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Article Christianisme, Diderot - Commentaire

Publié le 15/09/2011

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diderot

► Texte étudié.    Le christianisme, je le sais, a eu ses guerres de religion, et les flammes en ont été souvent funestes aux sociétés : cela prouve qu'il n'y a rien de si bon dont la malignité humaine ne puisse abuser. Le fanatisme est une peste qui reproduit de temps en temps des germes capables d'infecter la terre ; mais c'est le vice des particuliers et non du christianisme, qui par sa nature est également éloigné des fureurs outrées du fanatisme et des craintes imbéciles de la superstition. La religion rend le païen superstitieux et le mahométan fanatique : leurs cultes les conduisent là naturellement (voyez Paganisme, voyez Mahométisme) ; mais lorsque le chrétien s'abandonne à l'un ou à l'autre de ces deux excès, dès lors il agit contre ce que lui prescrit sa religion. En ne croyant rien que ce qui lui est proposé par l'autorité la plus respectable qui soit sur la terre, je veux dire l'Eglise catholique, il n'a point à craindre que la superstition vienne remplir son esprit de préjugés et d'erreurs. Elle est le partage des esprits faibles et imbéciles, et non de cette société d'hommes qui, perpétuée depuis Jésus-Christ jusqu'à nous, a transmis dans tous les âges la révélation dont elle est la fidèle dépositaire. En se conformant aux maximes d'une religion toute sainte et tout ennemie de la cruauté, d'une religion qui s'est accrue par le sang de ses martyrs, d'une religion enfin qui n'affecte sur les esprits et sur les coeurs d'autre triomphe que celui de la vérité qu'elle est bien éloignée de faire recevoir par des supplices, il ne sera ni fanatique ni enthousiaste, il ne portera point dans sa patrie le fer et la flamme, et il ne prendra point le couteau sur l'autel pour faire des victimes de ceux qui refuseront de penser comme lui.

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« - Diderot met en place une analogie entre le Christianisme et le fanatisme.- On relève de nombreuses antiphrases : « bon » associé à « malignité » (l.2).

L’Eglise est définie au travers d’unepériphrase doublée d’une antiphrase : « toute sainte et toute ennemie de la cruauté…penser comme lui » (l.16 à lafin).- Cette périphrase utilise la troisième personne du singulier (il=chrétien) avec un rythme ternaire et est associée aufutur : Diderot reprend la structure des 10 commandements de la Bible dans des phrases négatives.

La négationpermet en réalité de montrer que les chrétiens ont déjà agit avec violence.

Emphase qui détruit la religion catholiqueen insistant sur tous les actes vils qu’elle a commis : registre ironique.

Critique de la religion.- Critique de l’autorité de l’Eglise sur les esprits grâce à une hyperbole : « l’autorité la plus respectable qui soit sur laterre » (l.11).

Ironie.

Voltaire oppose donc la croyance à la raison. 2.

Harangue contre le Christianisme, l’Eglise catholique et la religion. - Diderot, en plus d’établir un blâme du Christianisme, critique également d’autres religions : le paganisme et lemahométisme (l.7).- Il utilise de façon engagée l’histoire de l’Eglise et de la Bible (exemples d’autorité ou historiques) afin d’appuyer sonargumentation et de pouvoir ainsi critiquer la religion.- Le mot « esprit » (l.13 et 18), répété trois fois, est toujours associé à des termes péjoratifs « préjugés et erreurs; faibles et imbéciles ; supplices ».

Diderot montre donc que l’esprit, qui est censé être raisonnable, est altéré par lareligion.- Analyse de la dernière phrase : l’auteur achève son récit sur une phrase emphatique où il définit le Christianismeidéal, puis le chrétien idéal.

Grâce à cela, il montre que la réalité est toute autre.

Son discours est teinté d’ironie.

Sacritique est virulente. Conclusion. Nous avons ici un bon exemple du combat philosophique des Lumières.

Diderot, dans cet article, décrit leChristianisme comme une religion idéale et sans travers.

Cependant, on remarque que sous cet éloge se dissimule enréalité une vive critique de cette dernière, et plus largement de la notion de croyance dans sa globalité.

L’ironie estle support principal de l’auteur.

Elle lui permet effectivement de dissimuler son blâme sous un texte à l’apparenceélogieuse.

Au travers de multiples négations et autre supercheries, Diderot parvient donc à élaborer une descriptiondont le but est de dénoncer les travers et incohérences du Christianisme.

Une fois encore, grâce à uneargumentation bâtie sur des faits réels et empreinte d’ironie, il tente de rallier le lecteur à sa façon de penser.. »

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