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Lecture analytique n° 5 / André Breton, « L'Union libre »

Publié le 12/12/2021

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Lecture analytique n° 5 / André Breton, « L'Union libre », Clair de terre, 1923 Introduction : André Breton (1896-1966) est le chef de file du surréalisme, à la fois par son originalité et son charisme. Inspiration chez Mallarmé, Lautréamont, Rimbaud A la fin XIXe début XXe siècles, les surréalistes cherchent un nouveau langage poétique libéré de toute contrainte et qui laisse s’exprimer l’inconscient. Les plus grands recueils d'André Breton sont Le Manifeste du surréalisme (1924), Le Second manifeste du surréalisme(1930), L'Amour fou (1935). - Œuvre : Le poème « Union Libre » a été publié en 1931. Il est l’un des principaux écrits de Breton, peut être le plus représentatif de sa poésie et de ses idées. C’est une sorte de définition de l’amour. C’est un poème en vers libre (ni rime ni mètre régulier) construit sur une anaphore - Problématique : En quoi ce poème est-il l’illustration de la poésie du surréalisme ? I- Une célébration du corps de la femme aimée – Poème évoque un blason revisité car c'est tout le corps de la femme aimée qui est évoqué. Célébration rythmée par anaphore obsédante « ma femme », marque d'amour et de possession. – Dans ce blason moderne, progression du haut vers le bas, vers 1 à 29 ...

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« – Beauté de la femme aimée = montrée ds toute sa diversité : des images naissent, contradictoires, certaines revoient beauté tendre et ingénue, : « Ma femme aux cils de bâtons d'écriture d'enfant » (v.11) ou au contraire beauté violente et farouche : « A ventre de griffé béante / Aux hanches de lustre et de penne de flèche » (v.45).

Femme parvient ainsi à réconcilier les contraires.

Cf : lexiques opposés : eau/feu ; violence/douceur ; elle devient source d'apaisement : « yeux d'eau pour boire en prison », v.54.

– On peut faire tout un portrait : innocente et pure (« hostie », « poupée ») ; précieuse comme « l'ambre », « le champagne » ou « l'or » ; exceptionnelle et rare (« rubis » + néologismes : « calfats », « scalares » – Cet hymne permet surtout à l'amant ébloui de célébrer crûment l'érotisme, loin de toute censure morale.

Surréalistes célèbrent Éros, s'appuyant sur l’œuvre de Freud pour montrer que l'érotisme est un moyen d'émanciper l'homme et de parvenir à son épanouissement.

Ici, l'érotisme se mesure à la célébration franche jusqu'à la provocation de parties du corps féminin les plus intimes : « seins », « fesses », « sexe » Érotisme dû aussi à un corps qui enchante car flatte tous les sens : la vue (« cuisses fuselées », vers 25 ; les yeux profonds, « yeux de savane », vers 56) ; le toucher (fesses fermes et douces, v.48 : « fesses de grès » et « fesses de dos de cygne ») ; odorat (« chevelure odorante », v.1) ; de goût, v.43 : « Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire ».

Provocation sensible dès le titre : « Union libre ».

Ccl : Poème qui témoigne audace des surréalistes et de la révolution qu'ils opèrent dans le traitement de thèmes traditionnels.

Audace du style d'abord : versification, images insolites qui bousculent les stéréotypes et invitent à voir le monde autrement.

Audace des thèmes : Célébration ouverte de l'érotisme, considérée comme un point de départ pour l'émancipation de l'homme, et son épanouissement, loin des conventions imposées par une morale de petit bourgeois, loin de la pudibonderie d'époque.. »

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