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Apollinaire automne malade analyse

Publié le 24/04/2020

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AUTOMNE MALADE : ANALYSE LINEAIRE

PROBLEMATIQUE : En quoi Apollinaire fait-il souffler un lyrisme « tout neuf » dans son recueil « Alcools »

RESUME DU POEME / le poète, au chevet de l’automne agonisant, clame son amour pour cette saison. L’automne n’est pas l’annonce de la mort ou l’effacement de la nature mais le souvenir du riche été et la promesse d’une vie éternellement renouvelée.

 

1er quatrain / La modernité apparaît avec

-          Personnalisation de « l’automne » : le titre et le 1er vers -  vision pathétique d’un automne « malade et adoré ».

-          Renforcée par le tutoiement du vers 2 du « tu mourras » qui sonne comme une sentence. Le verdict est  inévitable ( 2 futurs et un futur antérieur)

-          Une agonie marquée par les assonances en «a » comme des râles de douleurs : « malade » v1, « adoré v1,  «  mourras v2 », « soufflera » v2, « aura » v3

-          Et par la violence du vent et du froid : allitérations en « r »/ par la force de la tempête : v2 en 15 pieds, une métrique tout à fait inhabituelle en poésie classique

-          C’est le tableau d’une destinée tragique où le vent et la neige sont les bourreaux de la nature « roseraies et vergers ». D’habitude, c’est le poète qui est malade d’angoisse à l’automne/ ici, c’est presque l’inverse. C’est l’automne qui est malade

2ème strophe (septain)

-          la litanie  se prolonge avec un système de répétitions  : « automne » de nouveau en ouverture accompagné du « pauvre » marquant le pathétique ou la familiarité. « Pauvre » accentue l’empathie du poète qui s’adresse à un ami. On dit « pauvre » à un ami.

-           « Mourras » est repris par un impératif présent « Meurs »

-          répétition de « neige » avec une figure poétique classique « du blanc manteau »

-          écho des vergers et roseraies avec les fruits mûrs

-          C’est l’accomplissement de la sentence du 1er quatrain (les verbes sont au présent)

-          Atmosphère inquiétante avec les éperviers au vers 9 (cris durs de l’allitération en « p » ).

-           vol désordonné des oiseaux accentué par une versification libre, sans ponctuation, sans rime et une métrique très irrégulière, sans logique interne ( 3, 8, 6, 4, 5, 12, 6)/ Autant de marques d’une rare modernité sur un thème aussi classique.

-          La nature lutte contre l’inexorable hiver avec des antithèses : neige/ fruits mûrs.

 

-          Apparition dans ces mouvements désordonnés des « nixes nicettes» : jeu sonore en « ni », mots rares   de la mythologie germanique, avec ces ondines inquiétantes aux formes monstrueuses (« naines »), aux cheveux délavés (« verts ») et au tempérament amer, faute d’avoir aimé.

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« - Pourtant, distique bien intégré au poème : les rimes croisées avec la strophe précédente : naines  lointaines/ aimé  bramé.

Les rimes existent dans cette poésie mais elles ont une organisation inédite, moderne ; elles enjambent la structure classique des strophes - Souvenirs d’un été finissant (passé composé) - Le poète remonte le temps avec une progression inversée originale : futur (1 ère strophe)-présent (2 ème strophe)-passé composé(3è strophe) comme si l’automne avait un pouvoir d’évocation, de réminiscence de l’été.

Souvent l’automne en poésie mène à la mélancolie, à l’angoisse, à la mort, cad à l’hiver/ Ici, il y a comme une résurrection, un chemin inversé vers l’été, vers la vie.

4 ème strophe+6vers décalés : - Bien intégré avec le « et » de la strophe suivante : conjonction de coordination - Et le poète prend le relais avec le « je »  lyrisme - Il n’est pas vraiment angoissé mais apaisé : formes classiques de poésie ( 2 alexandrins v14/16, rimes croisées, personnifications poétiques « la forêt pleure », allitérations évocatrices en « f » pour le bruissement des feuilles avec 2 occurrences v 17,l’assonance en « ou » pour le bruit du vent, une métaphore filée des feuilles en larmes) - Déclaration d’amour avec l’interjection lyrique du « Ô » qui exprime l’admiration - Pourtant la modernité poétique s’impose avec ses 4 derniers verts décalés typographiquement : l’effacement de la nature en hiver se traduit par un vide, un effacement de la parole avec 6 vers, parfois réduits à un article et un substantif (  référence aux calligrammes, aux haikus japonais) - L’apparition « incongrue « du train, élément de modernité, de progrès, de vitesse et de voyage,qui inscrit le poème et l’automne dans la vie moderne, le bruit, le fer, dans le cycle de la vie.

Les derniers vers sont en mouvement « « roule », « s’écoule ».

- Clin d’œil d’Apollinaire au classicisme : mis bout à bout, les 6 derniers vers forment un alexandrin CONCLUSION : Remarquer que le poème commence avec « malade » et se termine avec « vie ».

C’est optimiste, la vie reprendra le dessus. PETIT CLIN D’ŒILHUMORISTIQUE : la vie s’écoule  la vie, c’est cool ( mais je ne pense pas que « cool » existait à l’époque d’Apollinaire) -. »

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