Arts et Culture GUSTAVE FLAUBERT
Publié le 09/02/2019
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À la suite de cet intermède exotique, Flaubert revient à la grisaille bourgeoise et reprend L'éducation sentimentale. Après cinq ans de travail, le livre, d’une prose très dépouillée, est publié en 1869, mais ne rencontre pas le succès espéré. Flaubert, qui expliqua cet échec par l’excès même de réalisme, reprend des thèmes et des formules balzaciennes, faisant revivre le Paris de 1848 et donnant une peinture de la passion à travers les amours de Frédéric Moreau et de Madame Arnoux. C’est par excellence le roman de l’échec, thème si présent dans toute son œuvre. Nous suivons la destinée de Frédéric Moreau, jeune provincial arrivé à Paris avec des ambitions mondaines, littéraires et politiques. L’échec de Frédéric coïncide avec la désillusion de la République de 1848; sa carrière et son rêve de gloire littéraire échouent puisqu’il retourne vivre dans sa ville natale, et l’échec est aussi sentimental, sa passion pour Mme Arnoux restant inaccomplie. Ce roman dépeint la faillite morale de toute une génération issue du romantisme.
Les dernières années de sa vie sont asssom-bries par des tracas financiers, la perte de sa mère (1872) et de ses amis les plus chers: Bouil-het et Sainte-Beuve (1869), Jules de Goncourt (1870), George Sand (1876). L’insuccès de La tentation de saint Antoine (1874) et du Candidat, tentative dramatique, représenté au Vaudeville en 1874, ajoute à cette tristesse. Remaniée à maintes reprises, fruit, comme toujours, d’une documentation considérable et érudite, La tentation de saint Antoine est une œuvre étrange et pitto-
peu indulgent à l’égard de la société qu’il juge bête et insignifiante, Flaubert adopte le parti d’un réalisme désenchanté. Ni vraiment romantique ni complètement réaliste, il a le culte de la beauté formelle, le but de l’art étant de parvenir à un accord parfait entre le style et la pensée: « Le but de l’art, c’est le beau avant tout. » Il reprend inlassablement ses écrits et les soumet à la technique du «gueuloir», qui consiste à dire tout haut le texte écrit pour mesurer ses qualités rythmiques, la fluidité du style et sa force expressive. Fruit d’un travail opiniâtre, son style est un modèle de prose.
«Peu d’hommes auront autant souffert que moi pour la littérature. » Il meurt subitement le 8 mai 1880, d’une hémorragie cérébrale, avant d’avoir pu achever son bilan de la sottise humaine, Bouvard et Pécuchet. Désespéré des hommes, Flaubert aborde une de ses hantises, l’éternelle bêtise. Un an après sa mort est publié ce roman philosophique grinçant d’ironie: deux employés parisiens vieillissants se lancent avec intrépidité à la quête de toutes les connaissances humaines, mais échouent lamentablement, condamnés à une érudition sotte et pédante.

«
Gustave
Flaubert
amour impossible entre Mâtho, chef des rebelles
mercenaires, et Salammbô, prêtresse et fille du
roi Hamilcar .
À la suite de cet intermède exo
tique, Flaubert revient à la grisaille bourgeoise et
reprend L'éducation sentimentale.
Après cinq ans
de travail, le livre, d'une prose très dépouillée, est
publié en 1869, mais ne rencontre pas le succès
espéré.
Flaubert, qui expliqua cet échec par
l'excès même de réalisme, reprend des thèmes et
des formules balzaciennes, faisant revivre le Paris
de 1848 et donnant une peinture de la passion à
travers les amours de Frédéric Moreau et de
Madame Arnoux.
C'est par excellence le roman
de l'échec, thème si présent dans toute son
œuvre.
Nous suivons la destinée de Frédéric
Moreau, jeune provincial arrivé à Paris avec des
ambitions mondaines, littéraires et politiques.
!.:échec de Frédéric coïncide avec la désillusion
de la République de 1848; sa carrière et son rêve
de gloire littéraire échouent puisqu'il retourne
vivre dans sa ville natale, et l'échec est aussi senti
mental, sa passion pour Mme Arnoux restant
inaccomplie.
Ce roman dépeint la faillite morale
de toute une génération issue du romantisme.
