Devoir de Philosophie

Baudelaire Questions : Spleen LXXVIII, Baudelaire, Les Fleurs du mal

Publié le 20/12/2023

Extrait du document

« Questions : Spleen LXXVIII, Baudelaire, Les Fleurs du mal 1) Analysez l'état du poète strophe par strophe.

Quelles sont les différentes étapes du spleen ?  Dans le premier quatrain, si l’image du ciel « bas et lourd » est habituelle, sa comparaison avec un couvercle fait passer d’une sensation banale d’écrasement à une hallucination.

L’idée s’accentue avec le passage du « couvercle » au « cercle », marquant encore le rétrécissement d’un horizon qui se ferme.

À l’idée d’enfermement s’ajoute la notion d’obscurité avec l’oxymore « un jour noir » (v.

4) qui traduit une perception altérée de la réalité.  Dans le deuxième quatrain, on passe du ciel à la « terre » (v.

5) et à la plus complète horizontalité.

Au malaise visuel du premier quatrain s’ajoute la notion tactile du malaise avec l’humidité du « cachot » (v.

5).

Ce quatrain marque une tentative d’élévation vers l’Idéal, mais elle est un échec (« Où l’Espérance […]/ S’en va […]/ Et se cognant la tête à des plafonds pourris », v.

6-8).  Dans le troisième quatrain, on a tout d’abord une impression d’élargissement du cadre avec l’adjectif « vaste » (v. 10), mais il n’y a aucun soulagement.

À la comparaison du deuxième quatrain (« l’Espérance, comme une chauve-souris », v. 6) succède une métaphore (« un peuple muet d’infâmes araignées », v.

11) signalant qu’il n’y a plus aucune distance entre la réalité perçue et son contact fantasmatique.

On est bien au cœur d’une hallucination.

Le quatrain marque une progression dans l’horreur et le dégoût, face à un phénomène qui prend possession de l’être du poète, et s’attaque à ses capacités intellectuelles (« au fond de nos cerveaux », v.

12).  L’anaphore avait préparé l’éclatement de la crise.

Elle se manifeste dans le quatrième quatrain par un sursaut violent et un rythme saccadé.

La crise auditive passe au premier plan : le tumulte douloureux est renforcé par le hiatus (« affreux hurlement », v.

14).

Les « cloches » appellent au secours, cherchent une transcendance.

La continuité de ce hurlement sourd et prolongé est rythmiquement marquée par la diérèse d’« opiniâtrement », v.

16.

Finalement, ces cloches sonnent pour prévenir de l’invasion : le spleen risque d’envahir l’esprit.  Après la déchirure que marque le tiret, le cinquième quatrain est celui de l’accablement.

La lenteur est suggérée par le rythme, notamment par l’enjambement du v.

17 au v.

18.

Dans le deuxième quatrain, le poète évoquait « l’Espérance » (v. 6), et ses connotations mystiques.

Ce quatrain n’évoque plus que le simple « Espoir », d’ordre simplement humain : l’appel à une transcendance est resté sans réponse, le poète est abandonné.

Le poème s’achève par ailleurs sur un groupe allégorique, comme si l’esprit du poète était le champ clos d’un combat manichéen entre les forces de l’Idéal et celles du Spleen, s’achevant par la capitulation du poète (« crâne incliné », « drapeau noir », v.

