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Boileau embrasse la cause janséniste

Publié le 30/08/2013

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boileau

Bras de fer autour

d'une satire

Le cardinal de Noailles, ma¬dame de Maintenon, et même le père de La Chaise, jésuite confesseur du roi, reçoivent favorablement ce texte ; pour¬tant, l'autorisation tarde et il ne sera édité qu'en 1698. Boi¬leau récidive en 1701 avec sa Satire XII, Sur l'équivoque, dans laquelle il s'en prend violem¬ment aux casuistes. Partant de l'équivoque grammaticale, il dénonce les méfaits de l'équi¬voque en général : jusqu'à sa mort, il remaniera cette satire, contre laquelle les attaques se poursuivront. Les jésuites, aler¬tés par l'Épître XII, profitent de l'occasion pour s'en prendre au moraliste par le biais d'ar¬ticles dans la presse et de polémiques.

Début 1709, le père de La Chaise, qui aimait bien Boi¬leau, s'éteint. Il est remplacé par le père Le Tellier, qui voue une animosité sans borne à Port-Royal. Les effets néfastes

boileau

« instinctive pour ceux qui s'op­ posent au pouvoir lorsque celui-ci a la prétention de s'exercer sur les esprits .

Tout en entretenant de bon­ nes relations avec nombre de sommités jésuites, Boileau a fréquenté des jansénistes, en particulier Antoine Arnauld, qui a vulgarisé en France les théories de Jansénius, à la mémoire duquel il reste fi­ dèle.

li voue aussi une admira­ tion totale aux Provinciales de Blaise Pascal et a maintes fois prouvé dans ses satires que son époque ne lui agréait guère.

C'est ainsi qu'il entre­ prend dans ses dernières années un combat, a priori inattendu de sa part, en faveur du jansénisme .

« Pour ce qui regarde le démêlé sur la grâce JANSÉNISTES CONTRE CASUISTES Propagée en France par Antoine Arnauld, la sévère doctrine religieuse du théologien néerlandais Jansénius se répand rapidement.

S'appuyant sur les écrits de saint Augustin, elle affirme que la grâce divine l'emporte sur la liberté humaine .

Tout bon catholique doit faire acte d 'humilité et proscrire de sa vie toute concupiscence .

Le pouvoir temporel est suspect par essence.

La sœur d'Arnauld, mère Marie-Angélique, gagne l'abbaye de Port ­ Royal, qu'elle dirige, à ces idées.

Le philosophe et mathématicien Blaise Pascal en fait l' éloge dans ses Provinciales .

Fort mal vus des jésuites, qui dominent alors la Cour et l'Église de France, et dont la casuistique s'efforce au contraire de régler les cas de conscience en conciliant religion et biens de ce monde, les jansénistes seront persécutés à partir de 1661 .

( ...

) je n'ai point pris parti, étant tantôt d'un sentiment tantôt d'un autre », déclare+ il, estimant par ailleurs qu'Ar­ nauld a été « sur la grâce ins­ truit par Jésus-Christ».

En réa­ lité, les subtilités théologi­ ques lui échappent .

Bien que "' chrétien sincère, son cheval de ~ 21 ..

bataille, c'est la morale .

Il juge ...J~ les casuistes de mauvaise foi ~ et leurs discours destinés à ~ dissimuler la soumission aux z ::; passions humaines et mon- : daines.

En 1695, il commence 2 à rédiger son épître, la douziè- a.

me, De /'amour de Dieu .

Il n'y prend guère en compte les doctrines établies: selon lui, il est aussi simple d'aimer Dieu que d'aimer un père ou un ami - et, alors que le premier com­ mandement est d'aimer Dieu, les docteurs prétendent s'y opposer! Bras de fer autour d'une satire Le cardinal de Noailles, ma­ dame de Maintenon , et même le père de La Chaise, jésuite confesseur du roi, reçoivent favorablement ce texte ; pour­ tant, l'autorisation tarde et il ne sera édité qu'en 1698 .

Boi­ leau récidive en 1701 avec sa Satire XII, Sur /'équivoque, dans laquelle il s'en prend violem­ ment aux casuistes .

Partant de l'équivoque grammaticale, il dénonce les méfaits de l'équi­ voque en général : jusqu'à sa mort, il remaniera cette satire, contre laquelle les attaques se poursuivront.

Les jésuites, aler­ tés par !'Épître XII, profitent de l'occasion pour s'en prendre au moraliste par le biais d'ar­ ticles dans la presse et de polémiques .

Début 1709, le père de La Chaise, qui aimait bien Boi­ leau , s'éteint.

Il est remplacé par le père Le Tellier, qui voue une animosité sans borne à Port-Royal.

Les effets néfastes de ce changement ne tardent pas à se faire sentir .

Le père obtient l'annulation de quel­ ques nouvelles impressions d'ouvrages contenant des cita­ tions du satiriste.

Puis un bras de fer s'engage à propos d'une épître hostile aux jésuites, qui circule alors et qu'une rumeur attribue à Boileau.

Comme le religieux exige de lui un dé­ menti public, !'écrivain rétor­ que simp lement qu 'on l'offen­ se en lui attribuant d'aussi piètres vers ; le premier s'obs­ tine, sommant de nouveau le second de fournir un désaveu formel...

Aussi inflexible qu'in­ fluent , Le Tellier obtient, début 1711, l'interdiction de l'édition de L'Équivoque sur ordre de Louis XIV.

Lorsque Boileau meurt d'une pleurésie, le 13 mars 1711, l'une de ses dernières préoc­ cupations, exprimée dans son testament rédigé quelques jours auparavant, concerne cette infortunée satire : il ma­ nifeste le souhait qu'elle figure dans les éditions suivantes de ses œuvres .. »

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