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BAYLE ET FONTENELLE

Publié le 28/03/2012

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On ne peut apprecier le double apport de Bayle et de Fontenelle, à la fin du siècle, sans tenir compte de l'irrésistible poussée du rationalisme cartésien. L'époque s'obstinait à retenir de Descartes essentiellement la fameuse règle: • Je ne recevrai jamais aucune chose pour vrai que je ne la connusse évidemment être telle •. Et ce cartésianisme-là faisait des progrès foudroyants. Dans les salons, il concurrençait victorieusement la préciosité. Madame de Sévigné, La Rochefoucauld, Arnauld lisent Descartes.. Des conférences pour expliquer la doctrine ont lieu chez le duc de Luynes, chez le prince de Condé, chez Hubert de Montmort où il y a une espèce d'académie cartésienne. Les ordres enseignants, à l'exception des jésuites, font place à Descartes dans leurs cours. Certes le cartésianisme ainsi propagé ne reste pas longtemps orthodoxe, mais il n'en devient que plus dangereux. Certains comme Malebranche font de Dieu un géomètre suprême dont la raison peut tout expliquer, y compris les mystères, les miracles. D'autres interprètent le mécanisme de Descartes en un sens matérialiste et veulent voir dans l'expérience le critère de la vérité. D'autres enfin n'hésitent pas à appliquer les règles de la méthode aux textes sacrés. Ainsi l'oratorien Richard Simon qui, en toute bonne foi, afin de mieux faire sentir la vérité des Ecritures saintes et les traiter comme un manuscrit antique, fait la critique des textes; vérifie leur authenticité, les replace dans leur contexte, les confronte avec d'autres livres religieux de l'Orient, etc. La Bible cesse d'être un livre saint pour devenir un livre comme un autre...

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« BAYLE ET· FONTENE~LE 441 de ces mesures dans un pamphlet célèbre: La Requête des Maîtrés ès A.rts : .• Attendu que depuis quelques années, une inconnue nommée la Raison, a entrepris d'entrer par force dans les Ecoles ••• • · FONTENELLE (1657-1757) ' .

Dans cette atmosphère apparaît Fon,tenelle qui, par .

sa vie,.

comme par son œuvre, fait le lien entre le XVJie et le XVIII• siècles.

Né à Rouen en 1657, quand· Louis XIV est encore sous la tutelle de Mazarin, il meurt centenaire à Paris en 1757, alors que plusieurs fascicules de.

l'Encyclopédie ont déjà paru.

Sa jeunesse est celle d'un mondain.

Il est le.

neve·u de Pierre et de Thomas Corneille qui le protègent.

Il aborde des études de droit mais, bel esprit, il commet une tragédie lyrique et des épopées.

Fin 1686, il publie- les lettres .galantes du chevalier · d'Her ..• où il raffine avec préciosité sur la peintùre des senti­ ments, sur les dépits amoureux, les brouilles, les raccommo­ dements, sans bien y .

croire lùi-même,' pour s'amuser, pour plaire.

Mais contrairement .à une certaine image qu'accréditeront surtout ses adversaires, il n'avait p_oint en lui que l'esprit du précieux ou le brillant du mondain.

Il fréquente · assidOment les cercles scientifiques et philosophiques où l'on commente Descartes; il suit des cours de chimie, de physique, de mathé­ matiques, de botanique, se.

lie avec des gassendistes et publie lui-même.

.

Cet homme du monde se donne en réalité tout entier à la science, non point qu'il découvre lui-même car il ne conçoit pas son rôle comme celui d'un savant, .

mais il devient eh 1699 secrétaire perpétuel de l'Aca­ démie des sciences et à ce-titre dresse les ~· Analyses n et les "Extraits, des séances de cette assemblée, compose les " Eloges, de ses membres.

Comme tel il fut unanimement loué pour son esprit encyclopédique, ses dons de vulgarisateur.

Ces discour.s ne sacrifient. »

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