Baudelaire: correspondance (analyse)
Publié le 17/04/2023
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Correspondances
1)Une ivresse efficace
Dans Les Fleurs du mal, le poète, afin de trouver une échappatoire au spleen, tente des formes
d'ivresse variée : celles qu'apportent la débauche, le vin ou les drogues.
Toutes seront, à terme,
récusées en tant qu'illusions.
L'ivresse ultime et efficace, est celle de la création.
Seule, elle n'est pas
condamnée comme celle produite par les drogues qui n'apportent qu'un "faux bonheur et la fausse
lumière" ("Poème du haschisch").
C'est à ce titre que Baudelaire pourra dire que les artistes créent
"à [leur] usage un jardin de vraie beauté".
Ce qui assure aux yeux de Baudelaire le pouvoir de l'art, c'est d'abord sa capacité à substituer une
unité retrouvée au morcellement du temps.
En effet, l'art permet de convoquer le souvenir, le
raviver et le revivre, pour échapper à la fatalité du temps.
Le poème se fait alors monument [au sens
strict, le terme désigne tout objet apte à susciter le souvenir].
2)Les correspondances
Toute l'esthétique baudelairienne repose sur le principe de l'analogie dont témoigne le poème
"Correspondances" qui peut alors apparaître comme un véritable "art poétique" au sein duquel le
poète énonce une méthode et la met en œuvre.
On distingue deux types de correspondances :
a-horizontales:elles tracent un lien entre les différentes perceptions sensorielles ; on parle alors
de synesthésies.
Ce sont celles-ci que Rimbaud revendiquera également, en tant qu'instrument d'une poésie
nouvelle, dans la lettre à Paul Démeny (cf.
texte joint n°1).
b-verticales : elles tracent un lien entre le monde visible et l'invisible, entre le monde matériel et
le monde spirituel (CF.
document joint n°2).
3) La "sorcellerie évocatoire"
La poésie se fait déchiffrement du monde (cf.
document joint n°3) grâce à une pratique savante
et innovante de la langue.
Elle se fait, selon Baudelaire,"sorcellerie
évocatoire" [l'adjectif"évocatoire" rend compte d'une capacité à faire apparaître un monde au moyen
de la voix]: "c'est alors que la couleur parle, comme une voix profonde et vibrante ; que les
monuments se dressent et font saillie dans l'espace profond."
Le terme même de sorcellerie implique un pouvoir de transformation et de révélation qui permet
de retrouver la connotation du nom "alchimie" discutée en classe.
4)Texte complémentaire : Victor Hugo, "Fonction du poète" :
Dans l’extrait de « Fonction du poète », l’abondance du lexique de la lumière trahit le pouvoir de
révélation et de déchiffrement du monde assigné à la parole poétique, la poésie constituant une
« torche dans la nuit », ou encore une « étoile / qui mène à Dieu ».
On observe, dans ces deux textes, une même dimension sacrée prêtée à la poésie ; elle devient en
quelque sorte un sacerdoce, et le poète une sorte de prêtre doté de capacités magiques permettant
d’accéder à une vérité masquée au commun.
Baudelaire, "Correspondances", Spleen et Idéal IV, Les Fleurs du....
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