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Anthologie poétique : Nature

Publié le 13/04/2014

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Anthologie poétique : Nature

L'art ne commence qu'en s'affranchissant de la nature.

ANDRÉ GIDE

Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime.

LAMARTINE

...Arbres, mes frères et mes sœurs Nous sommes de même famille, L'étrangeté se pousse en nous Jusqu'aux veinules, aux ramilles Et nous comble de bout en bout.

JULES SUPERVIELLE

J'ai deux grands bcececeufs dans mon étableu.

PIERRE DUPONT

C'était la saison des vendanges ; de la route où nous passions, on apercevait, jupes courtes et penchées vers la terre, des cultivatrices dont on voyait surtout la première syllabe.

VICTOR HUGO

ALFRED DE VIGNY

LA MAISON DU BERGER

Pars courageusement, laisse toutes les villes ; Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin ; Du haut de nos pensers vois les cités serviles Comme les rocs fatals de l'esclavage humain. Les grands bois et les champs sont de vastes asiles Libres comme la mer autour des sombres îles. Marche à travers les champs une fleur à la main.

La Nature t'attend dans un silence austère ; L'herbe élève à tes pieds son nuage des soirs,

 

Et le soupir d'adieu du soleil à la terre

Balance les beaux lys comme des encensoirs.

La forêt a voilé ses colonnes profondes,

La montagne se cache, et sur les pâles ondes

Le saule a suspendu ses chastes reposoirs.

Le crépuscule ami s'endort dans la vallée Sur l'herbe d'émeraude et sur l'or du gazon, Sous les timides joncs de la source isolée Et sous le bois rêveur qui tremble à l'horizon, Se balance en fuyant dans les grappes sauvages, Jette son manteau gris sur le bord des rivages, Et des fleurs de la nuit entr'ouvre la prison.

Il est sur ma montagne une épaisse bruyère

Où les pas du chasseur ont peine à se plonger,

Qui plus haut que nos fronts lève sa tête altière,

Et garde dans la nuit le pâtre et l'étranger.

Viens y cacher l'amour et ta divine faute ;

Si l'herbe est agitée ou n'est pas assez haute,

J'y roulerai pour toi la Maison du Berger.

Elle va doucement avec ces quatres roues,

Son toit n'est pas plus haut que ton front et tes yeux ;

La couleur du corail et celle de tes joues

Teignent le char nocturne et ses muets essieux.

Le seuil est parfumé, l'alcôve est large et sombre,

Et là, parmi les fleurs, nous trouverons dans l'ombre,

Pour nos cheveux unis, un lit silencieux.

Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse

« Et le soupir d'adieu du soleil à la terre Balance les beaux lys comme des encensoirs.

La forêt a voilé ses colonnes profondes, La montagne se cache, et sur les pâles ondes Le saule a suspendu ses chastes reposoirs.

Le crépuscule ami s'endort dans la vallée Sur l'herbe d'émeraude et sur l'or du gazon, Sous les timides joncs de la source isolée Et sous le bois rêveur qui tremble à l'horizon, Se balance en fuyant dans les grappes sauvages, Jette son manteau gris sur le bord des rivages, Et des fleurs de la nuit entr'ouvre la prison.

Il est sur ma montagne une épaisse bruyère Où les pas du chasseur ont peine à se plonger, Qui plus haut que nos fronts lève sa tête altière, Et garde dans la nuit le pâtre et l'étranger.

Viens y cacher l'amour et ta divine faute ; Si l'herbe est agitée ou n'est pas assez haute, J'y roulerai pour toi la Maison du Berger.

Elle va doucement avec ces quatres roues, Son toit n'est pas plus haut que ton front et tes yeux; La couleur du corail et celle de tes joues Teignent le char nocturne et ses muets essieux.

Le seuil est parfumé, l'alcôve est large et sombre, Et là, parmi les fleurs, nous trouverons dans l'ombre, Pour nos cheveux unis, un lit silencieux.

Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse Sous nos pieds, sur nos fronts, puisque c'est votre loi; Vivez, et dédaignez, si vous êtes déesse, L'Homme, humble passager, qui dO.t vous être un Roi; Plus que tout votre règne et que ses splendeurs vaines J'aime la majesté des souffrances humaines : Vous ne recevrez pas un cri d'amour de moi.

Mais, toi, ne veux-tu pas, voyageuse indolente, Rêver sur mon épaule, en y posant ton front? Viens du paisible seuil de la maison roulante Voir ceux qui sont passés et ceux qui passeront.

Tous les tableaux humains qu'un Esprit pur m'apporte S'animeront pour toi, quand devant notre porte Les grands pays muets longuement s'étendront.. »

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