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BARTHÉLEMY abbé Jean-Jacques : sa vie et son oeuvre

Publié le 16/11/2018

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BARTHÉLEMY abbé Jean-Jacques (1716-1795). Linguiste et numismate. Né à Aubagne, il sut habilement utiliser la mode du « retour à l’antique », ainsi que sa prodigieuse érudition, pour conquérir le grand public avec le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce au IVe siècle de l'ère vulgaire (1788) : une vie quotidienne à Athènes et quelques autres lieux, émaillée d’aperçus philosophiques et littéraires, avec index et répertoires. Peut-être une « illustre fadaise » (Étiemble), mais en tout cas un merveilleux livre de classe.

Gloire locale dans sa province — il sait le grec, l’arabe, l’hébreu —, paré du titre d'abbé pour quelques années passées au séminaire de Marseille, Barthélemy arrive à Paris en 1744. Son zèle et son savoir lui ouvrent l’Académie des inscriptions (1747) et en 1753 lui valent le poste de « Garde des médailles du Roi ». Il multiplie alors les publications érudites : études de monuments, monnaies et médailles antiques. Réflexions sur la langue de l'ancienne Palmyre, etc. Mais cet authentique savant est aussi un mondain : on le rencontre chez Mme Chénier, la mère du poète, et surtout dans l'entourage du duc de Choiseul. Nommé ambassadeur à Rome, celui-ci emmène notre abbé (1755), qui songe aussitôt à écrire un voyage imaginaire dans l’Italie du cinquecento. L’idée d'Anacharsis est née, l’Italie devenant la Grèce, dont Barthélemy connaît mieux l’histoire et la culture : trente années de travail, en contrepoint d’ouvrages plus austères et de fréquentes visites à Chanteloup, chez les Choiseul (où il se lie avec Mme du Deffand). En 1788, enfin, paraît le Voyage du jeune Anacharsis : un succès considérable, qui porte l’abbé à l’Académie française (1789). La Révolution lui sait gré d'avoir exalté les « mœurs républicaines » de la Grèce, mais lui fait aussi payer ses amitiés passées. Ruiné, arrêté comme suspect, emprisonné quelques mois en 1793, il meurt misérablement à Paris en 1795.

Le triomphe du Voyage du jeune Anacharsis en 1788 — six éditions jusqu’en 1799, des traductions dans une dizaine de langues, une influence certaine sur l’Es^aî sur les révolutions de Chateaubriand ( 1797) — est inséparable du goût pour l’Antiquité qui saisit alors le public cultivé : intérêt pour une culture écrite, mais aussi pour des objets, des usages, des mœurs mieux connus grâce aux fouilles archéologiques. Avant Barthélemy, Pierre Guys avait publié un Voyage littéraire de la Grèce (1776), Choiseul-Gouffier un Voyage pittoresque de la Grèce (1784), sans oublier les peintures de David... L’abbé Barthélemy s’appuie sur une documentation solide : à chaque page, notes et références font d'autant mieux ressortir l’aisance de la narration. Ainsi assuré de ses arrières, il se permet de nombreux clins d’œil à l’actualité immédiate : la « plaisanterie fine et légère » des Athéniens, « qui réunit la décence à la liberté », ressemble fort à l’esprit parisien; comme le Zadig de Voltaire, le grand prêtre Callias déduit de l’ordre cosmique

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Barthélemy, abbé Jean-Jacques - littérature. Barthélemy, abbé Jean-Jacques (1716-1795), écrivain et orientaliste français qui consacra sa vie à l'étude de l'Antiquité et dont l'œuvre exerça une influence profonde sur la littérature du XIX e siècle.

Ses études en langues orientales (arabe, syriaque, hébreu) et en théologie le conduisirent à s'intéresser à l'archéologie paléochrétienne.

Barthélémy entra au séminaire mais renonça vite à la prêtrise.

En 1744, il fut nommé assistant auprès du conservateur de la collection royale des Médailles.

En 1755, il fut invité en Italie par l'ambassadeur de France à Rome, le futur duc de Choiseul ; il y entreprit des recherches et commença la rédaction de son Voyage du jeune Anacharsis en Grèce vers le milieu du IVe siècle avant l'ère vulgaire (1788), qui, à part des traités d'archéologie et de numismatique, constitue son œuvre unique.

Dans ce roman didactique, accompagné de tables chronologiques, il relate le voyage d'un jeune Scythe en Grèce et évoque de façon très documentée la vie quotidienne de l'époque en précisant les sources de la narration, après avoir retracé l'histoire grecque dans l'introduction.

Son succès fut immédiat et durable (il fut réédité six fois avant la fin du siècle), et valut à son auteur d'entrer à l'Académie française en 1789.

La même année, il fut destitué de ses charges.

Emprisonné en 1793 puis libéré par la Convention nationale, il réintégra sa fonction de conservateur des Médailles et continua ses recherches sur l'Antiquité jusqu'à sa mort. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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