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Anthologie poétique : Marie

Publié le 13/04/2014

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Anthologie poétique : Marie

Il est midi. Je vois l'église ouverte. Il faut entrer. Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.

Je n'ai rien à offrir et rien à demander. Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.

Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela Que Je suis votre fils et que vous êtes là.

PAUL CLAUDEL

La Vierge à midi.

CARDINAL JACQUES DAVY DU PERRON

CANTIQUE A LA VIERGE MARIE

Quand au dernier sommeil la Vierge eust clos les yeux, Les Anges qui veilloyent autour de leur maistresse, Esleverent son corps en la gloire des Cieux, Et les Cieux furent pleins de nouvelle allegresse.

Les plus hauts Séraphins à son advenement Sortoient au devant d'elle et luy cedoient la place, Se sentant tous ravis d'aise et d'estonnement De pouvoir contempler la splendeur de sa face.

Dessus les Cieux des Cieux elle va paroissant, Les flambeaux estoilles luy servent de coronne ; La Lune est sous ses pieds en forme de Croissant, Et comme un vestement le Soleil l'environne.

Elle est là-haut assise aupres du Roy des Rois, Pour rendre à nos clameurs ses oreilles propices, Et sans cesse l'adjure au sainct nom de la Croix, De purger en son sang nos erreurs et nos vices.

Elle rend nos desirs par ses voeux exaucez,

Et pour mieux impetrer ce dont elle le presse,

Remet devant ses yeux tous les actes passez

Qui le peuvent toucher de joye ou de tristesse.

 

Et lors elle luy va ses mamelles monstrant

Qui dedans le berceau son enfant allaicterent,

Dont le doux souvenir va son coeur penetrant,

Et les flancs bien-heureux qui neuf mois le porterent.

Elle luy ramentoit la douleur et l'ennuy,

Les sanglants desplaisirs et les gesnes terribles

Que durant cette vie elle endura pour luy

Quand il souffrit pour nous tant de peines horribles.

Comme en le voyant lors si rudement traitté, Son coeur fut entamé d'une poignante espine, Et puis comme à sa mort pleine de cruauté Le glaive de douleur lui navra la poitrine.

Helas 1 de quels regrets et de quel desconfort La Vierge en son esprit se sentit traversée, Quand elle veid livrer son cher fils à la mort, Et de combien de doux son ame fut percée!

Elle le void meurtrir en tant et tant d'endroits, Souffrir mille tourments et mille violences, Et puis comme un trophée, attacher sur la croix Toute notre injustice et toutes nos offences.

Elle serroit la croix de ses bras precieux, Regardant par pitié ses blessures cruelles, Et respandoit autant de larmes de ses yeux, Comme il versoit de sang de ses playes mortelles.

L'air, la mer et la terre en sentoient les effects, Et de leurs accidents accompagnaient sa plainte ; Les fondements du Ciel ployerent sous leurs fais, Et la terre trembla de frayeur et de crainte.

« Et lors elle luy va ses mamelles monstrant Qui dedans· le berceau son enfant allaicterent, Dont le doux souvenir va son cœur penetrant, Et les flancs bien-heureux qui neuf mois le porterent.

Elle luy ramentoit la douleur et l'ennuy, Les sanglants desplaisirs et les gesnes terribles Que durant cette vie elle endura pour luy Quand il souffrit pour nous tant de peines horribles.

Comme en le voyant lors si rudement traitté, Son cœur fut entamé d'une poignante espine, Et puis comme à sa mort pleine de cruauté Le glaive de douleur lui navra la poitrine.

Hel as I de quels regrets et de quel desconfort La Vierge en son esprit se sentit traversée, Quand elle veid livrer son cher fils à la mort, Et de combien de cloux son ame fut percée! Elle le void meurtrir en tant et tant d'endroits, Souffrir mille tourments et mille violences, Et puis comme un trophée, attacher sur la croix Toute notre injustice et toutes nos offences.

Elle serroit la croix de ses bras precieux, Regardant par pitié ses blessures cruelles, Et respandoit autant de larmes de ses yeux, Comme il versoit de sang de ses playes mortelles.

L'air, la mer et la terre en sentoient les effects, Et de leurs accidents accompagnaient sa plainte ; Les fondements du Ciel ployerent sous leurs fais, Et la terre trembla de frayeur et de crainte.

Le Soleil contristé print un voile de dueil, Les astres de la nuict en plein jour resplendirent : Les ossements des morts quitterent leur cercueil, Et des durs monuments les pierres se fendirent.

Ames qui surpassez les rochers en durté, Ames que les plaisirs si vainement affollent, \'ous ne gemissez point de le voir tourmenté, Et tous les Elements à sa mort se desolent.. »

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