BEAUMARCHAIS Pierre-Augustin Caron de : sa vie et son oeuvre
Publié le 16/11/2018
                             
                        
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                                BEAUMARCHAIS Pierre-Augustin Caron de (1732-1799). Considéré avec méfiance par les Philosophes du xvme siècle, Beaumarchais apparut bientôt comme leur chef de file : « Figaro a tué la noblesse » (Danton). Eclatante revanche pour un ancien horloger devenu affairiste mondain, coupable aux yeux de ses contemporains d’écrire des chefs-d’œuvre sans prendre la littérature au sérieux et de tenir un discours déjà révolutionnaire sans mépriser pour autant la dolce vita des aristocrates. Sans doute y a-t-il de sa part quelque optimisme à décrire l’affrontement social en termes de comédie d’intrigue; pourtant le Mariage de Figaro pose déjà dans son ampleur la question des droits de l’homme, et ses mots d’auteur, qui résument d’une phrase les aspirations confuses d’une époque, ont déjà la force de ces slogans dont toute révolution a besoin.
La passion d'entreprendre
Sans jamais cesser d’écrire, Beaumarchais investit sa prodigieuse énergie vitale dans les activités les plus différentes : l’horlogerie, métier qu’exerçait son père André-Charles Caron, la magistrature, la police secrète, l’édition, le trafic d’armes, et toutes sortes d’opérations financières plus ou moins grandioses et honnêtes, de la Compagnie des eaux de Paris à la colonisation de Madagascar, de l’aide aux « Insurgents » américains à la promotion de l’« aérambule ». On conçoit que l’écriture, ces milliers de lettres, ces dizaines de rapports, de requêtes, de mémoires qu’il a laissés, ait d’abord été pour lui une arme d’usage quotidien, un instrument de combat ou de séduction; et la littérature, un « délassement », un « amusement ». Non négligeable, cependant : car la fiction, qui reproduit en la transposant l’expérience vécue de l’intrigant, aplanit miraculeusement les difficultés de la vie réelle; après le « travail forcé des affaires », elle donne l’illusion d’un pouvoir soudain absolu sur le monde : les contraintes dramaturgiques sont légères à côté de celles qu’imposent le négoce et la finance. Écriture en liberté, elle permet aussi de changer de masque, d’échapper à cette « réputation détestable » qui lui colle à la peau, celle d’un aventurier sans scrupules. D’où le silence pudique qu’il garde sur ses premières productions, des « parades » érotiques destinées au théâtre de société du financier Lenormant d’Étioles (1757-1763); l'ardeur avec laquelle il crée, après le Barbier de Séville (1775), la Société des auteurs dramatiques (1777) avec Barthe, Sedaine, Marmontel, authentiques gens de lettres, afin d’obtenir une meilleure rémunération de la part des comédiens; peut-être aussi ce goût persistant pour le drame bourgeois, larmoyant et moralisateur, qui lui vaut des échecs répétés d’Eugénie (1767) à la Mère coupable (1792). A l’inverse, cette soif de considération le conduit, dans ses écrits politiques ou judiciaires, à dissimuler son intérêt personnel en tentant de mobiliser l’opinion sur des thèmes ou des aspirations à la mode : les Mémoires contre Goëzman (1773-1774), un juge qui l'avait accusé de tentative de corruption, posent le problème des droits du « citoyen » face à une justice vénale et incapable, et cela au moment même où les parlements venaient de faire l’objet d’une réforme discutée (« parlements Maupeou »); les Six Epoques (1793), lors de l’affaire dite des « Fusils de Hollande », s'alarment de la situation de vide législatif que la Convention a laissé se développer. Et ses opérations commerciales, l’édition des œuvres complètes de Voltaire ou l’équipement des « Insurgents », s’abritent toutes derrière de grands principes, le combat pour la tolérance, la liberté des opprimés. « Faire à la fois le bien public et particulier : chef-d’œuvre de morale, en vérité » (le Barbier de Séville, I, 2). Habileté, mais