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Anthologie poétique : Guerre

Publié le 13/04/2014

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Anthologie poétique : Guerre

Guerre aux châteaux, paix aux chaumières.

DEVISE DE 1792, ATTRIBUÉE A CHAMFORT.

Ah! que la victoire demeure avec ceux qui auront fait la guerre sans l'aimer.

ANDRÉ MALRAUX

AGRIPPA D'AUBIGNÉ LES TRAGIQUES

... Les roys, qui sont du peuple et les roys et les pères,

Du troupeau domesticq sont les loups sanguinaires ;

Ils sont l'ire allumée et les verges de Dieu,

La crainte des vivants ; ils succèdent au lieu

Des héritiers des morts ; ravisseurs de pucelles,

Adultères, souillants les couches des plus belles

Des maris assommez, ou bannis pour leur bien,

Ils courent sans repos, et quand ils n'ont plus rien

Pour souler l'avarice, ils cherchent autre sorte

Qui contente l'esprit d'une ordure plus forte.

Les vieillards enrichis tremblent le long du jour ;

Les femmes, les maris, privez de leur amour

Par l'espais de la nuict se mettent à la fuitte ;

Les meurtriers souldoyez s'eschauffent à la suitte.

L'homme est en proye à l'homme : un loup à son pareil.

Le père estrangle au lict le fils, et le cercueil

Préparé par le fils sollicite le père.

Le frère avant le temps hérite de son frère,

On trouve des moyens, des crimes tout nouveaux,

Des poisons inconnus, ou les sanglants cousteaux

Travaillent au midy, et le furieux vice

Et le meurtre public ont le nom de justice.

Les belistes armez ont le gouvernement,

Le sac de nos citez, comme anciennement

Une croix bourguignonne espouvantoit nos pèFes,

 

Le blanc les fait trembler, et les tremblantes mères

Pressent à l'estomach leurs enfants esperdus,

Quand les grondants tambours sont battants entendus.

Les places de repos sont places estrangères,

Les villes du milieu sont les villes frontières ;

Le village se garde, et nos propres maisons

Nous sont le plus souvent garnisons et prisons.

L'honorable bourgeois, l'exemple de sa ville,

Souffre devant ses yeux violer femme et fille,

Et tomber sans mercy dans l'insolente main

Qui s'estendoit naguere à mandier son pain.

Le sage justicier est traisné au supplice,

Le malfaicteur luy faict son procès ; l'injustice

Est principe de droict ; comme au monde à l'envers,

Le vieil père est fouêtté de son enfant pervers...

PAUL ROUX dit SAINT-POL-ROUX

LA GUERRE

Des yeux, des coeurs, des bras, des jambes et des têtes De par Satan qui jongle, entrecroisant leur vol Cependant que les toits, les arbres et les bêtes S'épivardent, crevés par le métal du sol.

« Le blanc les fait trembler, et les tremblantes mères Pressent à l'estomach leurs enfants esperdus, Quand les grondants tambours sont battants entendus.

Les places de repos sont places estrangères, Les villes du milieu sont les villes frontières ; Le village se garde, et nos propres maisons Nous sont le plus souvent garnisons et prisons.

L'honorable bourgeois, l'exemple de sa ville, Souffre devant ses yeux violer femme et fille, Et tomber sans mercy dans l'insolente main Qui s'estendoit naguere à mandier son pain.

Le sage justicier est traisné au supplice, Le malfaicteur luy faict son procès ; l'injustice Est principe de droict; comme au monde à l'envers, Le vieil père est fouëtté de son enfant pervers ...

PAUL ROUX dit SAINT-POL-ROUX LA GUERRE Des yeux, des cœurs, des bras, des jambes et des têtes De par Satan qui jongle, entrecroisant leur vol Cependant que les toits, les arbres et les bêtes S'épivardent, crevés par le métal du sol.

En sang les âmes vont, dressant ergot et crêtes, A travers le pillage, le feu, le viol, Et la haine profonde aux vipères concrètes Jusqu'à ce qu'un vaincu reçoive le licol.

Certes, pour ce charnier dont s'effarent les astres Et ces tronçons épars des tranquilles cadastres Le monstre primitif dut monter aux cerveaux.

Viendra-t-il pas Quelqu'un refaire avec la viande Et les cailloux restés de l'orde sarabande Une race nouvelle en des foyers nouveaux?. »

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