Les dernières années de sa vie sont asssom
bries par des tracas financiers, la perte de sa
mère (1872) et de ses amis les plus chers: Bouil
het et Sainte-Beuve (1869), Jules de Goncourt
(1 870), George Sand (1876).
!.:insuccès de La ten
tation de saint Antoine (1874) et du Candidat, ten
tative dramatique, représenté au Vaudeville en
1874, ajoute à cette tristesse.
Remaniée à maintes
reprises, fruit, comme toujours, d'une documen
tation considérable et érudite, La tentation de
saint Antoine est une œuvre étrange et pitto- �
Notes de travail
pour Salammbô :
les manuscrits laissés
par Flaubert révèlent
l'ampleur du travail
qui présidait à la
genèse d'une œuvre.
Analyse documentaire,
réécriture
obsessionnelle,
corrections multiples
participaient à la
recherche d'un style
parfait, considéré
en lui-même comme
œuvre d'art.
Illustration �
de Ch.
Huard
pour Bouvard
et Pécuchet.
Définie
par Flaubert comme
"une encyclopédie
de la bêtise humaine•,
l'œuvre dérouta
le public de l'époque
mais l'interrogation
sur la vérité qui sous
tend le texte stimula
� la critique du V! siècle.
resque qui revêt la forme d'un dialogue.
À travers
la peinture des tentations qui assaillent saint
Antoine, Flaubert dépeint avec lyrisme les reli
gions les plus diverses et les idoles les plus
étranges, et passe en revue tout ce qui, à travers
les âges, a pu solliciter et illusionner les hommes.
Les efforts financiers consentis pour sauver sa
nièce et son neveu de la faillite le ruinent.
Il se
remet au travail «pour gagner sa vie», et écrit un
conte, inspiré par un vitrail normand, intitulé
La légende de saint Julien /'Hospifalier;, évoquant
la splendeur mystique du Moyen Age.
A la même
époque, il écrit deux autres nouvelles: un récit
légendaire inspiré de l'Antiquité, Hérodias, et un
récit inspiré de la vie courante, Un cœur simple,
l'histoire touchante d'une ancienne servante de
ses parents.
En 1877, ces Trois contes sont publiés
et connaissent un grand succès.
Les naturalistes
- et notamment Maupassant, son filleul -le
considèrent comme un maître.
La religion de l'art
Né en pleine ferveur romantique, d'un naturel
fougueux, Flaubert se laisserait facilement
emporter par son imagination et le lyrisme, mais
il est convaincu de la primauté de l'art.
Tiraillé
entre ces tendances, il a lui-même résumé
l'ambivalence de son génie: «Il y a en moi, litté
rairement parlant, deux bonshommes distincts:
un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de
grands vols d'aigle [ ...
] ; un autre qui creuse et
qui fouille le vrai tant qu'il peut, [ ...
] qui vou
drait vous faire sentir presque matériellement
les choses qu'il reproduit.» Caractère solitaire, PRINCIPALES
ŒUVRES
1856: Madame Bovary
1862: Salammbô
1869: L'éducation sentimentale
1874: La tentation de saint Antoine
1877: Trois contes
1880: Bouvard et Pécuchet
peu indulgent à l'égard de la société qu'il juge
bête et insignifiante, Flaubert adopte le parti
d'un réalisme désenchanté.
Ni vraiment roman
tique ni complètement réaliste, il a le culte de la
beauté formelle, le but de l'art étant de parvenir
à un accord parfait entre le style et la pensée:
«Le but de l'art, c'est le beau avant tout.>> Il
reprend inlassablement ses écrits et les soumet à
la technique du «gueuloir>> , qui consiste à dire
tout haut le texte écrit pour mesurer ses qualités
ry thmiques, la fluidité du style et sa force
expressive.
Fruit d'un travail opiniâtre, son style
est un modèle de prose.
«Peu d'hommes auront autant souffert que moi
pour la littérature.
» Il meurt subitement le 8 mai
1880, d'une hémorragie cérébrale, avant d'avoir
pu achever son bilan de la sottise humaine, Bou
va rd et Pécuchet.
Désespéré des hommes,
Flaubert aborde une de ses hantises, l'éternelle
bêtise.
Un an après sa mort est publié ce roman
philosophique grinçant d'ironie: deux employés
parisiens vieillissants se lancent avec intrépidité à
la quête de toutes les connaissances humaines,
mais échouent lamentablement, condamnés à
une érudition sotte et pédante..
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