériorité d’enfant éveillée sur les autres enfants endormis. INTRODUCTION Colette est une grande figure de la littérature du 20e siècle qui a mené une vie riche et libre.

Elle écrit pendant près de 50 ans une trentaine d’œuvres qu’elle ne signe de son nom qu’à partir de 1923. En 1926, elle retrouve des lettres de sa mère et décide de lui rendre hommage en rédigeant Sido (1930).

Cette œuvre propose 3 parties : Sido, Le Capitaine, Les Sauvages.

Dans cette première partie, l’autrice présente une mère hors du commun, liée au passé idéalisé de son enfance en Bourgogne.

Dans cet extrait, écrit à la première personne et à l’imparfait, elle évoque ses promenades à l’aube que sa mère l’autorisait à faire seule alors qu’elle n’avait que 10 ans. Comment Colette célèbre-t-elle le monde à travers l’écriture d’un souvenir d’enfance ? Le texte propose 3 mouvements : mouvement 1 : ligne 293 à 301, Le don de l’aube mouvement 2 : 302 à 313, La naissance du jour mouvement 3 : 314 à 323, Regard sur l’enfant ANALYSE Première partie (mouvement 1) : Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits… La célébration commence par la présentation d’une saison : l ‘été.

« L’Etés » est au pluriel, ce qui montre le côté itératif (qui se répète) avec une temporalité floue et globalisante, présenté en anaphore (l.293, 294, 295) ce qui crée un effet d’insistance.

Cette première phrase nominale propose un éloge lyrique par le rythme ternaire (3 fois l’étés) et l’allitération en « r » (« révérbéré, traversant » = bruit des pas sur le gravier). Ligne 393 à 395 : Les étés sont mis en valeur par les sensations et les jeux de lumière : - le participé passé l.393 : « réverbéré » - le participe présent l.394 « traversant » = sensation de chaleur, réverbération du gravier, soleil passant à travers le chapeau de paille. Harmonie au niveau des couleurs : gravier jaune, chapeau de paille jaune. Ligne 395 à 396 : Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense. La célébration se centre sur l’aube avec la conjonction de coordination « car » qui indique une cause. L’adverbe « déjà », indique que son goût affirmé depuis l’enfance pour le levé du jour est encore présent à l’âge adulte (continuité entre l’enfant qu’elle était et l’adulte qu’elle est devenue). l.396 : adverbe d’intensité « tant » entraîne une subordonnée consécutive : « que ma mère me l’accordait en récompense » qui montre symboliquement qu’il s’agit d’un don de la mère à sa fille. l.397 : « J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demie, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues.

» = phrase factuelle avec complément circonstanciel de temps + accessoires (panier vide à chaque bras) + but de la promenade (groseilles, cassis à ramasser).

On observe le retour du lyrisme à la fin de la phrase.

Rythme binaire « vers les terres maraîchères, vers les fraises » puis rythme binaire avec les fruits énoncés à la fin. La célébration du monde passe par l’aube d’été avec une expression lyrique qui se prolonge sur notre 2e mouvement avec la naissance du jour. Deuxième paragraphe (2e mouvement) : À trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps… Ce paragraphe décrit poétiquement l’atmosphère magique de l’aube.

On commence par.... »

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