aussi désir d'être applaudi, sinon estimé. De fait, cet homme qu’on dit intéressé demeure un dilettante impénitent qui mélange discussions d'argent et débats d’idées, conduit de front une demi-douzaine d’entreprises et semble souvent préférer l’intrigue au profit, le jeu au résultat. Au risque, dans les moments de doute, d’éprouver une sorte de vertige existentiel, auquel fait écho le Mariage de Figaro (1784) : « Je dis ma gaieté sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce moi dont je m’occupe ». Tel est le prix à payer pour échapper à la spécialisation forcée des gens du peuple et rivaliser avec ces nobles qui savent tout sans avoir rien appris. Dédoublement ou duplicité? « Persécuté sous la république comme aristocrate après avoir été emprisonné comme factieux sous la monarchie » (Loménie), à la fois Caron et Beaumarchais, Figaro se moquant des Almaviva et rêvant de leur ressembler, il montre aussi ce que peut faire de sa vie, dans un Ancien Régime finissant, un fils d'horloger dévoré par la passion d'entreprendre.
« Je me presse de rire de tout... »
« Homme de lettres » : ainsi est désigné, sur son faire-part d’obsèques, le « citoyen Caron Beaumarchais ». Le Barbier de Séville et le Mariage de Figaro ne sont pas en effet des coups de maître isolés dans une carrière d’affairiste, mais les sommets d’une production dramatique abondante et diverse dont tous les éléments composent une vision du monde. Tout d’abord les parades : Jean-Bête à la foire, les Bottes de sept lieues, Zizabelle mannequin, etc., œuvrettes bâties sur des schémas de commedia dell’arte avec barbons, galants et ingénues libertines. Pour le plus grand plaisir des gens du monde, s’y trouvent associées l’obscénité du contenu et une pratique pseudo-populaire du langage (cuirs et à-peu-près), liaisons moralement dangereuses et grammaticalement fautives : « J’aurai donc l’honneur de vous faire-t-en-lever par mon valet-z-Arlequin » (Jean-Bête). Cette double indécence apparaît encore dans les brouillons des comédies sous la figure de rapports de force exploités avec impudence (« Ce n’est pas votre avis que je veux, c’est votre concours », osait dire Almaviva au juge Brid’oison dans le Mariage), d’une tentation constante de se faire justice entre soi, par les voies brutales du troc et du talion, et enfin d’une créativité verbale qui disparaîtra par la suite : dans le Mariage, Figaro parlait d’abord de « dessuzanniser » sa fiancée Suzanne et, dans un moment de fureur, s’emportait contre « le matou cornu d’imbécile qui épousa la première chatte miau-leuse de femme ». En un second temps, la comédie vient imposer l’ordre de la culture, c'est-à-dire un langage et des comportements, à cette confusion par trop proche de l’état de nature. En témoigne encore la genèse du Barbier de Séville, qui fut d’abord, sous le nom du Sacristain, un très libre intermède « imité de l'espagnol ».
Filles socialisées des parades, les comédies de Beaumarchais apparaissent aussi comme l’autre face, indissociable, de ses drames : Eugénie, les Deux Amis, la Mère coupable. Car la frontière est fragile entre le rire et les larmes : Eugénie a été séduite et se trouve enceinte hors mariage, drame qui pourrait menacer la Rosine du Barbier si les intentions de Lindor-Almaviva n’étaient si conjugales; le face à face du « puissant vicieux » et de l'« époux outragé » finit, dans le Mariage, par des « chansons », mais, dans le sombre et sanglant Tarare (un opéra « oriental » mis en musique par Salieri), se termine par la mort du séducteur. Face noire de la comédie, le drame en est aussi comme l’aboutissement nécessaire : les lampions à peine éteints, la Lettre modérée qui sert de préface au Barbier évoque déjà la rupture du couple Almaviva, qui donnera sa mélancolie à la Comtesse du Mariage', et celle-ci, dès la préface du Mariage, malgré la sérénité retrouvée sous les « grands marronniers », se voit déjà promise à son destin de « mère coupable ». Tel est le sens de cette trilogie de la « famille Almaviva », dont Beaumarchais rêvait de voir les trois journées représentées consécutivement : les dénouements des comédies ne sont que des armistices provisoires, bientôt rompus par les jeux du hasard, de l'occasion et du désir, auxquels seule l’épreuve du drame peut enfin mettre un terme : « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer » (le Barbier de Séville).
