Analyse lineaire sido étés réverbérés
Publié le 02/06/2023
Extrait du document
«
SIDO COLETTE
Étés réverbérés……gorgées imaginaires.
Née en 1873, Sidonie-Gabrielle Colette mène une enfance heureuse à la campagne,
auprès de sa mère Sido et de son père, ancien militaire.
À l’âge de 20 ans, elle épouse Willy, un écrivain mondain qui la pousse à écrire la
série à succès des Claudine.
Après son divorce, elle exerce les métiers de mime, de comédienne, puis plus tard
de journaliste, et tient même un salon de beauté.
Ces diverses professions ont
profondément marqué son travail d’écrivain.
Elle multiplie les conquêtes masculines et féminines et affirme sa bisexualité.
Personnage sulfureux pour l’époque, elle n’en demeure pas moins un auteur
reconnu et obtient de nombreux honneurs (comme la présidence de l’Académie
Goncourt).
Présentation du texte
Sido est un recueil de souvenirs d’enfance publié en 1930 par l’écrivaine Colette.
Celle-ci raconte en première personne les années de sa pré-adolescence dans un
village de Bourgogne, son rapport à la nature et à sa mère, Sidonie, dont le
surnom Sido donne son titre à l’œuvre.
Sido, figure maternelle, tutélaire (protectrice) et initiatrice, éveille sa fille à la magie
du monde sauvage.
Dans ce passage, Colette raconte les promenades solitaires qu’elle faisait à
l’aube, très jeune, et le bonheur qu’elle ressentait dans ce contact privilégié avec
une nature mystérieuse et à peine éveillée.
Lecture
« Je vais maintenant procéder à la lecture de ce passage »
Problématique
Comment Colette revient-elle dans ce passage aux origines de sa personnalité et de
son lien profond et sensuel avec la nature ?
Annonce du plan
Du début de l’extrait jusqu’à « “tout le reste de mon corps” », Colette se remémore
ce « bain » initiatique d’aube et de brouillard qu’elle prenait en solitaire, au lever du
jour.
De « “J’allais seule ”» à « “éclosion », l’écrivaine nous fait part de la fierté qu’elle
retirait sa communion avec la nature, de son sentiment d’un privilège.
Enfin, le dernier paragraphe présente à la fois l’éveil des sens de l’enfant au sein de
la forêt et le respect mystique qu’elle éprouve pour la nature.
Page 1 sur 4
I – Un bain initiatique d’aube et de brouillard
De « Car j’aimais tant l’aube » à « “tout le reste de mon corps” »
La fillette qu’est Colette au moment du souvenir se distingue par une passion
particulière : surprendre la nature à l’aube : « “Car j’aimais tant l’aube, déjà… ”».
L’adverbe « déjà » souligne le caractère précoce de cette passion.
L’enfant sollicite le privilège de voir l’aube comme une « “récompense” » : les
expressions « “ma mère me l’accordait ”» et «“ j’obtenais d’elle ”» montrent qu’elle
en demande l’autorisation.
Le réveil se fait très tôt : «“ à trois heures et demie” », signe d’un moment
privilégié.
Le prétexte est la cueillette de baies cultivées dans des « “terres maraîchères” » :
«“ je m’en allais, un panier vide à chaque bras” », « “vers les fraises, les cassis et
les groseilles barbues” ».
L’image de la fillette au panier et l’énumération de fruits
rouges dessinent l’image paradisiaque d’une enfance champêtre, heureuse,
placée sous le signe de l’abondance.
Le lieu à atteindre est reculé, peut-être difficile d’accès, comme l’indiquent le verbe
«“ se réfugiaient ”», qui personnifie les « terres », mais aussi leur situation dans
« “le pli étroit de la rivière” ».
Mais c’est surtout la communion avec une nature mystérieuse, encore endormie,
qui fait l’attrait de cette promenade, comme en témoigne le champ lexical du
mystère : « “bleu original« , « confus« , « brouillard” » .
Cette promenade est un plongeon dans le silence et l’immobilité de la nature
comme le souligne l‘imparfait de description : « “tout dormait” ».
C’est un bain initiatique : «“ quand je descendais le chemin de sable, le brouillard
retenu par son poids baignait d’abord mes jambes… ”».
La descente est progressive : après les jambes, c’est « “mon petit torse ”».
Au fur et à mesure que l’enfant se fond dans ce magma confus, ses sens
s’éveillent.
Ainsi, le brouillard « “atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines
plus sensibles que tout le reste de mon corps…” » : c’est comme si ce brouillard
bleu avait un goût (celui des fruits cueillis), un son (le silence de l’aube) et un
parfum (celui des plantes dans la fraîcheur de la nuit).
Page 2 sur 4
II – La conscience d’un privilège
De « “J’allais seule ”» à « “éclosion…..” »
Solitaire («“ j’allais seule” »), sans crainte (« “ce pays mal pensant était sans
dangers” »), la fillette tire une fierté de son accès particulier à la nature.
L’anaphore du présentatif « c’est » et l’usage du démonstratif « ce / cette »
dans « “c’est sur ce chemin, c’est à cette....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ANALYSE LINEAIRE ELLE ETAIT DECHAUSSE
- ANALYSE LINEAIRE PHEDRE DE RACINE ACTE II SCENE 5
- Analyse lineaire le rouge et le noir exipit
- Le pont Mirabeau analyse lineaire
- analyse lineaire extrait bel-ami