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Andrée Chedid

Publié le 09/01/2015

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poésie comme « un lyrisme au bord d'une crête qui penche¬rait vers le sensible plutôt que vers l'intellect », s'y consa¬crera pendant plus de dix ans, avant de se tourner vers d'au¬tres formes littéraires — le ro¬man, le théâtre, la nouvelle —, bien consciente de ce que la distinction en genres ne tient finalement pas bien la route. Aujourd'hui encore, indiffé-rente à ce cloisonnement, elle sait les mêler à l'occasion avec enthousiasme. Pourquoi un roman ne pourrait-il pas être poétique ? Pourquoi se prive-rait-elle des dialogues vifs et incisifs du théâtre ? Comme une envie de multiplier les fa-cettes d'un même objet, de le montrer sous toutes ses for¬mes, poétiques, dialoguées, narratives. Si son oeuvre est très impré-gnée de la terre égyptienne, où se déroulent plusieurs de ses romans, comme Le Sixième Jour (1960), La Cité fertile (1972), Néfertiti et le rêve d'Akhnaton (1974), Les Mar¬ches de sable (1981), ainsi qu'une pièce de théâtre, Béré¬nice d'Égypte (1968), on ne ressent chez elle aucun des sentiments douloureux que peut susciter l'exil. Andrée Chedid avoue être fas-cinée par les lieux, ceux de son enfance bien sûr, mais aussi les espaces infinis et anonymes qu'offrent les grandes villes. Qu'importe donc ! Pour elle, l'Égypte est une collection d'images, de sensations qu'elle porte en elle, indélébiles : « Je me sens d'ici autant que de là-bas. Paris est le lieu où j'ai vé Depuis cinquante ans, Andrée Chedid fait par¬tie de ces Égyptiens qui, comme Albert Cossery, ont choisi de vivre à Pa¬ris. Auteur discrète et souriante, elle a donné à la littérature française ¬bien avant que son fils Louis Chedid et son pe¬tit-fils Mathieu n'offrent à leur tour les élans de leur musique - une voix féminine inédite, à la croisée de l'Orient et de l'Occident.

« ANDRÉE CHÉDID ET LE CINÉMA Deux romans d'Andrée Chédid ont été portés à l'écran : Le Sixième Jour (1960) , adapté par Youssef Chahine en 1986 , et L'Autre (1969) , mis en scène par Bernard Giraudeau en 1990.

cu le pl us longtemps.

J'y suis venue parce que je le souhai­ tais, je n'ai donc pas la dou­ leur de la nostalgie, le senti­ ment de l'exil.

Et tout ce que j'ai d'Orient en moi n'a jamais été déformé par l'usage de la langue française.

».

La solitude de l'humain L es racines ne sont pas cet agrégat lourd et gangre­ nant qui pousse à la radicali­ sation, et la dimension collec­ tive, po l itique, à laquelle con­ duit souvent cette notion de racines ne se retrouve guère dans l'œuvre d'Andrée Che­ did.

Extrêmement sensib le à la souffrance, elle s'attache à celle qui déforme, tord ou aliène un personnage.

Si les guerres, la misère, la maladie tentent de faire plier l'hu­ main - et elle a une tendresse toute particulière pour le cou­ rage de la femme-, l'écriture est là qui se tend, s'arc-boute en une lutte souvent sans merci pour la dignité.

En ef­ fet, ce qui la passionne, c'est le combat livré par des êtres un peu à part, un peu extrê­ mes, car libres de toute ap­ partenance sociale.

A travers eux s'exprime l'essence même. »

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