Une morale, deux écritures
« Pour suivre l’ordre moral, on fait partout violence à l’ordre physique », déplore Beaumarchais dans ses Notes et réflexions (publiées en 1961). Mais cet hédoniste prudent, obsédé par les conséquences sociales de l’inconduite féminine (l’enfant naturel est un thème omniprésent dans son théâtre), corrige aussitôt : « L’engagement d'une femme est d’être fidèle; la femme d’honneur fait plus, elle est chaste ». Avec les Philosophes, Beaumarchais affirme la légitimité, fondée en nature, d’un droit au bonheur qui donne son prix et sa gaieté à l'aventure humaine : « L’intérêt ou le désir du bonheur est l'unique mobile de toutes les actions » (d’Holbach, Système de la nature). Projet périlleux, cependant, car il risque d’inciter l’individu à faire fi de la norme sociale. Ce serait là, du reste, moins une faute qu’une erreur, car chacun a besoin d’autrui pour assurer son propre bonheur. D'Holbach, encore : « Le méchant est un mauvais calculateur » (Système social). Libre-échangisme dont Sade dénoncera bientôt l’optimisme, et qui, dans les drames, implique l’indéfectible solidarité du moi et des autres, fût-ce devant des comportements objectivement scandaleux : avoir un enfant hors mariage et se jouer des sacrements (Eugénie), détourner des fonds pour sauver un ami (les Deux Amis), commettre un adultère à la suite d’une « surprise nocturne » (la Mère coupable) : erreurs de calcul incontestables, mais qu’un effort collectif de compréhension mutuelle doit permettre d’effacer; car, dans le conflit ouvert entre l’individu guidé par une impulsion « naturelle », l’amour, l’amitié, l’occasion, et une société respectable mais sclérosée, il ne saurait y avoir ni vainqueur ni vaincu. Il serait contre nature qu’Eugénie épousât le vieillard que lui destinait son père, que Mélac laissât périr le vertueux Aurelly (les Deux Amis), que la comtesse Almaviva abandonnée par son mari pût résister à Tardent Chérubin (la Mère coupable). Mais le « coupable », en échange de sa réintégration, n’en doit pas moins afficher clairement son repentir : l’échec du drame vient de ce qu'il se déroule après le « crime », en un temps où le héros, paralysé par le remords, ne peut plus agir ni parler, mais seulement se donner à voir : « tableaux » pitoyables (« Eugénie, s’élançant vers le Baron et le retenant à bras-le-corps »...), déplorations interminables qui s’intégrent mal dans une écriture dramatique demeurée traditionnelle. Le langage, dès lors, n’a plus ici que le statut secondaire d’un commentaire, voire d’une légende : « Mon frère, par pitié, suspendez vos reproches! Ne voyez-vous pas l’état où elle est? » (Eugénie). L’on comprend l’importance que Diderot et Beaumarchais, dans leur pratique du drame, attachaient à la « pantomime »... Echec du drame ou drame de l’échec : le héros est précisément celui qui n’a plus rien à dire.
Ce discours haché, douloureux, contraste fortement avec celui de la comédie, fluide et proliférant : nous voici « avant ». en un temps où le héros croit encore, même s’il « se hâte » de rire, savoir jusqu’où on peut aller trop loin. Voie étroite qui se définit par une stratégie et par une attitude : l’intrigue et l’insolence. Ce compromis subtil entre l’intérêt personnel et le respect de l'ordre établi, entre la révolte et la soumission, implique à son tour un langage spécifique : des maximes caustiques où le moi affirme bien haut son droit à la différence, sans pourtant mettre en cause sa connivence avec un adversaire qui souvent lui tend la perche :
 
