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Anthologie poétique: Vin

Publié le 12/04/2014

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Anthologie poétique: Vin

Sommeliers, ô créateurs de nouvelles formes, rendez-moi de non buvant buvant.

FRANÇOIS RABELAIS

Et voisent drus aux Stygiens caveaux Les taverniers qui brouillent notre vin.

FRANÇOIS VILLON

Ci-gît Jean qui baissait les yeux A la rencontre des gens sobres Et qui priait tout bas les Dieux Que l'année ait plusieurs octobres.

PIERRE CORNEILLE

Le fromage est le biscuit des ivrognes.

GRIMOD DE LA REYNIÈRE

Un soir l'âme du vin chantait dans les bouteilles

CHARLES BAUDELAIRE

JEAN LE HOUX

VAUX DE VIRE

I

Ayant le dos au feu et le ventre à la table,

Etant parmi les pots pleins de vin délectable,

Ainsi comme un poulet

Je ne me laisserai mourir de la pépie

Quand en devrais avoir la face cramoisie

Et le nez violet.

Quand mon nez deviendra de couleur rouge ou perse,

Porterai les couleurs que chérit ma maîtresse ;

Le vin rend le teint beau!

Vaut-il pas mieux avoir la couleur rouge et vive,

Riche de beaux rubis, que si pâle et chétive,

Ainsi qu'un buveur d'eau?

 

On m'a défendu l'eau, du moins en beuverie,

De peur que je ne tombe en une hydropisie ;

Je me perds, si j'en bois.

En l'eau n'y a saveur ; prendrai-je pour breuvage

Ce qui n'a point de goût ? mon voisin, qui est sage,

Ne le fait, que je crois.

Qui aime bien le vin est de bonne nature.

Les morts ne boivent plus dedans la sépulture. Hé 1 qui sait s'il vivra

Peut-être encor demain ? chassons mélancolie. Je vais boire d'autant à cette compagnie : Suive, qui m'aimera!

II

Beau nez, dont les rubis ont coûté mainte pipe

De vin blanc et clairet,

Et duquel la couleur richement participe

Du rouge et violet ;

Gros nez! qui te regarde à travers un grand verre

Te juge encor plus beau :

Tu ne ressembles point au nez de quelque hère

Qui ne boit que de l'eau.

Un coq d'Inde, sa gorge à toi semblable porte. Combien de riches gens

N'ont pas si riche nez! Pour te peindre en la sorte, Il faut beaucoup de temps.

Le verre est le pinceau duquel on t'enlumine ;

Le vin est la couleur

Dont on t'a peint ainsi plus rouge qu'une guisne,

En buvant du meilleur.

On dit qu'il nuit aux yeux : mais seront-ils les maîtres? Le vin est guérison

De mes maux : j'aime mieux perdre les deux fenêtres Que toute la maison.

« On m'a défendu l'eau, du moins en beuverie, De peur que je ne tombe en une hydropisie; Je me perds, si j'en bois.

En l'eau n'y a saveur; prendrai-je pour breuvage Ce qui n'a point de goût? mon voisin, qui est sage, Ne le fait, que je crois.

Qui aime bien le vin est de bonne nature.

Les morts ne boivent plus dedans la sépulture.

Hé 1 qui sait s'il vivra Peut-être encor demain? chassons mélancolie.

Je vais boire d'autant à cette compagnie : Suive, qui m'aimera! II Beau nez, dont les rubis ont coûté mainte pipe De vin blanc et clairet, Et duquel la couleur richement participe Du rouge et violet ; Gros nez 1 qui te regarde à travers un grand verre Te juge encor plus beau : Tu ne ressembles point au nez de quelque hère Qui ne boit que de l'eau.

Un coq d'Inde, sa gorge à toi semblable porte.

Combien de riches gens N'ont pas si riche nez! Pour te peindre en la sorte, II faut beaucoup de temps.

Le verre est le pinceau duquel on t'enlumine; Le vin est la couleur Dont on t'a peint ainsi plus rouge qu'une guisne, En buvant du meilleur.

On dit qu'il nuit aux yeux : mais seront-ils les maîtres? Le vin est guérison De mes maux : j'aime mieux perdre les deux fenêtres Que toute la maison.. »

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