AZAÏS Pierre Hyacinthe : sa vie et son oeuvre

AZAÏS Pierre Hyacinthe (1766-1845). Philosophe né à Sorèze, Azaïs, destiné à l’habit d’un ordre enseignant, choisit avant la Révolution une carrière laïque qui fait de lui un précepteur, puis un maître de pension. Progressiste jusqu’en 1792, il devient suspect de royalisme sous la Terreur et après Fructidor. Il se réfugie alors à Tarbes. Professeur au Prytanée sous l’Empire, conférencier à l'Athénée, recteur de Nancy pendant les Cent-Jours, il est protégé par Mme de Staël et Decazes sous la Restauration. Jusqu'à sa mort, il recevra dans son célèbre jardin des auditeurs libres, à qui il expose son système philosophique. Il meurt à Saint-Emilion.

Son Cours de philosophie générale est paru de 1823 à 1828 : il complète son Système universel publié de 1800 à 1812, les Compensations dans les destinées humaines de 1809, Du sort de 1’homme dans toutes les conditions de 1821. Une Explication universelle paraît en 1826. Il publie encore Jeunesse, maturité, religion, philosophie en 1837.

Azaïs est constamment cité sous l’Empire et la Restauration : il offre en effet à une bourgeoisie qui souhaite une politique modérée et une idéologie de juste milieu un système simple dans lequel l’harmonie universelle est la résultante de deux forces fondamentales. Expansion et Compression (ou Conservation), qui se combinent en un principe d'équilibre « constamment invariable dans un mouvement constamment varié ». Cette utopie scientifique n’a de sens qu’en rapport avec une théorie de la condition humaine dans laquelle le Bien et le Mal se balancent, l’homme étant un microcosme reproduisant l’ordre du monde.