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du financier  Lenormant  d'Étioles (1757-1763); 
l'ardeur  avec laquelle  il  crée,  après  le Barbier  de Séville 
(  1775),  la Société  des auteurs  dramatiques  (1777) avec 
Barthe,  Sedaine,  Marmontel,  authentiques  gens de let
tres,  afin d'obtenir  une  meilleure  rémunération  de la  part 
des  comédiens;  peut-être aussi ce goOt  persistant  pour le 
drame  bourgeois,  larmoyant et moralisateur,  qui lui vaut 
des  échecs  répétés  d'Eugénie  ( 1767)  à la  Mère  coupable 
(  1792).
                                                            
                                                                                
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conduit,  dans ses écrits  politiques  ou judiciaires,  à dissi
muler  son intérêt  personnel  en tentant  de mobiliser  l'opi
nion  sur des  thèmes  ou des  aspirations  à la  mode  : les 
Mémoires  contre Goëzman  ( 1773-1774),  un juge  qui 
l'avait  accusé  de tentative  de corruption,  posent le pro
blème  des droits  du  «citoyen  » face  à une  justice  vénale 
et  incapable,  et cela  au moment  même où les  parlements 
venaient  de faire  l'objet  d'une réforme  discutée(> (le  Barbier  de Séville,  l, 
2).
                                                            
                                                                                
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estimé.
                                                            
                                                                                
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un  dilettante  impénitent  qui mélange  discussions  d'ar
gent  et débats  d'idées,  conduit de front  une demi
douzaine  d'entreprises  et semble  souvent  préférer  l'intri
gue  au profit,  le jeu  au résultat.
                                                            
                                                                                
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moments  de doute,  d'éprouver  une sorte  de  vertige  exis
tentiel,  auquel  fait  écho le Mariage  de Figaro  (1784) : 
>(Jean-Bête).
                                                            
                                                                                
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ble  indécence  appara1t  encore dans les brouillons  des 
comédies  sous la figure  de rapports  de force  exploités 
avec  impudence  («Ce n'est pas votre  avis que  je  veux, 
c'est  votre  concours»,  osait dire Almaviva  au juge 
Brid'oison  dans le Mariage),  d'une tentation  constante 
de  se faire  justice  entre soi, par les voies  brutales  du 
troc  et du  talion,  et  enfin d'une  créativité  verbale  qui  disparaîtra 
par la suite  : dans  le  Mariage,  Figaro parlait 
d'abord  de« dessuzanniser  >>sa  fiancée  Suzanne  et, dans 
un  moment  de fureur,  s'emportait  contre «le matou 
cornu  d'imbécile  qui épousa  la première  chatte miau
leuse  de femme ».
                                                            
                                                                                
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imposer  l'ordre de la culture,  c'est-à-dire  un langage  et 
des  comportements,  à cette  confusion  par trop  proche  de 
1  'état  de nature.
                                                            
                                                                                
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de  Séville,  qui fut d'abord,  sous le nom  du Sacristain,  un 
très  libre  intermède«  imité de l'espagnol».
                                                            
                                                                                
                                                                    
Filles socialisées  des parades.
                                                            
                                                                                
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marchais  apparaissent  aussi comme  l'autre face, indisso
ciable,  de ses  drames  : Eugénie,  les  Deux Amis,  la Mère 
coupable.
                                                            
                                                                                
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larmes  : Eugénie  a été  séduite  et se  trouve  enceinte  hors 
mariage,  drame qui pourrait  menacer  la Rosine  du Bar
bier  si les  intentions  de Lindor-Almaviva  n'étaient si 
conjugales;  le face  à face  du «puissant  vicieux» et de 
l'« époux  outragé»  finit, dans le Mariage,  par des 
«chansons  >>, mais,  dans  le sombre  et  sanglant Tarare 
(un  opéra  «oriental»  mis en musique  par Salieri),  se 
termine  par la mort  du séducteur.
                                                            
