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berenice racine

Publié le 12/03/2019

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 Le genre théâtral de la tragédie remonte au théâtre grec antique. Il met en scène, à l’inverse de la comédie, des personnages de rang élevé qui sont manipulés et impuissants face à la fatalité. Un ou plusieurs personnages sont souvent menés à la mort. Dans Bérénice, Racine respecte les règles classiques mais dépouille sa pièce d’action. En effet, la pièce contient peu de péripéties, aucune scène de violence et le dénouement n’entraîne la mort d’aucun personnage. La scène 3 de l’acte III est le pivot de la pièce : l’annonce de la terrible décision de Titus. C’est Antiochus qui est chargé par l’empereur de lui révéler la vérité. On assiste dans cette scène à l’affrontement entre Bérénice et Antiochus, un messager bien mal choisi. Après voir souligné que cet entretien ressemble à un face à face, nous montrerons que l’aveuglement de Bérénice la rend cruelle, notamment envers Antiochus et que la révélation d’Antiochus est tragique pour Bérénice Cette rencontre entre Bérénice et Antiochus s’apparente à un duel verbal. C’est leur deuxième rencontre de la pièce, la première qui a lieu à l’acte I avec les adieux, d’ou la surprise de Bérénice V.850 « Hé quoi, seigneur, vous n’êtes point parti ? ».Plusieurs autres répliques de Bérénice commencent par des manifestations vives souvent portées par des interjections, des impératifs ou des verbes à l’infinitif V.895 « Nous séparer ? … », V.906 « … Titus m’abandonner ! ».La tension est forte entre les deux personnages, Bérénice essayant d’obtenir d’Antiochus qu’il lui dise ce que Titus lui a confié et Antiochus tentant de résister. L’utilisation de la stichomythie illustre bien l’idée du modèle verbal. Bérénice pose des questions auxquelles Antiochus ne répond pas V.859 « Et qu’a-t-il pu vous dire ? », V.880 « Que vous a dit Titus ? » Mais finalement, elle obtient ce qu’elle souhaite par l’ordre V.879 « Eclaircissez le trouble où vous voyez monâme. », V.885 « Prince, dès ce moment contentez mes souhaits », V.886 « Ou soyez de ma haine assuré pour jamais. ». 

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« ,V.875 « …ma peine… », V.876 « ma douleur », V.879 « mon trouble ».Elle cherche à exciter la pitié d’Antiochus et va jusqu’au chantage V.877-878 « si ».

Elle le rend responsable de sa douleur V.875-876 « Et vos refus cruels, loin d’épargner ma peine, Excitent ma douleur, ma colère, ma haine.

».Elle repose sa question V.880 « Que vous a dit Titus ? » puis elle manifeste se supériorité en le menaçant, en lui intimant desordres V.885 « Je veux que vous parliez ».

Antiochus souligne la violence avec laquelle Bérénice s’exprime V.883 « Dieux ! Quelle violence.

». Puis Bérénice manifeste sont impatience V.893 « Quoi ? » Il apparait comme victime d’une situation dans laquelle ses sentiments sont laissés de côté et il doit en plus se sacrifier pour un autre.

Il pressent la situation.

Un bannissement sentimental est prononcé par Bérénice vers 47 « Pour jamais à mes yeux gardez-vous de paraître ».

A plusieurs reprises déjà il est victime de menaces.

Il n’est présent dans le dialogue que par rapport au message à délivrer.

Puis il disparait progressivement du dialogue, Bérénice s’adressant à Phénice et rompant la communication avec Antiochus.

Il exprime sa stupéfaction pour renouer le dialogue.

On peut relever la valorisation du personnage d’Antiochus qui fait preuve d’oubli de soi comme pour souligner l’injustice de l’abandon. Elle est confiante dans son pouvoir et n’hésite pas à brandir des menaces.

On peut relever la gradation vers 7 « excitent ma douleur, ma colère, ma haine » constituée de sentiments, de fait c’est bien sur le plan sentimental que Bérénice se situe par rapport à Antiochus.

Elle joue de son statut social et sentimental envers Antiochus : impératif vers 17 « Dès ce moment contentez mes souhaits, ou soyez de ma haine assuré pour jamais » et tournure impérative exprimant ce qu’elle veut vers 14 « je veux que vous parliez ».

Elle transparait par sa façon de s’exprimer, la manière dont elle se nomme.

Malgré tout elle est un personnage pathétique.Elle donne à voir sa déchéance, elle n’hésite pas à se mettre en scène par le recours à la 3ème personne du singulier.

C’est un personnage pathétique montré par le recours à la prière vers 8, n’hésitant pas à se présenter dans son intimité.

La répétition du verbe « voir » souligne l’aspect visuel du personnage et fonctionne un peu comme une didascalie interne.

Elle éveille la pitié d’Antiochus soucieux de la préserver.On observe aussi un registre tragique incomplet.

Elle convoque la notion de mort par un procédé d’hyperbole vers 4 « la mort dans le sein ».

Antiochus l’enjeu tragique par la métaphore de la blessure du coup vers 23 « je le vais frapper par l’endroit le plus tendre ».

Bérénice s construit comme un personnage tragique à travers l’annonce de la nouvelle.

Les phrases nominales soulignent la stupéfaction vers 26 « Nous séparer ? Qui ? Moi ? Titus de Bérénice ? ».

On observe la mise en place d’une échappatoire psychologique par Bérénice recourant à la mise en place du complot pour échapper à son destin tragique qu’elle refuse et n’assume pas bien qu’elle soit lucide par rapport à la réalité des faits, soulignant son aveuglement volontaire qui est presque vital, un reflexe de vie vers 49 « Hélas ! pour me tromper je fais ce que je puis ».

On relève le mélange des registres par Bérénice qui suscite la compassion.

Elle n’hésite pas à faire preuve de chantage affectif, à transformer Antiochus en bouc émissaire pour mieux se préserver.. »

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