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Barthes et la critique

Publié le 16/09/2015

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barthes

On peut la définir comme l’application au champ de la critique littéraire d’une conception de l’œuvre « ouverte » qui remonte en France au moins au symbolisme et à Mallarmé. Pour Barthes, en effet, le texte littéraire se caractérise par son absence de signification unique : il est question posée mais en même temps absence de réponse. Barthes l’explique très clairement dans l’« Avant-propos » de son Sur Racine :

 

« Écrire, c’est ébranler le sens du monde, y disposer une interrogation indirecte, à laquelle l’écrivain, par un dernier suspens, s’abstient de répondre. La réponse, c’est chacun de nous qui la donne, y apportant son histoire, son langage, sa liberté ; mais comme histoire, langage et liberté changent infiniment, la réponse du monde à l’écrivain est infinie : on ne cesse jamais de répondre à ce qui a été écrit hors de toute réponse : affirmés, puis mis en rivalité, puis remplacés, les sens passent, la question demeure. »

barthes

« productions de ses confrères.

Cela a toujours été le cas.

Le changement est beaucoup plus radical.

L'œuvre mo­ derne, en effet, -poème ou roman - se prend elle­ même, d'une manière ou d'une autre, comme sujet.

On pourrait avancer que, depuis la fin du x1x• siècle, le texte réfléchit sur le texte et réfléchit le texte.

Il est à la fois« réflection» de lui-même et réflexion sur lui-même.

L'exemple de Proust -que cite Barthes -est sans doute à cet égard le plus convaincant.

A la recherche du temps perdu peut en effet être résumé comme étant l'histoire d'un individu qui prend conscience progressi­ vement de la nécessité pour lui d'écrire un roman qui, sans doute, sera A la recherche du temps perdu.

Le roman raconte en quelque sorte l'histoire de sa propre genèse.

Du coup, le cycle proustien dans sa totalité - mais tout particulièrement le dernier volume intitulé Le Temps retrouvé- fait place en lui-même à des considé­ rations générales sur l'art et la littérature: la fiction se mêle à la théorie, le récit romanesque devient indisso­ ciable du discours critique.

L'écrivain se fait donc cri­ tique.

Or, poursuit Barthes : « ...

voici que, par un mouvement complémentaire, le critique devient à son tour écrivain.

Bien entendu, se vouloir écrivain n'est pas une prétention de statut, mais une intention d'être.

Que nous importe s'il est plus glorieux d'être romancier, poète, essayiste ou chroniqueur? L'écrivain ne peut se définir en termes de rôle ou de valeur, mais seulement par une certaine conscience de parole.

Est écrivain celui pour qui le lan­ gage fait problème, qui en éprouve la profondeur, non l'instrumentalité ou la beauté.» Cette définition mérite d'être précisée.

Et il n'est possi­ ble de le faire qu'en évoquant ce que fut la querelle de la «nouvelle critique».

Barthes souligne d'ailleurs dans les lignes qui suivent que cette transformation du. »

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