                                                                        
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die,  le drame  en est  aussi  comme  l'aboutissement  néces
saire  : les  lampions  à peine  éteints,  la Lettre  modérée  qui 
sert  de préface  au Barbier  évoque  déjà  la rupture  du 
couple  Almaviva,  qui donnera  sa mélancolie  à la  Com
tesse  du Mariage;  et celle-ci,  dès la préface  du Mariage, 
malgré  la sérénité  retrouvée  sous les «grands  marron
niers  >>, se  voit  déjà  promise  à son  destin  de « mère  cou
pable>>.
                                                            
                                                                                
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Almaviva  >>, dont  Beaumarchais  rêvait de voir  les trois 
journées  représentées  consécutivement  : les  dénoue
ments  des comédies  ne sont  que des armistices  provisoi
res,  bientôt  rompus  par les jeux  du hasard,  de 1 'occasion 
et  du  désir,  auxquels  seule l'épreuve  du drame  peut enfin 
mettre  un terme  : «Je  me presse  de rire  de  tout, de peur 
d'être  obligé  d'en pleurer >> (le  Barbier  de Séville).
                                                            
                                                                                
                                                                    
Une  morale,  deux écritures 
>, déplore  Beaumarchais  dans ses Notes 
et  réflexions  (publiées  en 1961  ).
                                                            
                                                                                
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dent,  obsédé  par les conséquences  sociales de 1' in
conduite  féminine (l'enfant  naturel  est un thème  omni
présent  dans son théâtre),  corrige aussitôt 
« L'engagement  d'une femme  est d'être  fidèle;  la femme 
d'honneur  fait plus.
                                                            
                                                                                
                                                                     elle  est  chaste».
                                                            
                                                                                
                                                                    Avec les Philoso
phes,  Beaumarchais  affirme  la légitimité,  fondée en 
nature,  d'un droit  au bonheur  qui donne  son prix  et sa 
gaieté  à l'aventure  humaine : «L'intérêt  ou le désir  du 
bonheur  est l'unique  mobile  de toutes  les  actions>> 
(d'Holbach,  Système de la nature).
                                                            
                                                                                
                                                                     Projet périlleux, 
cependant,  car il risque  d'inciter  l'individu  à faire  fi de 
la  norme  sociale.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ce serait  là, du  reste,  moins  une  faute 
qu'une  erreur, car chacun  a besoin  d'autrui  pour assurer 
son  propre  bonheur.
                                                            
                                                                                
                                                                     D'Holbach,  encore : «Le  méchant 
est  un mauvais  calculateur»  (Système  social).
                                                            
                                                                                
                                                                     Libre
échangisme  dont  Sade  dénoncera  bientôt  1 'optimisme,  et 
qui,  dans  les drames,  implique  l'indéfectible  solidarité 
du  moi  et des  autres,  fût-ce devant  des comportements 
objectivement  scandaleux : avoir  un enfant  hors mariage 
et  se  jouer  des sacrements  (Eugénie), détourner des fonds 
pour  sauver  un ami  (les  Deux  Amis),  commettre  un adul
tère  à la  suite  d'une  «surprise  nocturne >> (la  Mère  cou
pable)  : erreurs  de calcul  incontestables,  mais qu'un 
effort  collectif  de compréhension  mutuelle doit permet
tre  d'effacer;  car, dans  le conflit  ouvert entre l'individu 
guidé  par  une  impulsion « naturelle >>, l'amour,  l'amitié, 
1  'occasion,  et une  société  respectable  mais sclérosée,  i 1 
ne  saurait y  avoir ni vainqueur  ni vaincu.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il serait  contre 
nature  qu'Eugénie  épousât le vieillard  que lui destinait.
                                                                                                                    »
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