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Antonin Artaud, Le Théâtre et son double (résumé et analyse)

Publié le 05/08/2012

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artaud

Le vice roi de Sardaigne refusa le débarquement d’un vaisseau, le Grand Saint-Antoine lors de son arrivée à Saint-Rémy car il avait rêvé que la peste ravagerait son Etat. L’arrivée de ce vaisseau à Marseille engendra la diffusion de la grande épidémie de peste qui s’en suivie. Cette maladie engendre à la fois des désordres physiques et psychologiques chez l’individu. La peste ne produit aucune lésion interne mais atteint particulièrement le cerveau et les poumons qui sont les deux organes commandés par la conscience et la volonté. De plus, la peste s’est répandue dans certains endroits bien que des précautions sanitaires aient été prises et inversement elle a épargné certains lieux alors que l’épidémie aurait du les gagner. L’effet que produit cette maladie conduit l’homme à commettre des actes insensés, impossibles à réaliser dans un contexte habituel. L’expérience de la peste, les effets que la maladie produit sur le plan physique, c’est-à-dire le délire du malade produit un effondrement de tous ses repères et de tous ses cadres sociaux. Le théâtre comme la peste sont des actes gratuits qui poussent à des actes inutiles. De plus, le pestiféré envahi par un mal à l’intérieur de son corps ne subit aucune destruction comme l’acteur qui va transformer intégralement ses sentiments pour représenter la réalité. Le théâtre comme la peste est une véritable épidémie. Le théâtre, lorsqu’il retrace des événements tels que des conflits pouvant correspondre au désordre intérieur que la peste crée chez le pestiféré, agit comme une épidémie en ce sens qu’il correspond à un délire communicatif. 

artaud

« l'on arrache la parole à la scène, les acteurs n'ont qu'à s'exprimer par leur corps.

La nécessité de paroles prend souvent plus de place que la parole déjà formée.L'expression de la parole ayant ses limites, conduit à l'utilisation du geste qui revient de façon spontanée.

Cette confrontation est nécessaire dans sa tentative detransformer la parole pour qu'elle puisse exprimer davantage.

Le geste, lui, propose un nouveau chemin.

Le geste réalise un langage dont on ne trouve pas encore lesrègles.

Il supprime le recours aux mots et invente un langage physique qui ne peut pas avoir de sens en dehors de l'espace théâtral.

Au premier abord, les acteurs sontcomme les hiéroglyphes car ils sont incompréhensibles.

Le hiéroglyphe est une écriture significative si l'on n'en connaît pas le code.

Le théâtre balinais est fondé surun système hiéroglyphique permettant de passer de l'abstrait au concret.

Le langage codifié doit être symbolique mais aussi réaliste.

Sur une scène tout fait signe.

Lespersonnages et les objets sont transformés en une écriture purement plastique qui a une valeur picturale.

La forme auditive opposée à la parole, c'est l'intonation etl'incantation.

Le langage articulé est considéré comme non théâtral.

Le son et la signification sont deux aspects du langage articulé.

L'intonation, souligne uneutilisation particulière de la voix, qui insiste sur son aspect sonore.

L'intonation développe une musicalité du langage à partir d'une prononciation indépendante dusens concret des mots.

L'incantation est encore une autre utilisation des mots.

Le langage peut ainsi exprimer ce qu'il n'exprime pas d'habitude.

L'incantation apparaîtau point terminal de cet acte.

L'incantation est un emploi de la parole qui permet d'agir avec force, par l'émotion.

L'incantation ne s'adresse pas à l'esprit, mais à lasensibilité.

La voix, elle, ne quitte jamais celui qui parle à la différence du théâtre écrit qui existe en dehors de la scène.

La nature des éléments du langage balinais serésume en deux définitions ; en premier lieu comme la matérialisation visuelle et plastique de la parole, et en second lieu comme le langage de tout ce qui peut se direet se signifier sur une scène indépendamment de la parole, de tout ce qui trouve son expression dans l'espace, ou qui peut être atteint ou désagrégé par lui.

Le geste,l'intonation, l'incantation, sont des moyens d'expressions autres que l'écriture, qui s'opposent à la parole.

Le théâtre balinais est considéré comme un théâtre pur à ladifférence du théâtre occidental qui est simple et épure.

Le théâtre balinais est pur car il est constitué d'éléments tels que le geste, le cri, l'intonation, l'incantation.