20). 2) Quelle est l’idée principale évoquée dans les 3 premiers quatrains puis dans les deux derniers ? - 1er mouvement → les 3 premiers quatrains : l'évocation de l'emprisonnement et de l'enfermement du poète. - 2e mouvement → les 2 derniers quatrains : le constat d'échec, l'enfoncement dans l'angoisse et la folie. 3) Relevez et classez les différentes sensations qui appartiennent au champ lexical de l’horreur.  Les sensations, l’horreur objective : la vue (noirceur : absence de lumière), le toucher (humidité désagréable : « humide », « pourris », « pluie »), l’ouïe (bruits horribles : « affreux hurlements ») ; les « horribles araignées » sollicitent la vue, mais plus certainement ici le toucher.  Les sentiments, l’horreur subjective (la terreur, l’angoisse et la souffrance psychologique : « ennuis », « esprit gémissant », « triste », « geindre », « pleurant », « l’Angoisse »). 4) Relevez les éléments du paysage qui créent une atmosphère fantastique. - Dépression climatique : « ciel bas et lourd », « jour noir », « pluie », « humide ». - Animalité répugnante ou inquiétante : « chauve-souris », « araignées ». - Bruits inquiétants : « furie », « hurlements », « geindre », « gémissant ». - Éléments surnaturels : « esprits errants ». - Atmosphère morbide : « cachots », « plafonds pourris », « prison », « barreaux », « corbillards ». 5) Dans les 3 premiers quatrains, quelles sont les comparaisons spatiales utilisées par le poète pour exprimer le sentiment de spleen ? - Le spleen est illustré d’abord par l’image du ciel en tant que « couvercle », la métaphore est filée puisque « l’horizon» semble alors représenter les parois d’une sorte d’urne ou de vase (premier quatrain). - Dans le second quatrain, le spleen s’exprime par l’image du « cachot humide », filée ensuite avec les mentions des « murs » et du « plafond ». - Dans le troisième quatrain, il s’agit d’une métaphore comparable, celle de la « vaste prison », image filée sur l’ensemble du quatrain puisque les « immenses traînées » de la pluie sont assimilées à des « barreaux » 6) Listez les animaux et les créatures évoqués d ans le poème.

Quel effet leur évocation produit- elle ? 7) Indiquez les mouvements du poème et les idées secondaires que vous allez développer au fil de votre analyse. 8) Faites une analyse linéaire structurée du poème. Intro : A la fin des trois cycles du désir amoureux commence le dernier cycle de la section, celui du « spleen ». Quatre poèmes, au cœur de ce cycle (LXXV (75), LXXVI (76), LXXVII (77), LXXVIII (78) ) portent tous le même titre. Ils sont accompagnés par le triste cortège d'autres pièces aux titres chaque fois plus sombres comme « Sépulture », « Le Tonneau de la haine », « Obsession », « Alchimie de la douleur », « Horreur Sympathique », « L'Irrémédiable » ou encore le très désespéré « Gout du néant ». Apres avoir posé l'ambition de l'inaccessible Idéal, après s'être essayé aux tentations de la sensualité et de la spiritualité, le poète dresse le constat de la fatalité de son être condamné à dire au mieux le vide de son désir. Poème constitué de cinq quatrains en alexandrins aux rimes croisées, « Spleen » traduit des impressions d'étreinte, d'oppression lugubre et d'étouffement malsain.

L'emprunt par Baudelaire du mot « spleen » à la langue anglaise pour donner un nom à son mal est par ailleurs significatif, « spleen » est en effet intraduisible en français si ce n'est par un jeu de périphrases aux accents du deuil et de la souffrance. Problématique : comment Baudelaire transforme l’atrocité du Spleen en or poétique ?  1er mouvement : Le spleen = un paysage état d’âme → « le ciel » inaugure la strophe 1, « la terre » inaugure la strophe 2, « la pluie » inaugure la strophe 3 : on a trois des quatre éléments, air terre eau.

On retrouve bien les éléments constitutifs de la BOUE symbolisant notre condition humaine, notre vie sur terre.

On est dans un monde humide et froid.  - Idées secondaires à présenter : 1ère strophe : idée d’enfermement liée à une situation météorologique. → La première strophe est construite sur deux propositions subordonnées circonstancielles de temps introduites par la locution « quand » et « que » qui s'amassent et créent dès le départ un effet de lourdeur, de poids, de pesanteur renforcé par la présence d'enjambements qui traduisent la continuité.

(A noter que les trois premières strophes sont quasiment construites ainsi, ce qui contribue à accentuer l'effet sur tout le poème.) Puis, la comparaison « comme un couvercle » (v.

1) permet de visualiser.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles