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André BRETON, « L’Union libre» - Lecture méthodique.

Publié le 12/09/2018

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breton

« mollets de moelle de sureau » : M - L > mollesse ?

« seins de spectre de la rose sous la rosée » : entrecroisement S-Z et R

« dépliement d’éventail des jours » : entrecroisement D - L - Y > mouvement du dépliement ? (harmonie imitative)...

 

CONCLUSION :

 

Breton a su créer ici un nouveau langage poétique : pas de phrases réellement construites, la poésie va au plus pressé et refuse les beautés du langage. Elle repose sur les images, et non sur les artifices : le surréel se bâtit avec les choses du réel, comme en témoigne tout un vocabulaire très concret. Ce poème est en fin de compte très visuel, il aurait pu être illustré par n’importe quel peintre de l’époque ; mais sa date de parution en fait un texte fondateur, une charte, le premier à avoir mis en évidence de façon aussi claire cette théorie des images.

Ces images renvoient aux multiples dimensions de la féminité (sensualité, fragilité, fécondité, souffrance) : la femme idéalisée, rêvée, est tout cela à la fois, c’est pourquoi elle est la muse, l’inspiratrice des surréalistes.

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« Vers 1 à 5 : début un peu désordonné (chevelure, taille...) Vers 5 à 14 : le visage et la tête (bouche, dents, langue, tempes, sourcils...) Vers 15 à 24 : les bras (des épaules aux doigts) Vers 25 à 29 : les jambes (des mollets aux pieds)Vers 30 à 50 : le tronc, avec successivement les seins, le ventre, le dos, la nuque, les hanches, les fesses (suivaient, à l’endroit de la coupure, quelques vers sur le sexe...

dont j’ai préféré épargner la lecture à vos jeunes et chastes âmes !) Vers 51 à la fin : les yeux. Le poème fait donc un inventaire des parties du corps de la femme, depuis la « périphérie » (membres) jusqu’au « centre » (tronc) : les plus anodines > les plus intimes > les yeux, qui prennent de par cette position toute leur importance. La structure du poème est donc double. 3) Cette structure est inhabituelle pour une poésie qui fait un éloge amoureux. Dans la tradition poétique, l’éloge amoureux a toujours été un thème courant (surtout au XVIème siècle, à l’époque de l’amour courtois : Ronsard, Louise Labbé, Maurice Scève...), mais il empruntait des formes bien déterminées (sonnet, ballade, etc...) Breton réactualise ici l’une de ces formes fixes, celle du blason (poème du XVIème siècle, dédié à une chose ou à une personne en particulier, qui célèbre ses qualités évidentes et secrètes en les énumérant minutieusement).

On retrouve dans ce poème l’annonce du sujet (« ma femme ») et ses caractéristiques, mais il n’y a aucune rime et aucun mètre régulier, qui enfermeraient la parole dans une trop grande rigidité. II / LE DEPLOIEMENT DES IMAGES : • Elles sont construites sur des associations rapides : chaque image (association de deux réalités, selon le principe défini par Pierre Reverdy) est exprimée par une métaphore.

On ne trouve aucun terme de comparaison (« comme, avec, tel...

») et même aucun élément qui donnerait une unité aux phrases : ce sont toutes des phrases nominales (sans verbe), construites sur des appositions.

Cette construction permet de reproduire la rapidité d’association de l’inconscient, qui n’est jamais entravé par la parole, par des phrases trop bien construites.

Breton dit que « les mots font l’amour entre eux », ce qui justifie d’ailleurs le titre du poème. • Elles obéissent à divers principes : analogies visuelles : vers 3 (taille bien marquée), vers 6 (dents petites), vers 11 et 12 (cils recourbés, sourcils bien brossés et bien dessinés), vers 13-14 (tempes grises, où perlent quelques gouttes de sueur), vers 16 (les os recourbés se laissent deviner sous une peau blanche et fine), vers 17 (poignets fins), vers 25 (cuisses fuselées), vers 34 (seins enflés), vers 39 (colonne vertébrale).... »

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