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BOSCHÈRE ou BOSSCHÈRE (Jean de)

Publié le 17/02/2019

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BOSCHÈRE ou BOSSCHÈRE (Jean de), écrivain belge de langue française (Uccle 1878-La Châtre, Indre, 1953). Béâle-Gryne ( 1909), long poème en prose qu'il illustra lui-même de dessins inspirés de Beardsley, s'inscrit encore dans le sillage symboliste, mais Dolorine et les Ombres (1911) dénonce les dangers de la fuite dans le rêve, tandis que Métiers divins (1913), écrit sous l'influence d'Elskamp et de Suarès, cherche à dire à travers la célébration de l'artisan une nouvelle alliance de l'homme et du monde. Au début de 1915, Boschère quitte la Belgique occupée pour chercher refuge à Londres, où il lie son sort à celui des Imagistes anglo-américains, groupés autour de Pound, de Flint et d'Eliot : deux recueils, The Closed Door (1917) et Job le Pauvre (1922), qui paraissent à Londres en édition bilingue, obéissent aux préceptes rigoureux de la nouvelle école mais disent surtout la découverte de la révolte comme instrument de progression spirituelle. Après avoir voyagé en Italie (1923-1925), Boschère s'installe à Paris où paraît, en 1927, Marthe et 1'Enragé, roman largement autobiographique évoquant son adolescence insatisfaite dans une petite ville de la province flamande. En 1933, Satan l'Obscur transpose l'expérience londonienne en un récit dont Antonin Artaud dit qu'il est « l'incarnation du domaine du sombre, où l'érotisme, la poésie, la religion et le sublime voisinent », et que prolongent Élans d'ivresse (1935) et Dressé, actif, j'attends (1936). En 1937, l'Obscur à Paris rassemble des textes en prose à mi-chemin du poème et du journal intime, repris et illustrés plus tard dans Paris clair-obscur (1946). C'est au fond de la province française, à La Châtre, que Boschère vécut ses dernières années, solitaire et méconnu. Ses derniers recueils [Derniers «Poèmes» de l'Obs-

 

cur, 1948 ; Héritiers de l'abîme, 1950 ; le Paria couronné, 1956) disent, en une incessante bataille entre le formel et non-formel, la quête difficile d'un absolu spirituel par la voie négative, celle des mystiques apophatiques de l'Occident et de l'Orient : de cette extraordinaire aventure spirituelle des dernières années, il reste le témoignage consigné dans le Journal d'un rebelle solitaire, dont d'importants extraits ont été publiés en 1978 et 1980.

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