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Anthologie poétique: Souvenir

Publié le 12/04/2014

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Anthologie poétique: Souvenir

Le souvenir, âme de ma pensée, Me ravit tant en son illusif songe, Que, n'en étant la mémoire offensée, Je me nourris de si douce mensonge.

MAURICE SCÈVE

Je ne vois bien que ce que je me rappelle et je n'ai de l'esprit que dans mes souvenirs.

JEAN-JACQUES ROUSSEAU

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.

CHARLES BAUDELAIRE

Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul.

MARCEL PROUST

Mon beau navire ô ma mémoire...

GUILLAUME APOLLINAIRE

ALPHONSE DE LAMARTINE

LE LAC

Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour?

O lacl l'année à peine a fini sa carrière,

Et, près des flots chéris qu'elle devait revoir,

Regarde! je viens seul m'asseoir sur cette pierre

Où tu la vis s'asseoir!

 

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ; Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ; Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il? nous voguions en silence ; On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos ;

Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère Laissa tomber ces mots :

« 0 temps suspends ton vol, et vous heures propices,

Suspendez votre cours!

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours!

« Assez de malheureux ici-bas vous implorent : Coulez, coulez pour eux ;

Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux.

« Mais je demande en vain quelques moments encore,

Le temps m'échappe et fuit ;

Je dis à cette nuit : « Sois plus lente s, et l'aurore

Va dissiper la nuit.

Aimons donc, aimons donc! de l'heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons!

L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; Il coule et nous passons! «

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse, Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur S'envolent loin de nous de la même vitesse

Que les jours de malheur ?

« Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes : Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ; Ainsi Je vent jetait l'écume de tes ondes Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il? nous voguions en silence; On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que Je bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos ; Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère Laissa tomber ces mots : c 0 temps suspends ton vol, et vous heures propices, Suspendez votre cours 1 Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours! • Assez de malheureux ici-bas vous implorent Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec Jeurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux.

c Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit; Je dis à cette nuit : « Sois plus lente », et l'aurore Va dissiper la nuit.

• Aimons donc, aimons donc 1 de l'heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons! L'homme n'a point de port, Je temps n'a point de rive ; Il coule et nous passons 1 » Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse, Où l'amour à longs flots nous verse Je bonheur S'envolent Join de nous de la même vitesse Que les jours de malheur? Hé quoi 1 n'en pourrons-nous fixer au moins la trace? Quoi 1 passés pour jamais? quoi 1 tout entiers perdus? Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface, Ne nous les rendra plus?. »

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