Atala de Chateaubriand

Le premier ouvrage de Chateaubriand, l'Essai sur les révolutions, médité et rédigé pendant son exil à Londres, est, selon la propre formule de l'écrivain, un livre de doute et de douleur. En 1800, cependant, Chateaubriand, après la mort de sa mère, a retrouvé la foi de son enfance; il décide alors de consacrer ses forces à la défense et à la restauration de l'idéal chrétien : Atala, René, Le Génie du christianisme, Les Martyrs, répondent à ce grand dessein. En 1814, au retour des Bourbons, il entre dans la carrière politique, où il connaît des alternatives de faveur et de disgrâce : tantôt il remplit d'importantes fonctions ministérielles ou diplomatiques, tantôt il lutte, dans l'opposition, pour la défense des libertés. En 1830, il refuse de reconnaître la monarchie de Juillet et il quitte la vie publique; dans sa retraite studieuse, il écrit la Vie de Rancé et achève les Mémoires d'outre-tombe, l' oeuvre monumentale qui nous apparaît aujourd'hui comme son plus haut titre de gloire. Chateaubriand, par son existence orgueilleuse et digne, par son art somptueux et souple, s'est assuré d'emblée un prestige qui demeure aujourd'hui intact; il a exercé sur la littérature de son siècle une influence décisive.