Lethéâtre pur est un théâtre qui en finit avec le langage, et l'écriture.

Son essence réside dans la mise en scène.

C'est d'abord par l'espace et le mouvement que le théâtrefournit un champ privilégié à la réalisation.

La mise en scène n'exige qu'un seul espace qui est la scène.

La mise en scène privilégie un espace en dehors du texte.

Lelangage théâtral échappe alors à la parole pour reconstruire un espace autonome du langage, espace qui ne contient que des éléments uniquement théâtraux.

Dans cetespace clos, la parole est transformée en langage théâtral pur et elle commence alors à créer son propre sens.

L'esthétique balinaise est extrêmement riche, avec desomptueux décors et costumes.

Dans ce théâtre, il y a une danse directionnelle dans laquelle le corps se propulse dans l'espace.

La mise en scène est totalementbouleversée par rapport au théâtre classique occidental.

L'acteur fait partie de la géométrie de l'espace scénique.

Tous ses gestes sont conçus dans le but d'aboutir àune forme expressionniste. III- Le renouvellement de la fonction de théâtre, présenté sous l'expression de Théâtre de la cruauté Le vice roi de Sardaigne refusa le débarquement d'un vaisseau, le Grand Saint-Antoine lors de son arrivée à Saint-Rémy car il avait rêvé que la peste ravagerait sonEtat.

L'arrivée de ce vaisseau à Marseille engendra la diffusion de la grande épidémie de peste qui s'en suivie.

Cette maladie engendre à la fois des désordresphysiques et psychologiques chez l'individu.

La peste ne produit aucune lésion interne mais atteint particulièrement le cerveau et les poumons qui sont les deuxorganes commandés par la conscience et la volonté.

De plus, la peste s'est répandue dans certains endroits bien que des précautions sanitaires aient été prises etinversement elle a épargné certains lieux alors que l'épidémie aurait du les gagner.

L'effet que produit cette maladie conduit l'homme à commettre des actes insensés,impossibles à réaliser dans un contexte habituel.

L'expérience de la peste, les effets que la maladie produit sur le plan physique, c'est-à-dire le délire du maladeproduit un effondrement de tous ses repères et de tous ses cadres sociaux.

Le théâtre comme la peste sont des actes gratuits qui poussent à des actes inutiles.

De plus,le pestiféré envahi par un mal à l'intérieur de son corps ne subit aucune destruction comme l'acteur qui va transformer intégralement ses sentiments pour représenterla réalité.

Le théâtre comme la peste est une véritable épidémie.

Le théâtre, lorsqu'il retrace des événements tels que des conflits pouvant correspondre au désordreintérieur que la peste crée chez le pestiféré, agit comme une épidémie en ce sens qu'il correspond à un délire communicatif.

C'est-à-dire que le théâtre mime desévénements qui expriment le désordre total de la société, incarné par les guerres, et les débordements que l'on retrouve aussi chez les pestiférés.

Le théâtre montre deschoses irreprésentables ou interdites telles que l'inceste.

Il libère l'inconscient et pousse à une révolte virtuelle.

Le théâtre, par son extrême violence, peut révéler lefond d'un inconscient individuel et collectif rempli de cruauté.

Le théâtre comme la peste dégage des forces, et rend aussi possible ce qui ne l'est pas.

Le théâtre et lapeste sont alors comparés à un abcès qui se vide.

De plus, le théâtre comme la peste n'offrent que deux alternatives à savoir la mort ou la guérison.

Le pestiféré quiguérit, en sort purifié à l'extrême.

De même, le théâtre est à la fois destructeur par le délire qu'il peut engendrer mais aussi bénéfique car il permet aux hommes de sevoir tels qu'ils sont et ainsi d'affronter la réalité et leur destin courageusement.

La liquidation de cet inconscient cruel passe par la tombée des masques.

Enfin, il estpossible qu'une poignée d'hommes puissent être capables d'imposer une vision plus noble du théâtre pour que la collectivité croit à nouveau en certains principes.Les spectateurs vont chercher dans le cinéma, le music-hall et le cirque, les sensations fortes qu'ils ne trouvent plus dans le théâtre.

Ils réagissent par leurs sens alorsque le théâtre actuel veut les faire réagir par l'esprit.

Le théâtre de la cruauté comme le théâtre oriental se fonde sur la métaphysique, à la différence du théâtreoccidental qui ne mise que sur la psychologie.

