Baudelaire: la beauté et la laideur

« Introduction Baudelaire avec L es Fleurs du Mal cherche à renouveler la poésie et se fixe comme objectif poétique « d’extraire la beauté du mal ».

Le poème Une Charogne respecte cette double ambition : certes le texte s’inscrit dans la tradition en reprenant le thème du carpe diem (qui a inspiré la poésie depuis l’antiquité) ou encore celui du « memento mori » (employé par les poètes baroque dont Baudelaire subit ici l’influence).

Mais le poème a une radical nouveauté par l’objet abordé : la charogne et par le ton ironique et cruel avec lequel le poète s’adresse à la femme aimée.

L’alliance de l’alexandrin, vers traditionnellement noble et de l’octosyllabe, vers plus léger dans des quatrains à rimes croisées est en harmonie avec ce mélange paradoxal de tradition et de modernité, de lyrisme et d’ironie.

Le poème est composé de deux parties : la 1 ère comporte les 9 premières strophes dans laquelle le poète rappelle à la femme aimée le moment de la découverte de la Charogne, il s’agit d’une description précise insistant sur les détails de la putréfaction.

Les 3 strophes suivantes sont une apostrophe pour la femme et un avertissement qu’elle finira comme la charogne. Problématique : Nous verrons comment ce poème joue d’une écriture paradoxale entre tradition et modernité, entre beauté et laideur, entre lyrisme et ironie. Annonce du plan : Dans un premier temps nous verrons que ce poème s’inscrit dans une tradition.

Puis, nous étudierons le fait que cette inscription dans la tradition est ironique.

Enfin, nous envisagerons la véritable modernité de ce poème qui réside dans la volonté de l’auteur d’extraire la beauté du laid. I.

Du coté de la tradition un poème d’inspiration baroque qui réécrit le thème du carpé diem. Le poème s’inscrit dans la tradition pour deux raisons : d’abord il reprend le thème du « carpe diem » et s’inspire du baroque.

A) Le « carpe diem ».

Le poème de Baudelaire s’inscrit d’abord dans une tradition qui est celle du « carpe diem », expression reprise au poète latin Horace et qui a inspiré de nombreux poète notamment Ronsard.

Ces poèmes invitent la femme aimée à considérer les ravages que le temps peut faire sur sa beauté et la presse de se donner.

C’est le cas par. »