Ce sont dans les événements forts, tels que les crimes et les guerres, que le théâtre doit trouver son inspiration.

Il fautque le théâtre reflète la réalité, avec toute la violence qu'elle peut contenir, de façon à émouvoir le spectateur.

Ce dernier considérera ces images comme un rêve.

Lespectacle et les spectateurs doivent communiquer et le théâtre doit répandre sur les spectateurs, ses éclats.

Le théâtre, par son extrême violence peut révéler le fondd'un inconscient individuel et collectif rempli de cruauté.

La liquidation des mythes et de cet inconscient cruel passe par la tombée des masques, et le théâtre par saviolence et son jeu avec la catharsis, oblige le spectateur à résister.

Le théâtre de la cruauté est attaché au principe de sublimation, c'est-à-dire qu'il représente unemaîtrise des pulsions par leur passage dans le domaine artistique.

Cette violence est atténuée par la sublimation.

Le caractère feint de ce qui se joue sur la scène etévite le réel passage à l'acte.

La cruauté prend alors un sens particulier, elle est un sentiment détaché et pur.

Le théâtre représente la vie dans sa globalité, dans satotalité, y compris son alourdissement par la matière et son domaine pulsionnel.

Le théâtre doit inventer un langage qui utilise à la dois les mots et les gestes.

Legestuel doit aussi s'appuyer sur les mots.

Cette utilisation des mots à la manière du théâtre oriental permet d'en faire ressortir la sensibilité.

Il s'agit de faire du théâtre,un langage de correspondance entre les gestes et la pensée, un alphabet visuel composé de signes.

Le théâtre de la cruauté est constitué d'éléments tels que les cris, lesplaintes ou encore les crescendo et decrescendo qui font de celui-ci, un théâtre pur.

Le théâtre de la cruauté est basé sur le même concept que le théâtre oriental.Celui-ci transgresse les limites de l'art et de la parole, par l'utilisation d'un langage pur.

La lumière fait partie intégrante du spectacle et parle d'elle-même avec unimpact sur le spectateur.

Les costumes ont une apparence révélatrice, ils sont aussi des décors en tant que mannequins.

De plus, le théâtre de la cruauté peutégalement se définir comme un théâtre cosmique car il essaie de restituer des intempéries et des tempêtes.

Le théâtre de la cruauté est donc le théâtre de la nouveauté,c'est-à-dire un théâtre moderne qui met en scène de plus larges conflits grâce à la violence intellectuelle et politique comme dans La Conquête du Mexique.

Cetteépoque de violence fait appel à une catharsis de type physique et le théâtre doit la conjurer en agissant lui aussi sur le physique, Le vrai théâtre doit toucher aux sens,ce qui implique l'utilisation de tous les moyens dont dispose le metteur en scène.

Il s'agit de créer un nouveau langage théâtral où le metteur en scène devientdirectement le créateur, et plus seulement le traducteur de la volonté de l'auteur Le théâtre de la cruauté pour Artaud n'est pas un théâtre de sadisme, de sang, ni deviolence gratuite.

C'est une rigueur, un déterminisme inférieur et une soumission à la nécessité.

C'est le bien qui est voulu.

Il faut mettre en scène la cruauté même dela vie pour y échapper, il faut que l'acteur s'identifie à cette cruauté et réussisse à l'expulser de lui-même.

Le théâtre de la cruauté est donc une catharsis. Conclusion En somme, il convient d'observer qu'Antonin Artaud dans Le théâtre et son double propose une vision supérieure du théâtre.

De plus, il influe directement sur lesauteurs de théâtre en favorisant les sens du spectateur et la mise en scène active.

Antonin Artaud s'intéresse également au langage du corps qui joue un rôle essentiel.Le Théâtre de la Cruauté s'inscrit donc comme le théâtre de la nouveauté.

Il s'agit d'un théâtre qui met en scène de plus larges conflits grâce à la violenceintellectuelle.

S'inspirant du théâtre oriental, Antonin Artaud donne une place importante au silence, au corps, au gestuel, ainsi qu'au maquillage, sans pour autantnégliger la danse et la musique.

Sur une scène tout fait signe.

Artaud propose ainsi un véritable renouvellement au théâtre du XXème siècle.

Antonin Artaud offre lapossibilité au théâtre de devenir un événement signifiant.

Le théâtre doit se distinguer du texte, son expression est ailleurs.

Il s'appuie sur un nouveau langage. »

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